Pardonnable, impardonnable

Auteur : Valérie Tong Cuong

Editions : JC Lattès (2015)

Nbre de pages : 339

 

Présentation de l'éditeur :

Un après-midi d'été, Milo, douze ans, fonce à vélo sur une route de campagne. L'ivresse de la descente, un virage, et c'est la chute.
Tandis que l'enfant se bat pour sa vie, c'est toute sa famille qui vole en éclats. Milo était censé réviser ses cours d'histoire. Que faisait-il sur cette route ? Chacun cherche le coupable, mais personne n'est innocent.
Dans ce ballet des aveux où défilent ses parents, Céleste et Lino, son indéchiffrable grand-mère Jeanne et sa jeune tante Marguerite, se dessinent peu à peu les mensonges, les rapports de force et les petits arrangements qui cimentent cette famille. L'amour que tous portent à Milo suffira-t-il à endiguer la déflagration ?

Un roman vibrant qui explore avec justesse nos cheminements souterrains vers le pardon.

 

Mon avis :

 

J'ai commencé ce roman en espérant ne pas pleurer. Ressentir des émotions assez fortes mais pas au point que cela me bouleverse. Je n'étais pas prête pour ce genre de lecture. Je n'avais pas envie de basculer dans la douleur.

 

La narration se fera à quatre voix puisque ce sont Jeanne, Marguerite, Lino et Céleste qui vont, chacun à leur tour, nous présenter les faits tels qu'ils le vivent.

 

Ce roman n'est pas une lecture qui tourne au tragique alors même que, vu le passé de chaque personnage, cela aurait pu le devenir.

 

Certes, on vit des relations très tendues entre les uns et les autres et les reproches fusent à un moment donné mais on garde un certain optimisme (grâce à Milo) face à tout ce mal être, les incompréhensions, les non-dits, les remords et les regrets.

 

Heureusement pour moi, ce livre ne m'a pas mis dans un état d'émotion intense. Je l'en remercie parce que je n'avais pas envie ça et en même temps je regrette un peu de ne pas avoir été plus proches des personnages et de mieux les comprendre.

 

Entendez par là qu'à force de mettre du malheur dans chaque vie, j'ai trouvé que cela faisait un peu trop et que cela gâchait quand même l'essentiel : Milo et son accident, sa reconstruction.

 

Au final, ce qui est arrivé est un point de départ pour que tous les fils entremêlés finissent par se défaire et que chacun retrouve une sérénité perdue depuis longtemps. Ce n'est qu'un prétexte pour voir cet homme et ces femmes faire le deuil de tout ce qui les submerge.

 

J'ai trouvé que l'écriture et la construction du récit étaient vraiment très bons mais j'aurais aimé aussi ressentir quelque chose de plus profond. Je n'ai pas accepté ce rejet de Jeanne ni sa façon de faire de telles différences entre ses filles; je n'ai pas réussi à comprendre Lino. Celles qui ont, peut-être, touché ma corde sensible seraient Céleste et Marguerite. Et pourtant, même avec elles, il y a eu un je-ne-sais-quoi qui m'a fait tiquer.

 

Dans l'ensemble, si l'ouvrage se lit très bien et rapidement, j'ai trouvé dommage qu'il faille attendre un évènement catastrophique pour que ces quatre là parlent, crient, fassent ressortir enfin tout ce qu'ils avaient au fond du cœur pour se soulager (un peu), pour avancer mais surtout pour se faire pardonner.

 

Pardonnable, impardonnable est un roman qui fait réfléchir et qui m'a bien plu mais il m'a vraiment manqué ce petit quelque chose qui en aurait fait un roman encore plus beau et mon premier coup de cœur de l'année. Ce n'est pas le cas et je suis un peu déçue mais il convient toutefois d'accorder à l'auteur sa plume magnifique qui sait parfaitement faire ressurgir des sentiments que chaque être humain garde au plus profond de lui.