Editions : JC Lattès (2010)
Nbre de pages : 307
PARUTION EN LIBRAIRIE : 25 août 2010
Résumé :
Dans une île sèche des Caraïbes, un jeune Espagnol vit avec celle qu’il a toujours connue comme sa nourrice, Amaney, à la peau brune comme la cannelle. Il vit dans l’attente des lettres de son père, parti sitôt après sa naissance courir fortune avec les conquistadors de Pizarro. À douze ans, il reçoit une dernière lettre, récit envoûtant et terrible de la chute de Quzco et de la mort de l’empereur. Alors que la lettre suivante lui apprend la mort de son père, le jeune garçon découvre que sa prétendue nourrice n’est autre que sa mère. Déchiré, honteux, il part sur les traces paternelles pour réclamer sa fortune.
Sur les routes escarpées des Andes, devant les ruines de la cité des Rois de Lima, il est en proie à des émotions contradictoires. Le peuple de sa mère a été décimé, mais devant les vestiges des cités d’or, il se surprend à envier les sanglants conquistadors qui ont pu découvrir ce spectacle intact. D’une oreille, il entend le récit violent des envahisseurs, de l’autre, les légendes millénaires des Indiens qui ont bâti une civilisation bientôt écroulée.
Après le récit baroque et halluciné des aventures de Pedro de Ursúa le long de l’Amazone, William Ospina signe un roman de voyage qui appelle aussi bien au grand dehors qu’à la quête la plus intime, celle de ses propres origines.
Mon avis :
Le pays de la cannelle est le 2ème ouvrage écrit par William Ospina qui nous fait voyager au coeur de l'Amazonie grâce à la narration d'une personne dont on ne connaîtra jamais le nom.
On sait seulement de lui qu'il est un sang-mêlé, enfant né d'un espagnol et d'une indienne, que jusqu'à ses 12 ans il a vécu à Hispaniola et qu'après avoir lu une lettre que son père lui a laissée avant de mourir, il décide d'aller récupérer sa part d'héritage sur le trésor découvert à Quzco.
Ce voyage va le mener bien au-delà de tout ce qu'il aurait pu croire et il va réellement découvrir comment l'homme, dans un monde inconnu et hostile, va réagir.
On va suivre cette narration avec beaucoup d'intérêt tant les légendes qui entourent le peuple inca sont nombreuses et incroyables mais on va aussi déchanter face à la brutalité voire carrément la barbarie des Espagnols à l'égard des peuples qu'ils rencontreront sur leur passage.
A travers le récit de ce jeune homme (qui en a 27 lorsqu'il nous le raconte), William Ospina nous peint différents portraits des grands conquistadors et de ceux qui les accompagnaient (les Pizzaro, Francisco de Orellana, le Père Carvajal...).
On vit les différentes aventures avec passion, tragédie ou colère. Face à certains faits et traits de caractères énumérés, on ne peut pas rester insensibles ! On sait que la conquête d'un pays se fait, malheureusement, avec des bains de sang mais à ce point c'est inhumain.
Le récit est très bien organisé puisqu'il nous dévoile les raisons d'un tel acharnement à vouloir trouver de l'or à tout prix (ou de la cannelle qui, à l'époque, se vendait beaucoup plus cher que le fameux métal précieux) : il fallait coûte que coûte trouver des moyens pour financer les guerres qui se déroulaient en Europe !
J'ai été totalement fascinée par cette lecture; je m'en suis délectée grâce à cette écriture toujours très poétique et imagée de William Ospina.
Certains passages restent un peu lourds; certains paragraphes sont un peu longs mais dans l'ensemble la lecture est fluide et très agréable à découvrir.
On vit au rythme de la forêt, de ce fleuve grandiose qu'est l'Amazone (même s'il n'est jamais nommé) et de ces peuples qui habitent ces contrées si étonnantes.
Au détour de ces pages, vous apprendrez comment les Pizzaros considéraient les indiens, comment les Amazones réagissaient face aux hommes mais surtout vous sortirez agrandi de votre lecture.
J'aime ces ouvrages qui me font voyager, découvrir un pays pour lequel les légendes qui l'entourent me fascinent vraiment. Je me suis rendue compte à quel point les conquistadors étaient mauvais et perfides (même si je le savais avant d'entamer ma lecture); à quel point ces peuples sont plus humains que nous face à l'inconnu; à quel point la richesse n'est rien quand le coeur n'y est pas.
Le titre n'est qu'un prétexte pour vous montrer l'âme humaine dans son entier (même si l'expédition pour trouver cette fameuse cannelle a réellement eu lieu).
Si vous vous sentez l'âme d'un explorateur qui n'a pas peur de franchir les différentes forêts, de partager des expéditions de haut-risque, lancez-vous dans ces pages. Vous ne serez pas déçu.
Je remercie encore une fois Anne des Editions JC Lattès qui m'a fait la surprise de cet envoi et qui m'a fait passer un super moment d'évasion en cette période estivale.
Quelques extraits :
"(...) dans la forêt, nous avons besoin d'armures, de casques, de visières et de mille précautions pour nous protéger des insectes, des fléaux, de l'eau et de l'air. Nous voyons des menaces partout : serpents, poissons, épines sur les troncs, venin sur les chenilles duveteuses et même sur la couleur des minuscules crapauds des étangs. Or nous constatons que les Indiens se promènent nus dans cette forêt, se jettent dans ses rivières voraces pour en ressortir intacts, semblent posséder le secret qui incite la forêt à les respecter et à les garder en vie." (p. 52)
"Je sais que j'aurais dû mourir, je sais que l'amour que m'avait donné une Indienne des Antilles exigeait que je m'oppose également à cet holocauste, mais je fermai les yeux en espérant me réveiller à Hispaniola, face à la mer qui purifie tout, dans le giron de cette Indienne qui s'était toujours occupée de moi, loin de cette jungle d'arbres et de délires où nous pénétrions à présent, loin de l'ambition qui provoquait ces actes sauvages." (p. 113)
Dans une île sèche des Caraïbes, un jeune Espagnol vit avec celle qu’il a toujours connue comme sa nourrice, Amaney, à la peau brune comme la cannelle. Il vit dans l’attente des lettres de son père, parti sitôt après sa naissance courir fortune avec les conquistadors de Pizarro. À douze ans, il reçoit une dernière lettre, récit envoûtant et terrible de la chute de Quzco et de la mort de l’empereur. Alors que la lettre suivante lui apprend la mort de son père, le jeune garçon découvre que sa prétendue nourrice n’est autre que sa mère. Déchiré, honteux, il part sur les traces paternelles pour réclamer sa fortune.
Sur les routes escarpées des Andes, devant les ruines de la cité des Rois de Lima, il est en proie à des émotions contradictoires. Le peuple de sa mère a été décimé, mais devant les vestiges des cités d’or, il se surprend à envier les sanglants conquistadors qui ont pu découvrir ce spectacle intact. D’une oreille, il entend le récit violent des envahisseurs, de l’autre, les légendes millénaires des Indiens qui ont bâti une civilisation bientôt écroulée.
Après le récit baroque et halluciné des aventures de Pedro de Ursúa le long de l’Amazone, William Ospina signe un roman de voyage qui appelle aussi bien au grand dehors qu’à la quête la plus intime, celle de ses propres origines.
Mon avis :
Le pays de la cannelle est le 2ème ouvrage écrit par William Ospina qui nous fait voyager au coeur de l'Amazonie grâce à la narration d'une personne dont on ne connaîtra jamais le nom.
On sait seulement de lui qu'il est un sang-mêlé, enfant né d'un espagnol et d'une indienne, que jusqu'à ses 12 ans il a vécu à Hispaniola et qu'après avoir lu une lettre que son père lui a laissée avant de mourir, il décide d'aller récupérer sa part d'héritage sur le trésor découvert à Quzco.
Ce voyage va le mener bien au-delà de tout ce qu'il aurait pu croire et il va réellement découvrir comment l'homme, dans un monde inconnu et hostile, va réagir.
On va suivre cette narration avec beaucoup d'intérêt tant les légendes qui entourent le peuple inca sont nombreuses et incroyables mais on va aussi déchanter face à la brutalité voire carrément la barbarie des Espagnols à l'égard des peuples qu'ils rencontreront sur leur passage.
A travers le récit de ce jeune homme (qui en a 27 lorsqu'il nous le raconte), William Ospina nous peint différents portraits des grands conquistadors et de ceux qui les accompagnaient (les Pizzaro, Francisco de Orellana, le Père Carvajal...).
On vit les différentes aventures avec passion, tragédie ou colère. Face à certains faits et traits de caractères énumérés, on ne peut pas rester insensibles ! On sait que la conquête d'un pays se fait, malheureusement, avec des bains de sang mais à ce point c'est inhumain.
Le récit est très bien organisé puisqu'il nous dévoile les raisons d'un tel acharnement à vouloir trouver de l'or à tout prix (ou de la cannelle qui, à l'époque, se vendait beaucoup plus cher que le fameux métal précieux) : il fallait coûte que coûte trouver des moyens pour financer les guerres qui se déroulaient en Europe !
J'ai été totalement fascinée par cette lecture; je m'en suis délectée grâce à cette écriture toujours très poétique et imagée de William Ospina.
Certains passages restent un peu lourds; certains paragraphes sont un peu longs mais dans l'ensemble la lecture est fluide et très agréable à découvrir.
On vit au rythme de la forêt, de ce fleuve grandiose qu'est l'Amazone (même s'il n'est jamais nommé) et de ces peuples qui habitent ces contrées si étonnantes.
Au détour de ces pages, vous apprendrez comment les Pizzaros considéraient les indiens, comment les Amazones réagissaient face aux hommes mais surtout vous sortirez agrandi de votre lecture.
J'aime ces ouvrages qui me font voyager, découvrir un pays pour lequel les légendes qui l'entourent me fascinent vraiment. Je me suis rendue compte à quel point les conquistadors étaient mauvais et perfides (même si je le savais avant d'entamer ma lecture); à quel point ces peuples sont plus humains que nous face à l'inconnu; à quel point la richesse n'est rien quand le coeur n'y est pas.
Le titre n'est qu'un prétexte pour vous montrer l'âme humaine dans son entier (même si l'expédition pour trouver cette fameuse cannelle a réellement eu lieu).
Si vous vous sentez l'âme d'un explorateur qui n'a pas peur de franchir les différentes forêts, de partager des expéditions de haut-risque, lancez-vous dans ces pages. Vous ne serez pas déçu.
Je remercie encore une fois Anne des Editions JC Lattès qui m'a fait la surprise de cet envoi et qui m'a fait passer un super moment d'évasion en cette période estivale.
Quelques extraits :
"(...) dans la forêt, nous avons besoin d'armures, de casques, de visières et de mille précautions pour nous protéger des insectes, des fléaux, de l'eau et de l'air. Nous voyons des menaces partout : serpents, poissons, épines sur les troncs, venin sur les chenilles duveteuses et même sur la couleur des minuscules crapauds des étangs. Or nous constatons que les Indiens se promènent nus dans cette forêt, se jettent dans ses rivières voraces pour en ressortir intacts, semblent posséder le secret qui incite la forêt à les respecter et à les garder en vie." (p. 52)
"Je sais que j'aurais dû mourir, je sais que l'amour que m'avait donné une Indienne des Antilles exigeait que je m'oppose également à cet holocauste, mais je fermai les yeux en espérant me réveiller à Hispaniola, face à la mer qui purifie tout, dans le giron de cette Indienne qui s'était toujours occupée de moi, loin de cette jungle d'arbres et de délires où nous pénétrions à présent, loin de l'ambition qui provoquait ces actes sauvages." (p. 113)
Bonjour Belledenuit!
RépondreSupprimerJe suis Élianthe sur le Forum, mais j'ai changé de pseudo.
Je voulais savoir si ce roman était la suite d'Ursua ou pouvait se lire de façon complètement indépendante?
@ Opaline : Ce titre est indépendant de l'autre. Tu peux le lire avant Ursùa si tu veux. D'ailleurs, c'est aussi de cette façon que j'aurais procédé si j'avais su à qui parlait le narrateur dans le livre. De plus, l'histoire dans "Le pays de la cannelle" se passe antérieurement à celle de "Ursùa". En gros, tu fais comme tu veux ;)
RépondreSupprimerL'extrait est tentant, si l'écriture est poétique et que les passages "un peu lourds" n'ont pas arrêté ta lecture, je pense que c'est un livre qui me plairait, j'aime les ouvrages qui nous font voyager très loin !
RépondreSupprimerBelledenuit : Merci de l'information, mais je vais devoir attendre qu'il sorte chez moi, n'habitant pas en France. Et merci de m'avoir ajoutée dans ta liste de blogues. Tu es aussi dans la mienne! ;)
RépondreSupprimerJe note avec empressement, non seulement ce livre à l'air d'allier plaisir de lecture et culture, mais avec un tel avis, je ne peux qu'avoir envie de le lire.
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