mercredi 27 mars 2019

Mon ombre assassine

Auteur : Estelle Tharreau
Editions : Taurnada (Janvier 2019)
Nbre de pages : 257


Présentation de l'éditeur :

En attendant son jugement, du fond de sa cellule, Nadège Solignac, une institutrice aimée et estimée, livre sa confession. Celle d'une enfant ignorée, seule avec ses peurs. Celle d'une femme manipulatrice et cynique. Celle d'une tueuse en série froide et méthodique. Un être polymorphe. Un visage que vous croisez chaque jour sans le voir. Une ombre. Une ombre assassine.


Mon avis :

2ème roman de l'auteure que je lis. Si la thématique de la femme tueuse en série m'a plu, la construction du personnage par le côté familiale trop poussé ne m'a pas totalement convaincue.

Nadège Solignac est une institutrice qui va être arrêtée suite à la noyade d'un flic chez qui elle était allée. Nadège jouera le jeu de la légitime défense mais en attendant que l'enquête se fasse, elle sera incarcérée. Ce sera l'occasion pour elle de revenir sur son passé et d'expliquer comment elle en est venue à être cette femme froide et sans émotion, sachant parfaitement jouer un rôle que la Société attend d'elle...

On aura aussi des articles de journaux et des extraits d'auditions pour montrer à quel point la Société n'est pas prête à réaliser qu'une femme peut, aussi bien qu'un homme, tuer froidement alors même qu'elle montre un autre visage dans sa vie de tous les jours.

Estelle Tharreau aborde un sujet très intéressant que je compte bien creuser.

Le personnage de Nadège est bien construit et on "comprend" aisément comment cette enfant qui n'attendait qu'amour et attention va devenir aussi cruelle dans l'ombre.

Le seul hic que j'ai ressenti s'est déroulé lorsque la mère attend son 3ème enfant... Je n'ai pas compris pourquoi l'auteure rajoutait au malheur de Nadège avec cet enfant là (je ne peux pas vous dire en quoi j'ai trouvé que c'était exagéré sinon je vous spoilerai) qui, par la suite, entraînera des situations difficiles...

Quand on sait que la personnalité se forge durant l'enfance et que cette enfant vit dans une famille comme celle des Solignac, je me dis qu'on joue alors la surenchère et qu'il n'y en a pas besoin.

Mis à part cela, la plume est complice du personnage : froide, imparable.

Personnellement, je n'ai pas du tout ressenti d'empathie pour Nadège et je ne pense pas que ce soit le but de l'auteure.

Son objectif est de démontrer à quel point un être pervers peut se jouer de la Société et elle y parvient à la perfection avec "Mon ombre assassine".

Même si je n'ai pas adhéré à un pan de l'histoire de Nadège, ce personnage est dépeint à la perfection. L'ouvrage est aussi redoutable dans ce qu'il dénonce.

1 commentaire:

  1. Je vous remercie pour ce belle chronique. Concernant la sœur handicapée de Nadège, il s'agissait moins d'ajouter un élément à son malheur que de souligner son manque d'empathie y compris face à l'injustice de la maladie et à une situation certainement tout aussi difficile que la sienne. Cependant, je comprends tout à fait votre ressenti. A bientôt. Estelle

    RépondreSupprimer