dimanche 25 septembre 2011

La fille du templier

Auteur : Jean-Michel Thibaux
Editions : Presses de la Cité (2011)
Nbre de pages : 410

Présentation de l'éditeur :
Mai 1147. Chevaliers et templiers ont quitté la Provence pour la Judée et la deuxième croisade. Sur la Sainte-Baume, la jeune Aubeline, fille du templier Othon, rêve de combats et d'aventures, mais en compagnie de Bérarde, sa vigoureuse servante, elle assiste, impuissante, à l'ultime bataille entre Catalans et Provençaux. A l'issue de cette dernière, les femmes de la cour, avec à leur tête la très respectée Bertrane de Signes, acceptent une trêve mais surtout d'être dépossédées de leurs terres, au nom de la paix. Seul Hugon, héritier des Baux, ne veut pas capituler et décide de se venger des "traîtresses" : Bertrane, sa propre mère et la fille du templier. Une grande et authentique page de l'histoire provençale au Moyen Age, entre guerre de blasons, croisades, templiers et cours d'amour, portée par d'inoubliables héroïnes.

Mon avis :

Au départ, j'ai eu un mal fou à entrer dans l'histoire pour deux raisons : d'abord, les termes moyen-âgeux et les prénoms me perdaient totalement. Il me fallait sans cesse relire ces mots pour être certaine de ce que je lisais et ne pas me tromper notamment pour les personnages (je confondais systématiquement Bérarde avec Bertrane alors que ce sont deux personnages bien différents).

De plus, il m'a fallu faire quelques recherches sur internet pour me situer géographiquement. Ne connaissant pas du tout  où se situaient Signes, Ollioures... j'étais dans le flou le plus absolu. J'avais beau connaître Marseille, Aubagne et me doutant que cela devait se passer par là-bas, il m'a quand même fallu avoir cette certitude pour être apaisée dans ma lecture.

Une fois ces petits soucis réglés, j'ai été totalement emportée par l'ouvrage qui a su m'enchanter non seulement parce qu'il raconte une partie de l'Histoire de la Provence, région que j'aime beaucoup, mais aussi et surtout parce que l'auteur maîtrise parfaitement son sujet.

Il tisse plusieurs intrigues, nous détaille des combats acharnés tant en Provence que du côté de Jérusalem mais nous fait vivre aussi des amours déçus ou à vivre.

Il mène l'ouvrage à la perfection du début à la fin; les personnages réels et fictifs se côtoient magnifiquement et le tout offre une aventure exceptionnelle au lecteur.

On découvre d'ailleurs des femmes fortes, de vraies guerrières qui malgré tout restent des femmes débordantes de vie, d'amour et de sensibilité.

Grâce à cet ouvrage, j'ai appris ce qu'était la cour d'amour de Provence que je ne connaissais absolument pas et j'ai été impressionnée par l'importance qu'y tenaient les femmes.

La cour d'amour avait "pour vocation de faire respecter la justice et d'oeuvrer pour la paix. (...) La cour, née au lendemain de la première croisade, était le contrepoids des guerre qu'ils [les chevaliers] aimaient tant, la bête noire de l'Eglise bien-pensante; on y parlait d'amour, d'amour et encore et toujours d'amour, depuis plus de trente ans, avec l'espoir de changer la mentalité des féodaux" (p. 54-55).

J'ai d'ailleurs particulièrement aimé le personnage de Bertrane de Signes qui dirige cette cour d'amour. Elle est tout simplement sublime par sa douceur, ses idées qui ne vont pas avec l'époque dans laquelle elle évolue. Elle ne rêve que d'un monde d'amour où tout le monde serait en paix, où les guerres n'existeraient plus. Une réelle utopie dans ce Moyen-Age où l'on ne rêve que de conquête.

A côté de ça, le fait que son mariage avec Bertrand ne soit pas comme elle l'aurait voulu, la rend encore plus attachante. Son côté "jeune fille" m'a beaucoup plu. Elle a réellement su m'attendrir et espérer une issue rapide dans sa vie de couple peu enviable.

C'est vraiment le personnage qui m'a le plus marquée parce qu'elle rêve non seulement d'une vie meilleure pour elle-même en tant que femme mais aussi pour l'ensemble de ses sujets.

Il est impossible de ne pas ressentir d'empathie pour elle et de lui vouloir le meilleur.

Aubeline, Bérarde et même Stéphanie des Baux, à côté d'elle, font plus rustres car dotées de plus de caractère et prêtes à tout pour se battre et tenter de garder intacte cette trêve intervenue avec les Catalans.

Vous l'aurez compris, "La fille du templier" est un ouvrage complet qui vous fera voyager à travers la Provence et qui vous plongera dans cette époque moyenne-âgeuse. J'ai beaucoup aimé cette découverte et je ne compte pas m'arrêter là.

C'est grâce à Ellcrys que j'ai pu ouvrir un tel livre puisque nous en avons fait une lecture commune. Je vous invite à aller lire son avis qui se trouve ici.



5 commentaires:

  1. Ca donne très envie, j'ai entendu beaucoup de bien de cet auteur, et l'époque est passionnante ! Je note, j'espère le trouver en médiathèque ^^

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  2. Jean-Michel Thibaux25 septembre 2011 à 18:36

    Je suis extrêment flatté par cette critique de "la fille du templier", mais mon coeur s'attriste quand je me rends sur les lieux où mes héroines ont tant aimé et tant souffert. La Cour d'Amour est devenu "le parking de la Cour d'Amour", la maison forte d'Aubeline n'est que ruines et ronces, le château des seigneurs de Signes a perdu son donjon, ses tours, ses écuries. Le temps, la folie des hommes et le mistral ont tout emporté.
    Jean-Michel Thibaux.

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  3. @ Eiluned : j'espère que tu arriveras à le trouver. Il est très intéressant une fois qu'on s'est approprié le vocabulaire du moyen-âge.

    @ Jean-Michel Thibaux : je suis très flattée de votre visite et de votre commentaire. N'étant pas dans cette partie du Sud, je n'ai pas pu me rendre sur les lieux et constater par moi-même ce qu'il restait des vestiges du château de Signes ou de la maison d'Aubeline. Mais si j'en ai l'occasion un jour, je ferai en sorte d'aller y faire un tour même s'il n'en reste pas grand'chose... malheureusement.

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  4. Comme toi, j'ai beaucoup aimé, mais je n'ai pas eu cette difficulté pour "entrer" dans le roman. J'ai passé un moment super géniallissime ! Merci pour cette LC.

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  5. Un livre que j'ai apprécié...Il est un peu violent mais ça reste quand même soft, ce n'est pas trop cru. Les héroïnes féminines sont étonnement modernes, que ce soient la fille du templier Aubeline ou les dames de la Cour d'Amour.
    La Provence est aussi grandement mise à l'honneur dans ce livre, on voyage presque dans un monde méconnu. Le contexte historique est bien restitué.
    Pour moi, c'est un bon roman.

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