Auteur : Jolien Janzing
Editions : L'Archipel (2016)
Nbre de pages : 327
Présentation de l'éditeur :
1842. Deux des sœurs Brontë – Charlotte et Emily –, âgées de 26 et 24 ans, quittent leur foyer austère pour Bruxelles, où elles vont suivre des cours de français.
D’un naturel enjoué et curieux, Charlotte rêve de conquérir sa liberté. Sur place, elle et sa sœur font connaissance de Claire Heger, la directrice du pensionnat qui les héberge, et de Constantin, son époux, qui y enseigne le français.
Charlotte voit en cet homme le symbole de l'intelligence et de la virilité. Ce maître, qui joue de son pouvoir sur ses jeunes élèves, devient vite l'objet de ses fantasmes, tant intellectuels, physiques que sentimentaux.
Le retour en Angleterre est rude, d’autant qu’avant son départ Constantin lui a avoué qu’il partageait ses sentiments. Charlotte n’aura dès lors qu’une idée : fuir et retourner à Bruxelles pour vivre sa passion, quitte à s’y consumer…
Une histoire d’amour, teintée de scandale, qui inspirera à Charlotte Brontë son chef-d'oeuvre, Jane Eyre, paru après sa mort survenue en 1857, M. Rochester devenant le double romanesque de Constantin Heger.
Mon avis :
Lorsque l'on m'a proposé ce roman pour le découvrir, rien que son titre m'a attirée comme un aimant. J'ai lu Jane Eyre par deux fois : d'abord adolescente, découvrant un roman magnifique qui m'avait beaucoup marquée puis relu une fois adulte et les émotions étaient toujours là.
Pour autant, je ne me suis jamais penchée sur la vie des soeurs Brontë et c'était là l'opportunité de combler mes lacunes sur ces auteures qui fascinent toujours autant.
Je me suis donc plongée avec envie, curiosité et ce petit pincement au coeur qui ne me lâchait pas parce que je me doutais bien que l'histoire ne se terminerait pas aussi bien que dans n'importe quel livre historique que l'on peut lire.
Pour autant, je dois avouer que, s'il n'a pas été inintéressant, j'ai trouvé ce roman un peu long et certains passages ne m'ont pas du tout accrochée.
En fait, on suit parallèlement deux histoires : celle de Charlotte Brontë, bien sûr, mais également celle d'Arcadie, une jeune fille d'à peine 16 ans que la mère a le projet de faire devenir la maîtresse du roi Léopold.
Je dois dire que je n'ai pas très bien compris pourquoi l'auteur partait sur cette histoire là alors que seule de Charlotte m'intéressait. Du coup, lorsqu'il était question d'Arcadie et de voir comment sa mère réagissait pour que sa fille reçoive tous les égards du roi, cela m'agaçait un peu.
Malgré tout, et surtout à la fin, on comprend le pourquoi de cette alternance de "romance" entre deux couples différents et pourtant si proches par tout ce qui les sépare.
De plus, si j'ai bien accroché à Charlotte, j'ai eu beaucoup plus de mal avec sa soeur, Emily. Je ne me l'imaginais pas du tout aussi caractérielle et difficile à vivre. Si renfermée et incapable de comprendre sa soeur... Elle m'a vraiment fait l'effet de quelqu'un de très égoïste alors que sa soeur avait tellement besoin de soutien.
On peut comprendre aussi les agissements d'Emily vu l'époque dans lequel tout se déroule mais cela m'a vraiment refroidie sur Emily Brontë.
Globalement, je dirai que ce roman a été intéressant à découvrir mais je n'ai pas vraiment réussi à l'apprécier totalement parce que, hormis Charlotte, j'ai trouvé à chacun des personnages un trait de caractère qui ne me plaisait pas : Mme Heger trop possessive et qui fait vraiment office de Directrice de Pensionnat comme on se l'imagine très bien, Constantin Heger qui n'est que l'ombre de son épouse; il n'est pas maître de sa vie ni de ses décisions. C'est vraiment quelque chose qui m'a un peu choquée vu qu'à cette époque c'était plutôt l'inverse qui se produisait. Du coup, j'ai eu du mal à le comprendre tout au long de ce roman et il en a été encore plus détestable pour moi vu ce qu'il faisait vivre à Charlotte.
Je me rends compte que, même si je trouve des défauts aux personnages, j'ai vécu cette lecture avec intensité et avec le recul (j'ai terminé ce livre il y a près d'une semaine), j'en garde une trace tenace parce que beaucoup de choses m'ont marquée même si ce n'est pas positivement parlant.
En bref, L'amour caché de Charlotte Brontë est un roman que je ne regrette pas d'avoir lu même s'il ne m'a pas apporté ce que j'attendais de lui de prime abord. La fin m'a laissé aussi perplexe que certaines scènes du roman et les personnages ont été bien différents de ce à quoi je m'attendais au départ. Je me suis sentie beaucoup plus proche de Charlotte que d'Emily qui m'a quand même déçue par sa façon de réagir vis-à-vis de sa soeur. Ce fut une lecture étonnante et surtout déroutante mais une découverte à faire indubitablement.