samedi 21 septembre 2013

Pardonne-lui

Auteur : Jodi Picoult
Editions : Michel Lafon (2013)
Nbre de pages : 469

Présentation de l'éditeur :
Sage Singer est une solitaire. Elle dort le jour et travaille la nuit dans une boulangerie, où elle oublie les blessures de la vie en pétrissant le meilleur pain de la ville. Quand elle rencontre Josef Weber, un vieil homme insomniaque, Sage a enfin le sentiment d’avoir trouvé quelqu’un à qui se confier. Malgré leurs différences, chacun devine les cicatrices intimes de l’autre, et une amitié inattendue voit le jour.

Jusqu’au soir où Josef lui révèle le terrible secret qu’il cache depuis soixante ans et lui demande la plus incroyable des faveurs : le tuer. Confrontée à un choix moral impossible, Sage fouille dans l’histoire de sa famille pour tenter de résoudre son dilemme. Mais alors qu’elle plonge dans les horreurs de la Seconde Guerre mondiale à la recherche de la vérité, elle découvre que la frontière est parfois bien floue entre amour et trahison, justice et vengeance. Et elle devra répondre à la plus difficile des questions : certains actes sont-ils impardonnables ?


Mon avis :

J'ai terminé cette lecture vendredi après-midi et j'avoue qu'en le refermant, ma première réaction a été de me rendre compte que, même si le thème était touchant, je n'avais pas ressenti tant d'émotions que ça. En règle générale quand je lis un ouvrage portant sur la Seconde Guerre Mondiale, il y a toujours au moment dans le livre où j'ai la gorge nouée, l'estomac en compote et les larmes aux yeux. Force est de constater que si Pardonne-lui est un très bel ouvrage, je suis restée assez extérieure à tout ce qui s'y passait et que l'auteur a choisi quand même de garder une certaine "légèreté" à sa narration. En tout cas, je l'ai perçu comme tel.

Le livre est scindé en trois parties dans lesquelles le lecteur va être amené à faire la connaissance de plusieurs personnages que je ne dévoilerai pas ici, hors Sage et Josef puisqu'ils sont les principaux protagonistes du roman. Sage a 25 ans, elle est boulangère et vit la nuit pour une raison qui lui est propre. Elle va à un groupe de soutien depuis que sa mère est décédée, il y a 3 ans de cela. C'est là-bas qu'elle rencontre Josef, un nonagénaire qui va vouloir lier d'amitié avec la jeune femme. Tous les jours, il se rend donc à la boulangerie où elle travaille pour parler un peu de tout. Les choses évoluent un peu et un jour, lors d'un énième entretien entre eux, Josef explique à Sage qu'il est en fait un ancien nazi et que son voeu le plus cher serait qu'elle l'aide à mourir...

Alors même que je vous résume le tout début du livre (environ les 50-60 premières pages), je me rends compte que lors de ma lecture, j'avais trouvé le temps un peu long pour en arriver au sujet qui m'intéressait vraiment : le passé de cet homme se disant être ancien SS.

Je vous avouerai que si j'ai bien accroché, dès le début, au personnage de Sage, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire. Les rencontres se font, Sage s'interroge beaucoup sur elle-même - voire même un peu trop - et n'étant pas du genre à m'apitoyer sur moi-même, je commençais à me dire que l'ouvrage ne commençait pas du tout comme je l'avais imaginé. Heureusement, cela ne dure qu'un temps et lorsque Josef explique précisément ce qu'il en est et que l'on commence la narration de son passé, le livre devient beaucoup plus intéressant.

Malgré tout, je n'ai pas non plus ressenti d'émotions fortes durant ces près de 480 pages. Alors même qu'il est sujet de l'Holocauste et que je reste très sensible à ce thème. Ici, il m'a été impossible d'avoir la gorge nouée ou de trembler devant les horreurs que l'on connaît par d'autres ouvrages.

La plume de Jodi Picoult reste, malgré ce qu'elle raconte, fluide et assez légère, si je puis m'exprimer ainsi. Je n'ai pas trouvé de passages trop difficiles à digérer. Elle reste dans le soft et c'est peut-être ce qui m'a gênée. Je n'ai jamais réussi à ne pas le comparer aux ouvrages de Primo Levi, Si c'est un homme, ou Béla Zsolt, Neuf valises, et forcément le rendu ne donnait pas la même chose. Je restais ici dans un roman pur et simple même s'il était basé sur des faits réels.

Même la deuxième partie dans laquelle l'auteur fait intervenir une victime de l'Holocauste ne m'a pas plus émue que ce que j'aurais pu le penser. Pourtant, j'aurais aimé avoir le coeur fendu, avoir les larmes aux yeux, la gorge sèche. Cela n'a pas du tout était le cas.

Cela dit, je ne regrette pas d'avoir lu ce livre de cette façon car la fin fait réellement se poser la question du pardon vis-à-vis d'anciens bourreaux. Peut-on accepter de pardonner malgré tout le mal fait des dizaines d'années en arrière ? Je vous avoue que sur un certain passage, je me disais qu'il fallait aussi avancer mais que du point de vue des victimes c'était inimaginable.

En le refermant, ma conscience reste la même qu'avant de l'avoir débuté : il est hors de question que ces gens là restent impunis face aux atrocités qu'ils ont faites. Des milliers de gens ont souffert et je me dis que si ce livre ne m'a rien apporté de plus que ce que je connaissais déjà de cette douloureuse période, si ce n'est la confirmation que Jodi Picoult est une auteure qui manie parfaitement ses livres dans son intrigue et son style, il joue son rôle dans le devoir de mémoire que l'on doit poursuivre malgré le temps qui passe.

Je remercie les Editions Michel Lafon de m'avoir permis cette découverte.


4 commentaires:

  1. Je l'ai demandé pour la masse critique babelio, je croise les doigts, je veux le lire !!

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  2. Je note, il me fait très envie :)

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  3. Allez, je le note pour de bon : la prochaine fois que je le croise, je me le prend. Il a vraiment l'air... Bouleversant !

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