Editions : Marabout (2014)
Nbre de pages : 471
Présentation de l'éditeur :
Alors qu'elle a dix ans, Veronica, enfant discrète et indépendante, découvre en fouillant dans l'armoire de ses parents la photo d'une petite fille inconnue. Au dos, un prénom : Laura. elle est alors persuadée que la fillette est liée à l'atmosphère oppressante qui plane sur la maison familiale et à la mélancolie maladive de sa mère, Betty. Mais le poids du non-dit et la peur de réveiller les démons qui semblent tant faire souffrir sa mère empêchent Veronica de poser des questions. Ce n'est que bien des années plus tard, lorsque Betty, affaiblie par des années de combat intérieur, tombe malade, que Veronica force son père à lui parler de Laura. Et les révélations qu'il lui fait vont changer sa vie.
Avec ce récit à deux voix, celles de Veronica et de Laura, Clara Sanchez s'inspire d'un scandale d'Etat qui a profondément marqué dans les années 80, et marque encore aujourd'hui, la société espagnole : le drame des enfants enlevés dans les maternités.
Mon avis :
Voilà un ouvrage qu'il me tardait de lire compte tenu du sujet qu'il aborde : l'enlèvement de bébés dans les maternités espagnoles dans les années 1980.
Autant dire que le thème est brûlant, touchant et pourtant j'aurais aimé qu'il aborde aussi la façon dont le gouvernement comptait régler ce "problème". Malheureusement, ce n'est pas le cas.
La narration va se faire à deux voix : celle de Veronica puis celle de Laura. Toutes deux sont les filles de Betty mais l'une vit dans son foyer alors que l'autre n'a aucune idée du trafic dont elle a été l'objet lors de sa naissance.
Scindé en trois parties, le livre va nous démontrer la détresse psychologique de cette mère qui durant toute sa vie a voulu savoir la vérité. Etre sûre que son enfant était vivante et non décédée, comme on a pu le lui indiquer après son accouchement.
Cette mère m'a beaucoup touchée. Forcément, à partir du moment où nous sommes nous-mêmes mères, il est difficile de ne pas se mettre à sa place, de ne pas imaginer ce que l'on pourrait vivre quotidiennement pour essayer de ne pas penser, de ne pas se focaliser sur ce qui devient une obsession au fil du temps.
Betty n'y arrive pas et pourtant elle essaie de reprendre sa vie, et celle de son foyer, en main. Ses journées sont un combat perpétuel et cela la ronge de l'intérieur même si elle fait tout pour y remédier.
Veronica, sa fille de 17 ans, va un jour trouver une photo qui va lui faire voir les choses autrement. Alors que sa mère décline, cette adolescente va décider de mener le combat à la place de sa mère : retrouver sa sœur devient son objectif premier.
D'un autre côté, nous découvrons Laura, 19 ans, qui ne sait pas du tout ce qu'il en est de sa vraie famille. On se rend compte que, malgré les apparences, sa vie n'est pas vraiment un conte de fée. Elle est très touchante, non seulement par rapport à sa situation mais aussi par rapport aux relations qu'elle entretient avec sa "mère" et sa "grand-mère".
Elle a toujours vécu dans un certain luxe, une certaine facilité. Tout le contraire de Veronica (même si cette dernière n'a jamais manqué de rien). Et pourtant, lorsqu'on apprend à les connaître, l'une et l'autre, on se dit vraiment que l'argent ne fait pas tout.
Ce livre va donc nous faire découvrir deux facettes de la vie, deux mondes différents dans la façon d'élever les enfants aussi.
Alors même que je l'ai lu rapidement et que je me prenais vraiment d'affection pour ces jeunes filles, je me suis dit aussi qu'il me manquait un peu le côté procédural de ces fameux enlèvements. J'aurais aimé que Clara Sanchez parte aussi dans le combat de cette famille, contre les coupables et me dise que ce qu'il en a résulté. Or, ce n'est pas le cas.
L'auteur va juste nous faire passer un moment avec ces familles, essayer d'entrer dans la vie de Laura sans trop la heurter et lui faire prendre conscience de ce qu'il en est.
Certes, le sujet est délicat parce qu'il est difficile d'expliquer une telle chose à une jeune fille de 19 ans qui commence tout juste sa vie d'adulte. Pourtant, Clara Sanchez arrive parfaitement à son but, avec une écriture délicate, émotionnelle forte même si on n'entre pas dans le pathétique. C'est ce que je craignais mais non. Tout est très bien mené, même les conversations les plus difficiles, les prises de conscience des uns et des autres.
On entre dans un ouvrage plein d'amour, de détresse, de violence parfois mais surtout de révélations. Clara Sanchez a voulu marquer les esprits avec ces évènements inadmissibles et elle y est parfaitement arrivée.
Un sujet brûlant, traité d'une main de maître, par une auteure que je ne connaissais pas mais dont je suis ravie d'avoir découvert l'écriture envoûtante.
Un grand merci aux Editions Marabout pour cette lecture qui sort aujourd'hui dans toutes les bonnes librairies.
Avec ce récit à deux voix, celles de Veronica et de Laura, Clara Sanchez s'inspire d'un scandale d'Etat qui a profondément marqué dans les années 80, et marque encore aujourd'hui, la société espagnole : le drame des enfants enlevés dans les maternités.
Mon avis :
Voilà un ouvrage qu'il me tardait de lire compte tenu du sujet qu'il aborde : l'enlèvement de bébés dans les maternités espagnoles dans les années 1980.
Autant dire que le thème est brûlant, touchant et pourtant j'aurais aimé qu'il aborde aussi la façon dont le gouvernement comptait régler ce "problème". Malheureusement, ce n'est pas le cas.
La narration va se faire à deux voix : celle de Veronica puis celle de Laura. Toutes deux sont les filles de Betty mais l'une vit dans son foyer alors que l'autre n'a aucune idée du trafic dont elle a été l'objet lors de sa naissance.
Scindé en trois parties, le livre va nous démontrer la détresse psychologique de cette mère qui durant toute sa vie a voulu savoir la vérité. Etre sûre que son enfant était vivante et non décédée, comme on a pu le lui indiquer après son accouchement.
Cette mère m'a beaucoup touchée. Forcément, à partir du moment où nous sommes nous-mêmes mères, il est difficile de ne pas se mettre à sa place, de ne pas imaginer ce que l'on pourrait vivre quotidiennement pour essayer de ne pas penser, de ne pas se focaliser sur ce qui devient une obsession au fil du temps.
Betty n'y arrive pas et pourtant elle essaie de reprendre sa vie, et celle de son foyer, en main. Ses journées sont un combat perpétuel et cela la ronge de l'intérieur même si elle fait tout pour y remédier.
Veronica, sa fille de 17 ans, va un jour trouver une photo qui va lui faire voir les choses autrement. Alors que sa mère décline, cette adolescente va décider de mener le combat à la place de sa mère : retrouver sa sœur devient son objectif premier.
D'un autre côté, nous découvrons Laura, 19 ans, qui ne sait pas du tout ce qu'il en est de sa vraie famille. On se rend compte que, malgré les apparences, sa vie n'est pas vraiment un conte de fée. Elle est très touchante, non seulement par rapport à sa situation mais aussi par rapport aux relations qu'elle entretient avec sa "mère" et sa "grand-mère".
Elle a toujours vécu dans un certain luxe, une certaine facilité. Tout le contraire de Veronica (même si cette dernière n'a jamais manqué de rien). Et pourtant, lorsqu'on apprend à les connaître, l'une et l'autre, on se dit vraiment que l'argent ne fait pas tout.
Ce livre va donc nous faire découvrir deux facettes de la vie, deux mondes différents dans la façon d'élever les enfants aussi.
Alors même que je l'ai lu rapidement et que je me prenais vraiment d'affection pour ces jeunes filles, je me suis dit aussi qu'il me manquait un peu le côté procédural de ces fameux enlèvements. J'aurais aimé que Clara Sanchez parte aussi dans le combat de cette famille, contre les coupables et me dise que ce qu'il en a résulté. Or, ce n'est pas le cas.
L'auteur va juste nous faire passer un moment avec ces familles, essayer d'entrer dans la vie de Laura sans trop la heurter et lui faire prendre conscience de ce qu'il en est.
Certes, le sujet est délicat parce qu'il est difficile d'expliquer une telle chose à une jeune fille de 19 ans qui commence tout juste sa vie d'adulte. Pourtant, Clara Sanchez arrive parfaitement à son but, avec une écriture délicate, émotionnelle forte même si on n'entre pas dans le pathétique. C'est ce que je craignais mais non. Tout est très bien mené, même les conversations les plus difficiles, les prises de conscience des uns et des autres.
On entre dans un ouvrage plein d'amour, de détresse, de violence parfois mais surtout de révélations. Clara Sanchez a voulu marquer les esprits avec ces évènements inadmissibles et elle y est parfaitement arrivée.
Un sujet brûlant, traité d'une main de maître, par une auteure que je ne connaissais pas mais dont je suis ravie d'avoir découvert l'écriture envoûtante.
Un grand merci aux Editions Marabout pour cette lecture qui sort aujourd'hui dans toutes les bonnes librairies.
Un sujet vraiment délicat en effet, je pense que je vais tenter ce livre, par ce que justement je veux voir si moi j'aurais aimée avoir un côté un tout petit peu plus juridique. J'aime bien les romans sur les relations familiales...
RépondreSupprimerJe viens de le terminer et je suis assez mitigée... J'ai l'impression que c'est un roman ado...
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