Auteure : Louise Erdrich
Editions : Albin Michel (2021)
Collection : Terres d'Amérique
Nbre de pages : 542
PRIX PULITZER 2021
Présentation de l'éditeur :
Dakota du Nord, 1953. Thomas Wazhashk, veilleur de nuit dans l’usine de pierres d’horlogerie proche de la réserve de Turtle Mountain, n’est pas près de fermer l’œil. Il est déterminé à lutter contre le projet du gouvernement fédéral censé « émanciper » les Indiens, car il sait bien que ce texte est en réalité une menace pour les siens.
Contrairement aux autres jeunes employées chippewas de l’usine, Pixie, la nièce de Thomas, ne veut pour le moment ni mari ni enfants. Pressée de fuir un père alcoolique, insensible aux sentiments du seul professeur blanc de la réserve comme à ceux d’un jeune boxeur indien, elle brûle de partir à Minneapolis retrouver sa sœur aînée, dont elle est sans nouvelles.
Pour « celui qui veille », n’ayant de cesse d’écrire aux sénateurs dans le but d’empêcher l’adoption de la loi, quitte à se rendre lui-même à Washington, comme pour Pixie, qui entreprend le premier voyage de sa jeune existence, un long combat commence. Il va leur révéler le pire, mais aussi le meilleur de la nature humaine.
Inspirée par la figure de son grand-père maternel, qui a lutté pour préserver les droits de son peuple, Louise Erdrich nous entraîne dans une aventure humaine peuplée de personnages inoubliables. Couronné par le prix Pulitzer, ce majestueux roman consacre la place unique qui est la sienne dans la littérature américaine contemporaine.
Mon avis :
Cela fait des années que je vois passer le nom de Louise Erdrich, sans avoir le bon sens de la découvrir. C'est aujourd'hui chose faite avec un titre qui m'inspirait vu la thématique abordée mais aussi le côté personnel pour l'autrice.
Je m'attendais, avant de lire ce roman, à avoir une lecture dynamique, tant dans les actions pour éviter ce projet de loi horrible pour les indiens que dans les échanges avec le gouvernement américain lors des réunions qui ont eu lieu.
Ce roman n'est pas tout à fait comme je l'avais imaginé. Pour autant, il n'est pas dépourvu d'intérêt et j'ai suivi avec envie, résignation, mépris pour l'homme blanc et compassion pour ces indiens, l'histoire de ces tribus et de celle de la réserve de Turtle Mountain.
L'écriture est fluide et vraiment très agréable. Je pensais que ce serait un peu plus ardu à suivre mais pas du tout.
Les personnages, eux, sont intéressants à découvrir et j'ai aimé voir ce qu'ils allaient devenir face à ce projet du gouvernement fédéral mais pas que puisqu'on les suit dans leur quotidien.
Pourtant, j'ai surtout senti que ce roman était davantage un hommage au grand-père de l'autrice et j'ai ressenti le côté sentimental plus que combatif. Je ne minimise pas ce que ces indiens ont réussi à faire mais on ne le vit pas à 100%.
L'autrice nous fait vivre à leurs côtés durant un peu plus de 500 pages avec les envies, les regrets, les espoirs des uns et des autres. On a le côté chamanique bien sûr que j'aime tellement et que j'attends forcément quand je lis un roman sur les indiens.
D'un autre côté, elle met en avant ces hommes blancs qui croient que tout leur est dû et quelques passages m'ont beaucoup marquée : celle où il est question de "termination" pour les indiens mais également celle où on pause la "problématique" indienne dans le sens contraire. Et si c'était les indiens qui avaient conquis l'Europe et qui décidaient de réduire les autochtones à pas grand'chose ? Comment ces derniers réagiraient-ils ?
C'est une question que je me suis posée avant même que l'autrice en face part dans son livre. C'est une question que je me suis toujours posée depuis que, adolescente, je me suis penchée sur l'invasion des Amériques par les hommes blancs !
Louise Erdrich écrit admirablement sur le "problème" indien et le combat qu'ils ont mené et mènent encore aujourd'hui. Je vous le conseille pour y découvrir ce peuple et ces personnages si attachants et combatifs.
Quant à moi, pour compléter le titre de cette autrice fabuleuse que je compte bien relire avec d'autres titres (si vous en avez, n'hésitez pas à me les proposer), je vais me remettre dans le documentaire Notre coeur bat à Wounded Knee de David Treuer car la cause indienne m'intéresse toujours et m'interpelle.
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