Bluebird

Auteur : Tristan Koëgel
Editions : Didier Jeunesse (2015)
Nbre de pages : 314


Présentation de l'éditeur :

L'extraordinaire destin de « Minnie Bluebird » devenue chanteuse de blues dans les états-unis des années 40.

Elwyn est fils d’immigrés irlandais, Minnie, fille d’un chanteur itinérant noir. Ils se rencontrent dans une plantation, et tombent amoureux. Ils ont 13 ans, et ne savent pas que leur vie est sur le point de basculer. Quelques jours plus tard, en effet, Minnie assiste au passage à tabac de son père par des hommes du Ku Klux Klan. Effondrée, elle saute dans le premier train, en partance pour Chicago.

 

 

Mon avis :

 

Dire que j'attendais beaucoup de ce livre. Dire que je pensais avoir une histoire touchante, avec laquelle j'aurais eu le ventre noué, les yeux humides et les émotions à fleur de peau.

 

Malheureusement, ce n'est pas du tout ce qui s'est passé avec Bluebird et je sors un peu déçue de cette découverte jeunesse parce qu'elle ne m'a pas du tout apporté ce à quoi je pouvais m'attendre avec une histoire si prometteuse.

Le livre est composé de six parties, chacune racontée par une personne différente : Minnie, Elwyn, Nashoba. De ce fait, je n'étais pas préparée et j'avoue que lorsque je me suis rendue compte, dès la seconde partie, que l'histoire ne serait pas racontée seulement par Minnie, je me suis aussi dit que le roman n'allait pas être celui que j'escomptais. Et je ne me suis pas trompée.

Alors même que j'attendais de découvrir un roman jeunesse sur une période difficile de l'histoire américaine des années 1940, je me suis retrouvée dans une histoire un peu trop survolée et légère.

Je n'ai pas ressenti réellement les difficultés de ces Noirs dans cette plantation gérée par un homme exécrable et détestable, même si l'auteur tentait de le faire passer pour tel.

Je n'ai pas non plus ressenti cet amour naissant entre Minnie et Elwyn, deux enfants différents par leur culture mais réunis grâce la musique.

Je trouve cela dommage parce qu'il aurait tellement pu faire mieux et m'emporter bien au-delà de tout ce que j'aurais pu espérer avec un thème qui me tient tellement à cœur.

Bluebird est une histoire qui aurait pu être beaucoup plus touchante mais la narration, trop facile et trop simple dans les dialogues que je n'ai pas trouvés intéressants, et les tours de passe-passe pas vraiment crédibles pour régler les problèmes de la plantation à un moment donné, ont vraiment mis à mal ma motivation pour en venir à bout. Pourtant, je l'ai terminé ce matin mais je ne reste pas convaincue de l'ensemble.

Ce roman est certes destiné aux lecteurs à partir de 13 ans mais il ne faut pas oublier quand même que si on ne donne pas matière à les faire réfléchir sur l'histoire qu'on leur propose, il y a peu de chance qu'ils restent scotcher à leur livre.

Qu'en est-il de ce problème de ségrégation dans ce roman ? On ne le voit qu'à travers quelques bribes de scènes qui ne sont pas intéressantes ni crédibles. Qu'en est-il de l'attachement d'Elwyn et Minnie lorsque cette dernière quitte précipitamment le Sud de l'Amérique alors même que par la suite, rien ne vient vraiment étayer ce manque entre les deux jeunes gens ? Bien sûr, ils leur arrivent de penser à l'un et à l'autre et de se demander ce qu'il/elle fait mais cela n'est pas suffisant, à mon sens, pour attacher le lecteur à ce "couple" qui n'en est pas un.

De plus, un évènement en fin d'ouvrage tombe un peu comme un cheveu sur la soupe et j'avoue que je ne savais pas d'où cela sortait. L'auteur a certainement voulu faire un retournement de situation mais là encore il a fait chou blanc. Il aurait mieux fait de préparer son lecteur avec des sous-entendus dans le cours du roman mais non... rien... Et on se dit que tout cela est bien bancal.

En bref, Bluebird n'aura pas été une lecture exceptionnelle alors que j'en attendais tellement plus. Cela me laisse un sentiment de frustration et de déception que je ne suis pas prête d'oublier...