mercredi 25 juillet 2012

Aux frontières du temps

Auteur : Angus
Editions : Les 2 encres (2008)
Nbre de pages : 448

Présentation de l'éditeur :
13 septembre 2007, huit heures du matin. Richard Thomas décolle enfin de l’aéroclub de Cayenne-Matouri avec son passager Rijk Van Eecke : destination la frontière brésilienne, près des berges de l’Oyapock, à hauteur du village de Trois-Sauts.
Temps idéal, plan de vol parfait, avion flambant neuf, toutes les conditions sont apparemment réunies pour un trajet sans histoire, sauf que... un peu d’eau dans le réservoir d’essence, un terrible orage, un atterrissage en catastrophe en pleine jungle et un événement imprévisible vont transformer le paisible voyage en périlleuse aventure.
Plongé dans un univers inconnu, perdu au cœur de la distorsion temporelle qui les a absorbés, le pilote se retrouve très vite irrémédiablement séparé de son compagnon d’infortune et manque d’y laisser la vie, avant de récupérer miraculeusement sa réalité.
Après avoir obtenu le renfort d’une équipe de paléontologues chevronnés prêts à l’aider à retrouver Van Eecke de l’autre côté du Maelström géant, Richard Thomas organise une opération sauvetage. Celle-ci devient rapidement un épouvantable cauchemar qui va entraîner les héros de cette histoire jusqu’à un point de non-retour, un point situé presque au-delà... des frontières du temps...

Mon avis :

Terminé depuis quelques jours, Aux frontières du temps est un ouvrage qui m'a fait passer un bon moment de lecture, même si, par moment, j'avais un peu de mal à suivre le déroulement de l'action mais surtout les explications fournies par les personnages.

Je ne reprendrai pas l'histoire vu que la présentation de l'éditeur est très bien faite. Elle explique parfaitement ce qu'il se passe sur les 30 premières pages du livre.

On part donc à l'assaut de cette aventure plus que périlleuse sur plus de 400 pages et l'on se demande à chaque page tournée ce qu'il va arriver à nos protagonistes. Il n'y a quasiment aucun temps mort. Je me suis délectée de tous les problèmes qu'ils rencontraient et j'ai flippé à certains moments en me disant qu'ils allaient mal finir avant la fin du livre.

Je me suis baladée à des millions d'années en arrière; j'ai vécu en même temps qu'eux tout ce qu'il pouvait se dérouler avec les dinosaures ou autres espèces.

J'aimerais vous détailler plus avant ce que j'ai vécu mais à bien y réfléchir cela reviendrait à spolier totalement l'ouvrage ce que je me refuse de faire.

Sachez seulement que si vous vous lancez dans cette lecture, vous y vivrez des moments intenses, d'autres un peu moins, mais qu'à aucun moment vous ne devriez ressentir de lassitude.

En effet, le style de l'auteur permet de déstresser malgré les angoisses qui peuvent nous prendre. L'humour est très présent et cela fait souffler le lecteur.

Richard Thomas est un homme qui a du caractère et beaucoup d'humour. Il ne perd jamais son sang-froid alors qu'il y aurait vraiment de quoi. Bien entendu, l'équipe scientifique qui se joint à lui pour cette "escapade" va aussi lui expliquer tout ce qu'il se passe. Cela simplifie les choses quand on se serre les coudes.

En bref, l'auteur mêle habilement science, aventure, fiction et humour. C'est un ensemble parfait pour une lecture estivale et je remercie sincèrement les Editions Les 2 encres pour cette nouvelle découverte livresque.

Extrait qui m'a poussé à lire cet ouvrage (p 20 à 22) :

Richard réitéra le message sans résultat. Dehors, la visibilité avait baissé de cinq crans, et la pluie frappait sauvagement la carlingue. Il accrocha la fréquence de détresse en se calant sur 121,5. Sans succès. Le réémetteur de Saint-Georges paraissait être inopérant. Il se mordit nerveusement les lèvres et réalisa soudain qu’il se trouvait en très mauvaise posture. Van Eecke quémanda un complément d’info :

– Vous pourriez me mettre au parfum, marmonna-t-il. Même en quelques mots.

– En quelques mots, répliqua Richard, je dirai que ça sent très mauvais. Mais ça, c’est parce qu’on est vraiment dans la merde.

Il bascula son transpondeur sur la fréquence de détresse en affichant 1600. Tant qu’il serait en l’air, il aurait une chance de pouvoir être repéré par écho. Au sol, il n’aurait plus que sa balise qui, une fois enclenchée, serait uniquement repérable par les radars militaires.

Après quelques crachotements, et pour corser l’affaire, le moteur s’arrêta définitivement, et l’avion perdit irrémédiablement de l’altitude. C’était foutu pour la piste d’orpailleur. Richard refusa la fatalité. Tout en cherchant désespérément la moindre trouée, il tenta de limiter l’amplitude de la descente en relevant légèrement le manche par à-coups. S’il se présentait une opportunité, il lui faudrait réagir très vite. Dans ce pays peuplé par une végétation luxuriante, on n’apercevait les trouées que lorsque l’on arrivait dessus.

Une rafale de pluie dévia brutalement l’appareil. Van Eecke n’était pas spécialement entraîné pour la chute libre. Il piqua sa crise et bêla comme un mouton qu’on égorge :

– Bon sang, Thomas, remuez-vous, et redémarrez votre satané zinc ! Je ne vous ai pas payé pour me faire empaler au sommet d’un arbre ou pour aller m’écraser au milieu d’un nid de sauriens.

Richard l’empoigna vigoureusement par le col de sa chemise et lui lança un regard assassin.

– J’ai trois commentaires à faire, siffla-t-il. Primo, je suis le seul maître à bord. Deuzio, vous ne m’avez pas encore payé. Tertio, mettez-la donc un peu en veilleuse et arrêtez de friser le ridicule en vous agitant comme une marionnette.

L’autre opina du chef pour lui faire comprendre qu’il avait reçu le message plein cadre.

Richard le libéra et piqua légèrement vers le bas par l’aile droite. Il venait d’apercevoir une clairière d’exploitation jouxtant une zone de marécages. La chance était au rendez-vous. Il l’invita à regarder vers le bas d’un mouvement d’index.

– Croisez les doigts et remerciez le Bon Dieu. Vous ne mourrez pas empalé... si j’arrive à éviter l’aquarium à crocos. On a une chance sur dix d’être à peu près d’attaque à l’atterrissage.

Il calcula un angle d’approche et se positionna de façon à glisser vers la clairière en rasant d’abord le marécage.

– Je n’ai jamais tenté un rase-mottes à cent vingt à l’heure, lança-t-il à l’adresse de Van Eecke, alors on va parer au plus pressé. Larguez votre ceinture, levez vos fesses du siège, et accrochez-vous à la poignée du cockpit. Vous aurez l’air d’un macaque en rut, mais en cas d’atterrissage violent, le choc ne vous remontera pas le coccyx à la hauteur des omoplates.

Le Hollandais s’empressa d’obtempérer.

Les pointes des arbres de lisière griffèrent le ventre du Robin qui vint se mouiller sur les eaux croupies et verdâtres du marécage. Richard aperçut la terre ferme à deux cents mètres devant lui et tira désespérément sur le manche. L’avion se cabra, puis piqua à nouveau avant de rebondir sur ses roues à l’entame de la clairière.

Le Français prit le parti de zigzaguer large afin de rallonger le terrain à couvrir et d’éviter ainsi à l’avion une balade en forêt toujours mortelle pour les ailes. La carlingue tangua de gauche à droite et inversement sur cent cinquante mètres. Un morceau de ferraille blanche s’éjecta vers l’arrière. Le R2160 fit une embardée et finit par s’immobiliser le long d’un petit tumulus herbeux, à une vingtaine de mètres de la lisière.

Richard se cala le dos sur son siège et souffla une grosse louche.

Il glissa ensuite un regard côté passager.

Van Eecke cramponnait encore la poignée de l’habitacle et suait des gouttes aussi grosses que des perles de culture. Il le tira par la poche de son pantalon.

– Le sol est pile sous vos pieds, King-Kong. Vous pouvez lâcher votre branche.

L’autre atterrit avec des semelles de plomb. Richard lui refila son mouchoir.

– Puisque vous avez les mains libres, attrapez ça et épongez donc la condensation trouillométrique qui vous inonde le front avant qu’elle ne vous brouille la vue…

5 commentaires:

  1. C'est vrai que l'extrait est accrocheur.

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  2. @ Skarn-sha : j'espère que ça te donnera envie de le lire ;)

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  3. Je pense que cela pourrait me plaire, je prends note. Merci pour ce billet, bonne journée !

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  4. @ Laure : :)

    @ Céline : et j'espère que ça te plaira. Bonne lecture :)

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