La servante écarlate

Auteur : Margaret Atwood
Editions : J'ai Lu (2009)
Nbre de pages : 345

Présentation de l'éditeur :
Dans un futur peut-être proche, dans des lieux qui semblent familiers, l'Ordre a été restauré. L'Etat, avec le soutien de sa milice d'Anges noirs, applique à la lettre les préceptes d'un Evangile revisité. Dans cette société régie par l'oppression, sous couvert de protéger les femmes, la maternité est réservée à la caste des Servantes, tout de rouge vêtues. L'une d'elle raconte son quotidien de douleur, d'angoisse et de soumission. Son seul refuge, ce sont les souvenirs d'une vie révolue, d'un temps où elle était libre, où elle avait encore un nom. Une œuvre d'une grande force, qui se fait tour à tour pamphlet contre les fanatismes, apologie des droits de la femme et éloge du bonheur présent.



Mon avis :

Ce livre traînait dans ma PAL depuis plus de 5 ans et c'est grâce à la nouvelle session du LDPA de Livraddict et aux choix de ma petite Licorne avec qui je fais ce challenge, que La servante écarlate a été lu.

 

Lorsque j'avais acheté cet ouvrage, je m'attendais à une lecture bourrée d'action, d'émotions fortes, de scènes poignantes, comme je peux le vivre avec certaines dystopie Young adult. Ici, nous sommes dans le même genre mais bien ciblé pour les adultes parce que je peux vous assurer qu'il faut s'accrocher pour tout saisir.

 

D'emblée, nous ne connaissons rien de ce qui a pu se passer pour qu'un tel gouvernement soit à la tête des Etats-Unis (ça non plus nous ne savons pas où nous nous trouvons géographiquement parlant mais des indices sont donnés tout au long du roman).

 

A cela, s'ajoute une narratrice dont on ne connaît absolument pas le nom qui va nous raconter ce qu'est sa vie d'aujourd'hui, en se remémorant sa vie d'étudiante passée, même si peu de temps s'est écoulé entre les deux périodes (il me semble qu'elle nous indique 4 ou 5 ans).

 

Si j'ai été curieuse de lire cet ouvrage c'est parce que j'aime beaucoup la dystopie mais j'avoue qu'avec La servante écarlate j'ai vécu une lecture plutôt décevante.

 

Il n'y a pas d'action. La narratrice se rappelle de certaines choses en fonction de ce qu'elle vit au présent. De ce fait, l'ensemble fait un peu brouillon et c'est difficile de réellement suivre le fil du roman.

 

Les dialogues sont insérés dans la forme narrative. Je me suis sentie noyée parce que je n'arrivais pas à m'imaginer correctement les personnages mis en cause (on parle d'Anges qui sont plutôt des soldats mais il y en a, apparemment, de deux sortes; puis il y a des Marthas (ayant des robes bleues), des Econofemmes (qui sont pauvres), des Servantes (comme la narratrice), des Commandants et leurs Epouses et d'autres personnes dont, honnêtement, je ne me rappelle même plus.

 

Bref, c'est compliqué; par moment je me paumais littéralement entre les unes et les autres.

 

Mais malgré ce tournis monumental que j'ai vécu durant 340 pages, je ne peux pas dire non plus que cet ouvrage est inintéressant parce que la condition de vie des femmes est tout de même révoltante.

 

On sent poindre l'envie de combattre, de retrouver une vie d'avant et en même temps cela paraît tellement impossible parce que tout se sait et que le moindre petit début de révolte est instantanément éteint, alors même que la narratrice ne se rend compte de rien.

 

Je pense que mon avis va être décousu parce que ma lecture l'a été également. Il y avait des moments où j'accrochais et d'autres où je me demandais si mon cerveau ne s'était pas mis en hibernation (oui je sais nous sommes au printemps mais c'est l'effet que cela m'a fait).

 

L'auteur a un style plutôt fluide et ce n'est pas sa façon d'écrire qui m'a gênée mais plutôt la façon dont les idées de la narratrice arrivaient. Je préfère les récits chronologiques même si dans certains romans avoir des allers-retours entre le passé et le présent ne me gêne pas. Dans le cas présent, c'était beaucoup trop confus, un peu trop fouillis.

 

Du coup, impossible de m'attacher à cette jeune femme dont on apprend qu'elle a 33 ans. Je n'ai jamais réussi à me mettre à sa place, à la vouloir plus combative. Impossible de l'imaginer autrement que ce qu'elle nous dévoile.

 

Je trouve ça plutôt triste et anormal. Et la question que je me pose après avoir lu ce livre là est la suivante : vaut-il mieux combattre au risque de perdre la vie ou plutôt laisser les tyrans nous malmener et tout faire pour rester en vie ?

 

Pas évident de répondre à une telle question même si me connaissant, et malgré mes enfants, je me battrai pour moi mais aussi et surtout pour eux. Pour leur avenir. Les voir grandir, s'épanouir dans un environnement sain où ils auront la liberté de choisir ce qui est le mieux pour eux.

 

En bref, une lecture ardue qui m'a mise à mal, qui ne m'a pas toujours intéressée et je sors plutôt déçue mais qui fait réfléchir. Dommage que la fin n'apporte pas plus de réponses non plus. J'en attendais beaucoup là aussi mais rien n'est venu.