mardi 17 septembre 2013

Coeurs de rouille

Auteur : Justine Niogret
Editions : Le Pré aux Clercs (2013)
Collection : Pandore
Nbre de pages : 272

Présentation de l'éditeur :
La cité du ciel est en plein déclin. Les robots, jadis fidèles serviteurs, régressent jusqu'à devenir des machines stupides ou de terrifiants prédateurs. Saxe est un artiste qui survit en travaillant sur les golems actionnés par magie. Dresde est une jolie automate qui n'a connu que le luxe avant que son maître l'abandonne. Tout les sépare, et pourtant ils vont partager un rêve commun : s'enfuir de la forteresse volante. Traqués par un tueur mécanique qui écorche les humains pour voler leur peau, ils se lancent dans une course peut-être sans espoir : retrouver la mythique porte ouvrant sur la liberté.


Mon avis :

Coeurs de rouille ou comment être pris par un livre qui, au fur et à mesure que vous avancez, vous fait froncer les sourcils, vous dire qu'il n'y aucun espoir, que tout est très sombre et pourtant j'ai toujours espéré que la fin serait à la hauteur de mes attentes.

Autant le dire d'emblée, je ne pensais pas du tout que ce livre me retournerait autant en le lisant.

Je n'avais pas relu le résumé (ce que je fais maintenant depuis quelque temps afin de bien entrer dans le livre sans savoir par avance ce que je vais y trouver) et le début a été un peu difficile pour deux raisons : d'abord, on évolue dans un huit-clos et ensuite il n'y a aucun repère temporel.

Du coup, difficile de se dire que l'on est dans de la fantasy (qui est plutôt basée dans une ère moyenâgeuse)  et non pas tout simplement dans du fantastique pur et simple. J'aurais même eu tendance à dire de la science-fiction. Ce n'est pas un genre que j'affectionne particulièrement parce que j'ai toujours du mal à me repérer, à trouver ma place. Pourtant, avec Coeurs de rouille, cela a fonctionné même si, honnêtement, j'ai eu du mal à me représenter l'environnement dans lequel Dresde et Saxe vont évoluer.

Tout commence donc par un prologue dans lequel nous faisons la connaissance d'un golem, Pue-la-Viande. Il fait partie de l'ancienne génération de robot que les Hommes avaient décidé de détruire parce que trop réfléchis et ayant des sentiments. Les Hommes souhaitaient avoir de nouveaux golem mais sans capacité de réflexion. Sans possibilité de ressentir quoi que ce soit comme de la pitié, de l'amitié, de la tristesse... Ils les avaient bâptisés, les agolems.

Nous entrons dans un monde où il n'y a plus rien : plus d'humains, plus de golems, plus d'agolems non plus. Seuls deux rescapés golems demeurent : Pue-la-Viande qui n'a qu'un objectif : récupérer les perles de ses acolytes pour continuer à fonctionner; et Dresde, celle qui sera aux côtés de Saxe. Son but à elle est de rejoindre le dehors. Tout comme Saxe. Sentir l'air frais, le vent. Voir le soleil, les étendues sauvages...Vouloir un bout de paradis dans ce monde si froid.

Justine Niogret m'a totalement scotchée à son livre parce qu'il n'y a quasiment pas d'espoir. Tout est très sombre. Que ce soit l'environnement ou même les explications que chaque golem va donner à Saxe pour expliquer leurs agissements. Chacun des deux golems va donner son point de vue vis-à-vis de ce qu'il a vécu en tant qu'esclave de l'Homme.

Tout est très brutal, inacceptable. On se rend compte que l'Homme n'a qu'un but : garder le pouvoir sur tout et tout mettre en oeuvre pour y parvenir, quitte à détruire ce qu'il a construit.

C'est un récit qui m'a plu et en même temps qui m'a dérangée parce qu'il pose vraiment les bonnes questions sur l'être humain, sur ses propres volontés face à ce qu'il organise, ce changement radical dès que cela ne lui convient plus.

J'aurais même eu tendance à dire qu'il s'agirait davantage d'une nouvelle de près de 300 pages plutôt que d'un roman. C'est une période donnée dans l'histoire de cette cité, de ce gamin dont on ne connaît pas précisément l'âge et de ces deux robots qui se battent pour assouvir leurs volontés.

C'est beau mais c'est aussi terriblement triste.

La couverture d'ailleurs démontre parfaitement cette force, ce côté obscur par le robot et les yeux qui flamboient. Mais, il montre aussi le côté sensible et beau par la larme et la plume.

Coeurs de rouille c'est en même temps la force et la douceur. Des sentiments qui s'entrechoquent entre deux combats : celui de voir mourir ce qui gêne et la volonté de survivre dans un monde détruit et se reconstruire ailleurs.

Un livre qui marque, que l'on ne lit pas à la légère. Un livre qui devrait plaire largement à tout ceux qui aiment ce genre. Moi qui suis plutôt réticente à lire de la science-fiction, je me suis laissée prendre au jeu, j'ai angoissé, j'ai espéré et la fin m'a laissée pantelante. Y aura-t-il une suite ou pas ? Là est la question. Tout ne me paraît pas vraiment résolu. Il me reste pas mal d'interrogations sur Saxe et Dresde, notamment. A voir ce que l'avenir nous réservera.



5 commentaires:

  1. Je sens que je vais finir par craquer pour ce livre... !

    RépondreSupprimer
  2. Il me tente beaucoup et en même temps, j'ai abandonné La fille automate, un livre de SF car je crois que le genre ne me plait pas du tout donc j'hésite à retenter l'expérience..

    RépondreSupprimer
  3. Il a l'air vraiment pas mal, faudrait que je tente.

    RépondreSupprimer
  4. J'ai adoré !!!!!!!!!!!!!!
    Je le recommande ^^

    RépondreSupprimer