Auteur : Jonathan Lichtenstein
Editions : JC Lattès (Janvier 2022)
Nbre de pages : 336 (format papier)
Présentation de l'éditeur :
1939. Hans, le père de Jonathan Lichtenstein, arrive en Grande-Bretagne après avoir échappé à l’Allemagne nazie grâce au dernier convoi du Kindertransport. Presque tous les membres de sa famille étant morts durant l’Holocauste, il reste en Angleterre, où il tourne le dos à sa culture juive allemande. Toute sa vie, Jonathan peine à comprendre ce père taiseux, au comportement erratique.
À l’aube de ses quatre-vingts ans, Hans accepte d’affronter les démons de son passé. Le père et le fils entreprennent alors le voyage inverse jusqu’à Berlin et abordent les questions trop longtemps laissées en suspens.
Entre road trip, souvenirs d’enfance et secrets de famille, Revenir à Berlin offre une leçon de mémoire tout en explorant ces traumatismes qui se transmettent de génération en génération. Une oeuvre singulière, édifiante et poignante.
Mon avis :
Ce récit et non roman me tentait vu la thématique qui me tient toujours à coeur de lire pour ne pas oublier.
J'étais à la fois curieuse et anxieuse de lire un témoignage sur ces enfants ayant dus quitter famille et pays pour survivre seuls.
J'avoue que je suis restée très extérieure à ce qui m'était raconté. Il faut dire que les protagonistes n'ont pas de relation affective intense.
Hans Lichtenstein a vécu des moments horribles et s'est endurci pour survivre. On le ressent par la façon dont il élève ses enfants. C'est à travers la narration de Jonathan qu'on le découvre.
Je m'attendais à avoir un récit chronologique de ce que ce père avait enduré et je me suis honteusement trompée.
En fait, le livre part dans tous les sens côté temporel et je m'y suis perdue plusieurs fois.
Le moment qui m'a le plus touchée fut, bien sûr, celui où Hans revient à Berlin et fait le tour des quartiers qu'il connaissait et dont il gardait des souvenirs heureux. Excepté celui de la visite d'un camp, bien sûr. A ce moment, on retient sa respiration. On observe cet homme et son comportement. Et on serait sur le point de s'effondrer alors que lui reste d'un calme impressionnant. Il s'est forgé une carapace depuis tout ce temps...
J'ai bien compris que Jonathan cherchait à se rapprocher de ce père qui avait mis des limites dans son affection. Ce père dont il se faisait une fausse idée.
Le voir revenir dans son pays et sa ville a permis à Jonathan de se faire une autre idée de son père, de mieux le comprendre sans forcément accepter la façon dont il a réagi par la suite avec ses propres enfants. Une façon de se protéger. Une difficulté de s'extérioriser après l'horreur vécue.
Même si j'ai ressenti tout ce que Jonathan a vécu, a ressenti au long de son enfance qu'il nous détaille beaucoup et ce que cela a entraîné, je ne peux pas dire que ce livre m'aura touchée au plus profond. Je ne pense pas en garder un souvenir impérissable et cela me rend tellement triste vu l'histoire de Hans.