Auteur : Stanislas Petrosky
Editions : L'Atelier Mosésu (2015)
Nbre de pages : 213
Présentation de l'éditeur :
Gunther, jeune artiste allemand enrôlé de force au moment de la construction du camp de Ravensbrück, en devient l illustrateur officiel, obligé de mettre son talent de dessinateur au service des autorités nazies Rien n échappe au crayon affûté du jeune homme : l'horreur des camps, les expériences médicales, les kommandos, les moeurs des officiers, la vie, la mort. Dans ce roman noir, Stanislas Petrosky pénètre au coeur de Ravensbrück et en décrit implacablement chaque recoin, afin de ne jamais oublier.
Mon avis :
En général, je lis toujours, chaque année, un roman se déroulant pendant la Seconde Guerre Mondiale. C'est ma façon à moi de ne pas oublier ce qu'il s'est passé durant ses années sombres.
Cette fois-ci c'est avec le premier roman de Stanislas Petrosky que je me suis embarquée vers Ravensbrück.
Je me doutais que cette lecture ne serait pas facile mais j'avoue que j'étais loin d'imaginer que ce serait un tel voyage en enfer.
En effet, l'auteur nous présente un personnage touchant dès les premières lignes. Gunther est sur ses derniers jours... mois... de vie. C'est un être rongé par le cancer, rongé par le passé. Et à cet instant, il se rappelle et nous raconte ce qu'a été son existence, d'abord à la ferme familiale puis dans le camp de Ravensbrück.
Dès le début, j'ai accroché à 100% à l'écriture : maîtrisée, fiable, directe et pourtant touchante. Il est indéniable que tout comme d'autres auteurs que j'ai connus il y a maintenant quelques années et qui ont suivi leur bonhomme de chemin aujourd'hui (Jacques Saussey, Claire Favan, Christelle Mercier...), Stanislas Petrosky est promis à grand avenir d'écrivain s'il poursuit dans cette voie.
A travers le personnage de Gunther Frazentich, il décrit un homme passionné par l'Art et notamment le dessin. Cette activité est loin de plaire à la famille et c'est en se cachant qu'il s'adonne à sa passion. Mais, le père de Gunther en décide autrement et ne trouve qu'une seule solution face à ce garçon qui le déçoit : l'engager de force aux seins de l'armée nazie, en tant que Kapo.
Alors que Gunther ne sait pas ce qui l'attend et que durant des mois il bâtira avec d'autres allemands non engagés volontaires, ce qui deviendra par la suite le camp de Ravensbrück, malgré lui il est découvert en train de dessiner. C'est ce qui lui sauvera la mise puisqu'il deviendra le "Pseudokünter" (gribouilleur) de ce camp.
A partir de là, il va décider de tout dessiner afin que le Monde sache ce qu'il se passe dans ce camp et non pas juste se focaliser sur ce qu'on lui ordonne d'esquisser.
Pour ceux et celles qui se décideront à lire ce titre, il faut vous blinder parce que Stanislas Petrosky n'y va pas par quatre chemins lors de la description de ces croquis. C'est direct et on le vit comme si on y était. C'est dur, indigeste parfois au point que j'avais du mal à me dire qu'il fallait que je poursuive. Pourtant, ces horreurs ayant été vécues et surmontées par les victimes, je ne voyais pas pourquoi, moi, petite lectrice bien assise sur mon canapé, je ne pourrais pas aller jusqu'au bout de leur enfer.
Alors, j'ai pris sur moi et j'ai angoissé pour eux, pour elles surtout puisque le camp de Ravensbrück est exclusivement prévu pour les femmes (même si des hommes sont arrivés par la suite).
Je savais ce dont les nazis étaient capables puisque ce roman n'est pas le premier dans le genre que je lis mais jamais, ô grand jamais je pensais qu'ils faisaient appel à des hommes d'Art pour dessiner ce qu'ils faisaient subir à ces êtres humains.
Du coup, leur souffrance était la mienne; le regard que porte Gunther sur lui-même, sur les prisonnières, sur leurs bourreaux donne un sentiment d'impuissance, de révolte et de résignation.
J'ai compris Gunther, un être faible à ses dires parce qu'il n'est pas un soldat, qu'il se refuse à donner les coups, qu'il est prêt à aider ces pauvres femmes subissant ces actes barbares, et les enfants ne sont pas épargnés.
Je ne vous décrirai aucune scène mais certaines m'ont vraiment mis le moral en berne, les larmes aux yeux. C'est affligeant de voir à quel point les Hommes sont capables de telles atrocités sur leurs semblables.
Et parce qu'il ne faut pas oublier, parce qu'il ne faut plus que cela se produise, il faut des auteurs comme Stanislas Petrosky qui osent écrire, qui osent dire parce que malgré le côté romancé avec des êtres de fiction, tous les autres (gardiens, SS, médecins...) ont bel et bien vécu.
C'est un ouvrage à ne pas mettre forcément entre des mains trop jeunes mais chaque adulte devrait le lire pour que notre devoir de mémoire soit fait.
Ravensbrück mon amour est le premier roman de Stanislas Petrosky mais il entre avec ce roman dans la cour des grands parce que même s'il décrit l'horreur de ce camp concentrationnaire, son personnage principal, lui, n'évolue jamais dans la haine mais uniquement dans le désespoir. Cela rend l'ouvrage tellement poignant que, d'un certain côté, cela m'a fait penser à "Si c'est un homme..." de Primo Levi. C'est avec ce genre d'ouvrage que l'on voit la qualité de l'écrivain. Du coup, je lui dis : "A quand le prochain ?"
Un grand merci à Stanislas Petrosky et aux Ateliers Mosésu de m'avoir fait parvenir ce roman bouleversant et terriblement bien écrit.
Mon avis :
En général, je lis toujours, chaque année, un roman se déroulant pendant la Seconde Guerre Mondiale. C'est ma façon à moi de ne pas oublier ce qu'il s'est passé durant ses années sombres.
Cette fois-ci c'est avec le premier roman de Stanislas Petrosky que je me suis embarquée vers Ravensbrück.
Je me doutais que cette lecture ne serait pas facile mais j'avoue que j'étais loin d'imaginer que ce serait un tel voyage en enfer.
En effet, l'auteur nous présente un personnage touchant dès les premières lignes. Gunther est sur ses derniers jours... mois... de vie. C'est un être rongé par le cancer, rongé par le passé. Et à cet instant, il se rappelle et nous raconte ce qu'a été son existence, d'abord à la ferme familiale puis dans le camp de Ravensbrück.
Dès le début, j'ai accroché à 100% à l'écriture : maîtrisée, fiable, directe et pourtant touchante. Il est indéniable que tout comme d'autres auteurs que j'ai connus il y a maintenant quelques années et qui ont suivi leur bonhomme de chemin aujourd'hui (Jacques Saussey, Claire Favan, Christelle Mercier...), Stanislas Petrosky est promis à grand avenir d'écrivain s'il poursuit dans cette voie.
A travers le personnage de Gunther Frazentich, il décrit un homme passionné par l'Art et notamment le dessin. Cette activité est loin de plaire à la famille et c'est en se cachant qu'il s'adonne à sa passion. Mais, le père de Gunther en décide autrement et ne trouve qu'une seule solution face à ce garçon qui le déçoit : l'engager de force aux seins de l'armée nazie, en tant que Kapo.
Alors que Gunther ne sait pas ce qui l'attend et que durant des mois il bâtira avec d'autres allemands non engagés volontaires, ce qui deviendra par la suite le camp de Ravensbrück, malgré lui il est découvert en train de dessiner. C'est ce qui lui sauvera la mise puisqu'il deviendra le "Pseudokünter" (gribouilleur) de ce camp.
A partir de là, il va décider de tout dessiner afin que le Monde sache ce qu'il se passe dans ce camp et non pas juste se focaliser sur ce qu'on lui ordonne d'esquisser.
Pour ceux et celles qui se décideront à lire ce titre, il faut vous blinder parce que Stanislas Petrosky n'y va pas par quatre chemins lors de la description de ces croquis. C'est direct et on le vit comme si on y était. C'est dur, indigeste parfois au point que j'avais du mal à me dire qu'il fallait que je poursuive. Pourtant, ces horreurs ayant été vécues et surmontées par les victimes, je ne voyais pas pourquoi, moi, petite lectrice bien assise sur mon canapé, je ne pourrais pas aller jusqu'au bout de leur enfer.
Alors, j'ai pris sur moi et j'ai angoissé pour eux, pour elles surtout puisque le camp de Ravensbrück est exclusivement prévu pour les femmes (même si des hommes sont arrivés par la suite).
Je savais ce dont les nazis étaient capables puisque ce roman n'est pas le premier dans le genre que je lis mais jamais, ô grand jamais je pensais qu'ils faisaient appel à des hommes d'Art pour dessiner ce qu'ils faisaient subir à ces êtres humains.
Du coup, leur souffrance était la mienne; le regard que porte Gunther sur lui-même, sur les prisonnières, sur leurs bourreaux donne un sentiment d'impuissance, de révolte et de résignation.
J'ai compris Gunther, un être faible à ses dires parce qu'il n'est pas un soldat, qu'il se refuse à donner les coups, qu'il est prêt à aider ces pauvres femmes subissant ces actes barbares, et les enfants ne sont pas épargnés.
Je ne vous décrirai aucune scène mais certaines m'ont vraiment mis le moral en berne, les larmes aux yeux. C'est affligeant de voir à quel point les Hommes sont capables de telles atrocités sur leurs semblables.
Et parce qu'il ne faut pas oublier, parce qu'il ne faut plus que cela se produise, il faut des auteurs comme Stanislas Petrosky qui osent écrire, qui osent dire parce que malgré le côté romancé avec des êtres de fiction, tous les autres (gardiens, SS, médecins...) ont bel et bien vécu.
C'est un ouvrage à ne pas mettre forcément entre des mains trop jeunes mais chaque adulte devrait le lire pour que notre devoir de mémoire soit fait.
Ravensbrück mon amour est le premier roman de Stanislas Petrosky mais il entre avec ce roman dans la cour des grands parce que même s'il décrit l'horreur de ce camp concentrationnaire, son personnage principal, lui, n'évolue jamais dans la haine mais uniquement dans le désespoir. Cela rend l'ouvrage tellement poignant que, d'un certain côté, cela m'a fait penser à "Si c'est un homme..." de Primo Levi. C'est avec ce genre d'ouvrage que l'on voit la qualité de l'écrivain. Du coup, je lui dis : "A quand le prochain ?"
Teaser du roman
Un grand merci à Stanislas Petrosky et aux Ateliers Mosésu de m'avoir fait parvenir ce roman bouleversant et terriblement bien écrit.
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