Enfants de la paranoïa (T1)

Auteur : Trevor Shane
Editions : Michel Lafon (2012)
Nbre de pages : 362

Présentation de l'éditeur :

Règle un : on ne tue pas les innocents
Règle deux : on ne tue pas les ennemis de moins de 18 ans

Depuis des siècles une guerre clandestine, ignorée du commun des mortels, oppose deux anciens clans qui se déchirent au nom du Bien et du Mal. Des deux côtés : des assassins endoctrinés et entraînés dès leur plus tendre enfance à haïr et détruire le camp adverse. Artistes de la dissimulation, ils maquillent leurs meurtres en actes de violences aléatoires : des affaires qui curieusement ne sont jamais résolues.
Joseph, vingt-cinq ans, est l'un de ces tueurs d'élite. Plongé dans la brutalité depuis sa naissance, il ne connaît qu'une réalité : tuer ou être tué. Mais lors d'une réunion dans le New Jersey, il tombe dans une embuscade tendue par un ennemi. Échappant de peu à ce piège mortel, Joseph se réfugie à Montréal où il rencontre Maria, une jeune innocente de dix-sept ans. Pour la première fois, son esprit froid et impitoyable chancelle. S'il veut sauver la femme qu'il aime, il doit abandonner la vie qu'il a toujours connue et les gens qui ont combattu à son côté. Osera-t-il transgresser les règles et protéger une autre vie que la sienne ?

Une seule vérité demeure : le premier à tuer est le dernier à survivre.


Mon avis :

Terminé le week-end dernier, Enfants de la paranoïa n'aura pas fait long feu puisque je l'ai lu en tout juste trois jours. Je n'avais lu que quelques avis dessus mais toujours très positifs et, encore une fois, c'est grâce à Lisalor que j'ai pu découvrir ce très bon début de trilogie et je la remercie grandement.

Nous découvrons dans cet opus trois jeunes hommes âgés de 25 ans qui expliquent combattre le Mal. Eux font le Bien. Ils sont entraînés dans une Guerre qui dure depuis maintenant de nombreuses années sans que l'on sache précisément depuis quand ni quel a été réellement l'élément déclencheur. Ce sont des soldats. Ils sont recrutés dès l'âge de 16 ans pour "combattre les gens qui tuent [leurs] familles" (p. 39).

Jared, Joe et Michael sont donc embrigandés dans ce cercle vicieux et c'est au travers de l'histoire de Joe que nous allons tout découvrir et nous rendre compte, en même temps que notre narrateur, que tout a un prix.

J'ai été totalement emportée et emballée par l'histoire qui m'était racontée par Joe. On le découvre meurtrier dès les premières pages et en même temps un tas de questions se posent : qu'entendent-ils par le Bien, le Mal ? Qui sont-ils réellement ? Pourquoi tuent-ils ? Pourquoi cette Guerre ?

J'avoue que sur les 50 premières pages, j'ai eu du mal à comprendre tout ce système mis en place par l'auteur parce qu'il me manquait les précisions requises pour tout bien situer. Je n'aime pas entrer dans un ouvrage où tout est déjà organisé sans que l'on m'explique de quoi il en retourne.

Du coup, j'ai pris quelques notes, j'ai fait bien attention à ce que Jared ou Joe pouvaient indiquer dès qu'il s'agissait de la Guerre ou des Autres. Petit à petit, j'ai pu mieux visualiser ce qu'il en était et me laisser porter au-delà de mes espérances dans cette intrigue où l'action demeure intacte du début à la fin.

Il n'y a aucun temps mort. Aucune possibilité pour le lecteur, comme le narrateur, de faire une petite pause pour reprendre son souffle. Chaque page, chaque ligne, chaque mot peut vous entraîner vers la mort. C'est un combat perpétuel qui met tout le monde sur la défensive et nous dirige tout droit vers la paranoïa...

Indubitablement, Trevor Shane vous angoisse, vous fait frissonner ou espérer mais pour ce dernier point le lecteur n'est pas dupe même si... Une épée de Damoclès se trouve au-dessus de la tête de Joe et quand on comprend comment l'organisation fonctionne, il y a peu d'échappatoire.

Alors on le suit, on craint, on attend la fin avec impatience... et je ne dévoilerai rien parce que vous ne trouveriez plus d'intérêt à lire cet ouvrage mais... "putain" je n'en ai pas cru mes yeux quand j'ai découvert ce que l'auteur nous réservait dans les dernières pages !!!!

Quelle fin !!! Je veux la suite et elle n'est pas encore sortie !!! Je veux savoir ce qu'il va se passer ensuite dans ce monde de dingues (pas tant que ça parce que finalement les deux parties qui se combattent croient le faire pour une bonne raison. C'est le serpent qui se mord la queue...). Je me demande vraiment comment va se dérouler la suite de cette trilogie.

Avant de terminer, je vous dirai que la plume de l'auteur est égale à l'histoire qu'il raconte : fluide, prenante, angoissante, partant à 100 à l'heure quand cela s'avère nécessaire. C'est une narration à la première personne car c'est Joe qui raconte cette histoire par le biais d'un cahier. C'est en quelque sorte un journal intime, une façon d'exorciser le mal qu'il peut faire bien malgré lui, ses convictions qui se modifient.

Là où l'auteur me bluffe concerne la deuxième partie du livre à laquelle je ne m'attendais pas du tout. C'est un autre personnage qui parle, qui nous explique sa façon de percevoir les choses et c'est bouleversant.

En bref, un roman qui m'a touchée, que j'ai dévoré et que je recommande. Mais attention, on ne sort pas forcément indemne et on devient dépendant de tout ce qu'il contient.