Auteure : Marisha Pessl
Editions : Gallimard (2015)
Nbre de pages : 713
Présentation de l'éditeur :
Par une froide nuit d’octobre, la jeune Ashley Cordova est retrouvée morte dans un entrepôt abandonné de Chinatown. Même si l’enquête conclut à un suicide, le journaliste d’investigation Scott McGrath ne voit pas les choses du même œil. Alors qu’il enquête sur les étranges circonstances qui entourent le décès, McGrath se retrouve confronté à l’héritage du père de la jeune femme : le légendaire réalisateur de films d’horreur Stanislas Cordova - qui n’est pas apparu en public depuis trente ans. Même si l’on a beaucoup commenté l'œuvre angoissante et hypnotique de Cordova, on en sait très peu sur l’homme lui-même. La dernière fois qu’il avait failli démasquer le réalisateur, McGrath y avait laissé son mariage et sa carrière. Cette fois, en cherchant à découvrir la vérité sur la vie et la mort d’Ashley, il risque de perdre bien plus encore… Jouant avec les codes du thriller, incluant dans son récit des documents, photographies, coupures de journaux ou pages web, Pessl nous entraîne dans une enquête vertigineuse autour de Stanislas Cordova et de sa fille, deux êtres insaisissables attirés par l’horreur et le mal. L’inventivité de l’auteure et son goût indéniable pour les pouvoirs de la fiction font penser tour à tour à Paul Auster, Georges Perec, ou Jorge Luis Borges. Avec son style maîtrisé et ses dialogues incisifs, ce roman, sous l’apparence classique d’un récit à suspense, explore la part d’ombre et d’étrangeté tapie au cœur de l’humain.
Mon avis :
Premier roman adulte de cette auteure que je lis (après avoir découvert en jeunesse Le matin de Neverworld) en lecture commune avec Carolivre, j'ai passé un excellent moment avec ce titre qui m'a emmenée dans des endroits bien sombres.
On va être avec Scott McGrath, journaliste d'investigation obsédé par Stanislas Cordova, réalisateur de films d'horreur très mystérieux puisque sa dernière apparition date de 1977. Scott va enquêter sur la mort d'Ashley, fille de Cordova. Il ne croit pas au suicide invoqué comme cause du décès et il sera accompagné dans ses recherches par Nora et Hopper, compagnons aussi improbables qu'étonnants.
"Intérieur nuit" est un roman noir très bien organisé tant dans l'intrigue que par le contenu documentaire proposé (photos, coupures de journaux, pages web...), ces derniers offrant au lecteur une immersion totale dans l'enquête voire même une intégration dans le trio.
Le mystère qui plane autour de Stanislas Cordova, mais aussi sur l'ensemble de la famille finalement, pousse le lecteur à dévorer ce bouquin malgré ses plus de 700 pages.
En effet, plus on en découvre et plus le mystère s'épaissit, au point qu'il est difficile de le lâcher mais surtout de savoir vraiment où l'on va. On est très souvent dans le flou total.
Même s'il y a quelques baisses de régime, cela n'entache pas l'envie et la curiosité d'en savoir toujours plus.
Ce roman nous rend fébrile, accro voire même un peu parano et c'est excellent !
Le lecteur attend la fin avec impatience pour avoir toutes les explications rationnelles qui le remette sur le droit chemin et si certaines données le sont, j'ai été déconcertée de voir où l'auteure m'emmenait dans les toutes dernières pages.
Cette fin est extrêmement ouverte et, si vous me connaissez, vous savez que j'adhère pas à ça. C'est là où le bât blesse un peu pour moi parce que j'aime que tout soit carré, bien réglé quand je ferme un livre ce qui n'est pas le cas ici.
Pour autant, cela n'enlève en rien le travail minutieux voire chirurgical et architectural qu'a fait Marisha Pessl sur "Intérieur nuit" qui reste une découverte excellente et hors norme qu'il vous faut faire.
Ce fut une lecture passionnante, fascinante mais surtout addictive pour mon plus grand plaisir.
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