Editions : JC Lattès (2012)
Nbre de pages : 371
Présentation de l'éditeur :
L’Homme qui s’est infiltré à Auschwitz raconte l’histoire
véridique d’un soldat britannique qui s’est clandestinement introduit
dans le camp de concentration de Buna-Monowitz, également connu en tant
qu’Auschwitz III.
À l’été 1944, Denis Avey était détenu, en tant que prisonnier de guerre, dans un camp de travail, l’E 715, près d’Auschwitz III. Au courant des violences infligées aux détenus, il a résolu d’être témoin de ce qui se passait là-bas.
Il a conçu un plan consistant à prendre la place d’un prisonnier juif et pénétrer en catimini dans un secteur du camp où il a passé la nuit à deux reprises. Il a été témoin de la cruauté qui régnait en ce lieu où des travailleurs esclaves étaient condamnés à trimer jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Chose incroyable, il a survécu à la marche de la mort au cours de laquelle des milliers de prisonniers ont été tués par les Nazis à mesure qu’avançait l’Armée rouge. À l’issue de son long périple dans le centre de l’Europe, il a enfin été rapatrié en Grande-Bretagne.
Pendant des dizaines d’années, il n’a pu se résoudre à revisiter le passé qui hantait ses rêves mais, à présent, Denis Avey se sent enfin capable de raconter son histoire — aussi prenante qu’émouvante. Son récit nous offre un rare aperçu de l’état d’esprit d’un homme ordinaire au courage insensé.
Mon avis :
Cela faisait un certain temps que je n'avais pas lu ce genre de témoignage et aimant particulièrement cette période de l'Histoire, je ne pouvais pas passer à côté de cet ouvrage. Je remercie d'ailleurs très sincèrement les Editions JC Lattès pour l'envoi et la découverte de ce titre.
Lorsque j'ai lu la présentation de l'éditeur et tenant mes lectures précédentes sur le thème abordé, je pensais que ma lecture ne serait pas si facile.
Force est de constater que même si on est dans un contexte brutal dans lequel l'homme montre son plus mauvais côté, je n'ai pas été aussi angoissée que je l'aurais cru de prime abord.
Denis Avey présente son ouvrage de telle façon et avec une telle aisance dans son récit qu'à aucun moment je n'ai été frustrée, le ventre noué, les larmes aux yeux.
Il ne fait que constater la bestialité dont les Juifs mais aussi les prisonniers de guerre ont été les victimes par les nazis.
Il y a trois parties qui se distinguent : la première va permettre de faire connaissance avec ce jeune homme de 20 ans lorsqu'il décide de s'engager. Il va partir dans le désert pour y faire la guerre et c'est tout un pan de l'Histoire que je ne connaissais absolument pas.
Alors que tous les titres que j'avais pu lire sur la Seconde Guerre Mondiale parlaient essentiellement de l'Holocauste et de la guerre en France, en Allemagne ou en Pologne, ici j'ai été étonnée et très intéressée par le côté un peu aventurier que Denis Avey nous fait en nous faisant voyager au Moyen-Orient. Loin d'être simple, se battre en plein désert nécessite une bonne dose de nerfs et de santé. C'est une tout autre guerre qui se faisait là-bas et je suis plus que satisfaite de l'avoir découverte.
Par la suite, une fois qu'il est fait prisonnier, nous sommes transbahutés de train en train pour le voir arriver à Auschwitz III Monowitz. Là encore, ce fût une découverte. Je connaissais Auschwitz I et Auschwitz-Birkenau mais pas ce dernier présenté par l'auteur.
On découvert alors ce qui s'y passe et la différence de conditions entre les prisonniers juifs et les prisonniers de guerre.
Denis Avey, pendant cette détention, va vouloir se rendre compte par lui-même de ce qui se passe exactement du côté des juifs. Tenant les descriptions qu'il nous fait, il se doute que leurs conditions de vie sont inhumaines et afin de ramener des témoignages, pour que personne n'oublie, il décide de franchir le pas et de se faire passer pour un juif.
La dernière partie de l'ouvrage nous explique, lors de la fin de la guerre, comment il fût difficile de revenir à une vie normale. De plus, il montre bien les obstacles qu'il a rencontrés pour se faire reconnaître comme victime de cette guerre et d'obtenir des dédommagements par le gouvernement anglais.
Là encore, c'est une facette de l'après-guerre que l'on ne voit pas beaucoup dans ce genre de document. J'ai été choquée de me rendre compte, et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, qu'il avait fallu près de 60 ans pour qu'une personne du gouvernement vienne rencontrer Denis Avey ne serait-ce que pour lui apporter une aide psychologique. Le stress post-traumatique qu'il a subi, il a dû le gérer seul !! Et ce fût malheureusement la même chose pour bon nombre de soldats...
C'est donc un ouvrage qui ne va pas seulement porter sur la folie, si je puis dire, d'un homme qui va se porter volontaire pour prendre la place d'un juif pour se rendre compte de ce qui se passe à Auschwitz-Monowitz. C'est l'histoire d'un soldat qui va vous raconter, du début à la fin, comment il a été traité par l'administration, comment il a perçu cette guerre, comment il a fait pour en réchapper.
L'écriture ne tourne pas du tout au pathos alors même que tout ce qu'il nous raconte est d'un tragique terrible. Il raconte, tout simplement. Avec des mots simples, parfois prenants et touchants mais jamais à vous rendre mal à l'aise.
J'ai vécu cette lecture comme si j'avais été à côté de cet homme me racontant une partie de sa vie, celle qui ne s'effacera jamais de sa mémoire. Ce pan de l'Histoire qui l'a touché au plus profond de lui, qu'il vit encore alors qu'il est âgé de plus de 90 ans. Des images qui lui reviennent sans cesse, des noms, des hommes qui ont partagé toute cette horreur avec lui et qui sont morts ou s'en sont sortis.
Un très beau témoignage que je vous invite à découvrir pour tout ce qu'il apporte : ne pas oublier mais surtout que la vie est un don sacré et qu'il faut se battre pour ce qui est juste.
À l’été 1944, Denis Avey était détenu, en tant que prisonnier de guerre, dans un camp de travail, l’E 715, près d’Auschwitz III. Au courant des violences infligées aux détenus, il a résolu d’être témoin de ce qui se passait là-bas.
Il a conçu un plan consistant à prendre la place d’un prisonnier juif et pénétrer en catimini dans un secteur du camp où il a passé la nuit à deux reprises. Il a été témoin de la cruauté qui régnait en ce lieu où des travailleurs esclaves étaient condamnés à trimer jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Chose incroyable, il a survécu à la marche de la mort au cours de laquelle des milliers de prisonniers ont été tués par les Nazis à mesure qu’avançait l’Armée rouge. À l’issue de son long périple dans le centre de l’Europe, il a enfin été rapatrié en Grande-Bretagne.
Pendant des dizaines d’années, il n’a pu se résoudre à revisiter le passé qui hantait ses rêves mais, à présent, Denis Avey se sent enfin capable de raconter son histoire — aussi prenante qu’émouvante. Son récit nous offre un rare aperçu de l’état d’esprit d’un homme ordinaire au courage insensé.
Mon avis :
Cela faisait un certain temps que je n'avais pas lu ce genre de témoignage et aimant particulièrement cette période de l'Histoire, je ne pouvais pas passer à côté de cet ouvrage. Je remercie d'ailleurs très sincèrement les Editions JC Lattès pour l'envoi et la découverte de ce titre.
Lorsque j'ai lu la présentation de l'éditeur et tenant mes lectures précédentes sur le thème abordé, je pensais que ma lecture ne serait pas si facile.
Force est de constater que même si on est dans un contexte brutal dans lequel l'homme montre son plus mauvais côté, je n'ai pas été aussi angoissée que je l'aurais cru de prime abord.
Denis Avey présente son ouvrage de telle façon et avec une telle aisance dans son récit qu'à aucun moment je n'ai été frustrée, le ventre noué, les larmes aux yeux.
Il ne fait que constater la bestialité dont les Juifs mais aussi les prisonniers de guerre ont été les victimes par les nazis.
Il y a trois parties qui se distinguent : la première va permettre de faire connaissance avec ce jeune homme de 20 ans lorsqu'il décide de s'engager. Il va partir dans le désert pour y faire la guerre et c'est tout un pan de l'Histoire que je ne connaissais absolument pas.
Alors que tous les titres que j'avais pu lire sur la Seconde Guerre Mondiale parlaient essentiellement de l'Holocauste et de la guerre en France, en Allemagne ou en Pologne, ici j'ai été étonnée et très intéressée par le côté un peu aventurier que Denis Avey nous fait en nous faisant voyager au Moyen-Orient. Loin d'être simple, se battre en plein désert nécessite une bonne dose de nerfs et de santé. C'est une tout autre guerre qui se faisait là-bas et je suis plus que satisfaite de l'avoir découverte.
Par la suite, une fois qu'il est fait prisonnier, nous sommes transbahutés de train en train pour le voir arriver à Auschwitz III Monowitz. Là encore, ce fût une découverte. Je connaissais Auschwitz I et Auschwitz-Birkenau mais pas ce dernier présenté par l'auteur.
On découvert alors ce qui s'y passe et la différence de conditions entre les prisonniers juifs et les prisonniers de guerre.
Denis Avey, pendant cette détention, va vouloir se rendre compte par lui-même de ce qui se passe exactement du côté des juifs. Tenant les descriptions qu'il nous fait, il se doute que leurs conditions de vie sont inhumaines et afin de ramener des témoignages, pour que personne n'oublie, il décide de franchir le pas et de se faire passer pour un juif.
La dernière partie de l'ouvrage nous explique, lors de la fin de la guerre, comment il fût difficile de revenir à une vie normale. De plus, il montre bien les obstacles qu'il a rencontrés pour se faire reconnaître comme victime de cette guerre et d'obtenir des dédommagements par le gouvernement anglais.
Là encore, c'est une facette de l'après-guerre que l'on ne voit pas beaucoup dans ce genre de document. J'ai été choquée de me rendre compte, et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, qu'il avait fallu près de 60 ans pour qu'une personne du gouvernement vienne rencontrer Denis Avey ne serait-ce que pour lui apporter une aide psychologique. Le stress post-traumatique qu'il a subi, il a dû le gérer seul !! Et ce fût malheureusement la même chose pour bon nombre de soldats...
C'est donc un ouvrage qui ne va pas seulement porter sur la folie, si je puis dire, d'un homme qui va se porter volontaire pour prendre la place d'un juif pour se rendre compte de ce qui se passe à Auschwitz-Monowitz. C'est l'histoire d'un soldat qui va vous raconter, du début à la fin, comment il a été traité par l'administration, comment il a perçu cette guerre, comment il a fait pour en réchapper.
L'écriture ne tourne pas du tout au pathos alors même que tout ce qu'il nous raconte est d'un tragique terrible. Il raconte, tout simplement. Avec des mots simples, parfois prenants et touchants mais jamais à vous rendre mal à l'aise.
J'ai vécu cette lecture comme si j'avais été à côté de cet homme me racontant une partie de sa vie, celle qui ne s'effacera jamais de sa mémoire. Ce pan de l'Histoire qui l'a touché au plus profond de lui, qu'il vit encore alors qu'il est âgé de plus de 90 ans. Des images qui lui reviennent sans cesse, des noms, des hommes qui ont partagé toute cette horreur avec lui et qui sont morts ou s'en sont sortis.
Un très beau témoignage que je vous invite à découvrir pour tout ce qu'il apporte : ne pas oublier mais surtout que la vie est un don sacré et qu'il faut se battre pour ce qui est juste.
je ne suis pas vraiment témoignage en principe mais force est de constater que ton avis donne envie !!
RépondreSupprimerCe livre m'a l'air bien intéressant, je note !
RépondreSupprimerc'est un sujet qui m'intéresse énormément et je suis chaque fois preneuse de nouvelles lectures, je note donc ce titre!
RépondreSupprimertr;es intéressant. Je prends en note également.
RépondreSupprimerJ'ai déjà pas mal lu sur le sujet. As-tu lu Primo Levi ?
RépondreSupprimerJe me demande si ce soldat était fou ou vraiment courageux.
@ Karline : moi non plus, je ne suis pas trop témoignage mais je voulais voir ce que donnait celui-ci et je ne suis franchement pas déçue. On peut le lire sans aucune difficulté.
RépondreSupprimer@ Aurora : tu as bien raison ;)
@ Lasardine : j'espère qu'il te plaira. Si tu as l'habitude de lire ce genre de livre, tu vas voir que celui là se différencie vraiment des autres. Si tu veux d'ailleurs je te le passe.
@ Suzanne : bonne lecture alors :)
@ Manu : oui j'ai lu Primo Levi et d'ailleurs l'auteur ici en fait un peu référence. Mais ce titre là n'a rien à voir, si je puis dire, avec "Si c'est un homme". Le Levi prend vraiment aux tripes, par moment c'est difficilement supportable. Ici, Denis Avey retranscrit bien tout ce qu'il a vécu mais avec un style beaucoup plus "léger". Du coup, on n'est pas du tout oppressé par ce que l'on découvre dedans. Franchement, il m'a vraiment bluffé comme bouquin.