Auteur : Eric-Emmanuel Schmitt
Editions : Albin Michel (2016)
Nbre de pages : 420
Présentation de l'éditeur :
Après La nuit de feu, Eric-Emmanuel Schmitt poursuit son exploration des mystères spirituels dans un roman troublant, entre suspense et philosophie.Tout commence par une explosion à la sortie d'une messe. Le narrateur était là. Il a tout vu. Et davantage encore, il possède un don unique : voir à travers les visages et percevoir autour de chacun les êtres minuscules –souvenirs, anges ou démons- qui le motivent ou le hantent.Est-ce un fou ? Ou un sage qui déchiffre la folie des autres ? Son investigation sur la violence et le sacré va l'amener à la rencontre dont nous rêvons tous…
Mon avis :
Cela faisait un très long moment que je n'avais pas lu du Schmitt et comme j'ai eu la possibilité de lire son dernier titre, autant dire que je n'ai pas hésité longtemps à me décider de le lire. D'ailleurs, sitôt reçu, je me suis lancée dedans pour le terminer mercredi dernier.
Avec la rentrée scolaire, j'ai eu du mal à vous le présenter le jour de sa sortie (1er septembre) mais je répare ça illico parce que, même si pour moi j'ai eu du mal sur la seconde moitié plus philosophique, dans l'ensemble L'homme qui voyait à travers les visages a été une lecture prenante et fort intéressante.
C'est à travers le personnage d'Augustin, un jeune stagiaire au journal Demain, que nous allons vivre cette histoire. Et quelle histoire !
Non seulement Augustin va nous décrire tout ce qu'il ressent mais également et surtout tout ce qu'il voit alors que le commun des mortels n'a pas cette faculté.
Augustin c'est un peu la Oda May Brown de Ghost, pour ceux qui connaissent ce film. Il peut voir les morts mais, contrairement à Oda May, il ne peut pas interagir avec eux... Cela aura son importance parce que Augustin va agir en fonction de ce que sa faculté apporte au journal pour lequel il "travaille" et tout va partir à vau-l'eau.
On va aussi faire la rencontre du Directeur du journal, Philibert Pégard, qui est un personnage exécrable, détestable au possible. Lui aussi à son mort qui le suit...
Et puis, nous découvrons Oum Kalsoum, un être très particulier que j'ai appris à aimer au fur et à mesure que je progressais dans ce roman.
Il sera difficile de parler de ce livre sans trop en dévoiler et je me rends compte qu'en restant évasive cela risque de porter un peu préjudice à ce roman qui pourtant mérite d'être lu.
Ce que je peux vous dire c'est que si vous vous décidez à découvrir le dernier Eric-Emmanuel Schmitt, vous rencontrerez un jeune homme attachant, un peu paumé, au grand coeur et proche de son prochain. Augustin fait partie de ceux qui manquent d'assurance et qui tentent de faire le maximum pour apporter satisfaction à leur entourage pour recevoir en retour de la considération.
Augustin se servira de son don pour tenter d'entrer dans les bonnes grâces de son patron mais après l'attentat auquel il a survécu, il faudra qu'il fasse aussi avec l'inspecteur et le juge d'instruction qui sont des personnages qui le mettront à rude épreuve dans ses réflexions et ses démarches.
La première partie est hyper prenante et rapide à lire parce que l'on fait connaissance avec le sujet principal, bien sûr, mais aussi tous ceux qui l'entourent et puis il y a l'enquête après l'attentat.
Forcément, on lit sans pouvoir s'arrêter, d'autant que l'écriture de l'auteur est toujours aussi fluide et envoûtante.
Et puis arrive la seconde partie, beaucoup plus philosophique et portant sur les différentes religions et Dieu. Ce Dieu qui laisse faire tout ce Mal sur Terre. Pourquoi n'intervient-il pas ? Est-ce la faute à Dieu ou aux Hommes interprétant les différents textes laissés par Dieu sur Terre que de tels actes terroristes se produisent ?
Et là, je l'avoue je décrochais au fur et à mesure que je progressais. Si au début, j'arrivais à suivre le cheminement de l'auteur, au bout d'un moment j'ai fait une petite overdose.
Mais j'ai poursuivi parce que Augustin me plaisait tellement que je voulais savoir comment cela allait se terminer pour lui et ce que tout cela allait entraîner.
La fin laisse un goût amer et une pointe dans le coeur mais, malgré mes difficultés sur une cinquantaine de pages, j'avoue que je ne regrette pas d'avoir découvert ce roman qui m'aura attachée à un personnage si poignant que l'était Augustin. C'est encore du grand Schmitt que les Editions Albin Michel nous propose lors de cette rentrée littéraire 2016 et je ne puis que vous inciter à le découvrir si les questions d'ordre philosophiques ne vous rebutent pas.
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