Editions : Belfond (2012)
Nbre de pages : 436
Présentation de l'éditeur :
Cette bonne nouvelle, Leïla et David l'attendaient depuis trois ans.
Très bientôt, un bébé leur sera confié ; une petite fille, Grace, qui va
combler leur désir le plus cher : fonder un foyer. Mais c'est compter
sans la famille biologique de Grace, les Harrison. Bien décidés à faire
valoir leurs droits, ils sollicitent l'aide de leur ami Jake. Fasciné
par ce clan aussi intrigant que charismatique, Jake va se lancer dans
une quête éperdue. Avec, à la clé, une décision, forcément déchirante...
Mon avis :
Nouvelle lecture de la collection "Les grands romans" des Editions Belfond et c'est encore une fois une très belle histoire que je découvre grâce à eux et je les remercie beaucoup.
1) L'histoire :
Comme la présentation de l'éditeur l'indique, nous allons toucher ici le douloureux problème de la stérilité, de l'adoption mais aussi et surtout de la difficulté de mettre un enfant à l'adoption.
Lors du prologue, nous ferons la connaissance de la mère de l'enfant dont il sera question ici et dès le début l'auteur ne nous épargne pas. En quelques pages, elle a su me faire entrer dans l'histoire et me mettre une boule au fond de la gorge en pensant à ce petit être si fragile dont le futur est pour le moins déchirant.
Nous suivrons donc d'un côté la famille adoptive, Leïla et David, pharmacienne et pasteur, attendant depuis plusieurs années de pouvoir adopter un enfant à la suite de la stérilité de Leïla. Leur histoire est celle de tout couple souhaitant absolument avoir un enfant et devant se battre pour y parvenir. Se battre non seulement contre les institutions mais aussi et surtout contre l'entourage proche qui n'est pas forcément favorable à une telle initiative. Leur histoire est touchante et prend aux tripes. Je les ai adorés parce que malgré leur souffrance, ils gardent foi en l'avenir. Malgré tout ce qu'il leur arrive, ils essaient de garder la tête haute.
De l'autre, nous avons une famille totalement démantelée. La mère de l'enfant n'est plus et le père est totalement irresponsable. Malgré tout, il se dénonce auprès des autorités sociales pour faire connaissance avec sa fille. Entre sa volonté de la garder, ses incompétences éducatives dont il est parfaitement lucide, il aura besoin de l'aide de sa mère pour trouver la bonne solution pour ce bébé.
En parcourant l'ouvrage, on se rend compte à quel point le choix crucial de mettre un enfant à l'adoption est un véritable dilemme. Malgré les divergences qui peuvent régner dans cette famille, les difficultés qu'ils éprouvent à se retrouver ensemble, à se comprendre, à accepter les problèmes des uns et des autres, il y a l'amour. Celui, inéluctable, que l'on voue à un jeune enfant sans défense, sans mère. L'adoption est-elle ,ou pas, la solution pour la sortir de cette famille totalement paumée ? Un jeune tel que Matt saura-t-il surmonter ses soucis pour bien élever sa fille avec le soutien de sa famille ? Quel est le mieux ? Quel est le pire ?
Ces questions, je me les suis posées tout au long de ma lecture et je n'ai jamais vraiment eu ma réponse. A la fin de l'ouvrage, je me suis dit que cela coulait de source mais qu'au final il y aurait toujours une famille qui souffrirait quelle que soit la solution.
L'auteur touche un sujet délicat mais dont elle parle avec brio. Les personnages sont très biens représentés et on finit par tous les apprécier malgré leurs imperfections.
2) Les personnages :
Leïla et David : le couple adoptant. Ils sont mariés et heureux depuis plus de 10 ans. La seule ombre à leur tableau est l'absence d'un enfant. Malgré plusieurs tentatives de fécondation et prises de traitement lourd pour pouvoir enfanter, Leïla reste stérile. Leur seule solution demeure l'adoption. Tout au long de l'ouvrage, on voit l'attachement que ces personnages se portent malgré leur douleur. Leïla n'accepte pas sa stérilité. Elle veut absolument un enfant. Pour elle, ce serait sa consécration. Avoir un enfant dans sa famille, c'est son but ultime. Elle en a besoin comme on respire. David, lui, est plus posé. Sa femme lui suffirait même si un enfant serait un pur bonheur dans leur couple. Il est le pilier auquel Leïla s'appuie pour ne pas s'effondrer. Il a toujours la bonne parole. Mais cela ne suffira pas cette fois-ci à empêcher Leïla d'aller au bout de ses idées.
La famille Harrison : ils sont totalement à l'écart de tout. Matt, le père de l'enfant, est jeune, inconscient, instable. Ce n'est pas vraiment sa faute lorsque l'on apprend l'histoire de ses parents, Perry, son père, Deborah, sa mère. Tout n'est qu'incompréhension, non dits et esquives. Lucy, la "soeur aînée", tente de soutenir tout ce petit monde sans vraiment y parvenir totalement. C'est une famille brisée par un passé douloureux. J'ai eu du mal à ne pas vouloir les bouger les uns, les autres pour régler les problèmes, les sortir de leur torpeur grandissante. Je n'ai pas accepté comment ils vivaient, comment ils laissaient les vides combler leur vie. On sent la douleur, on la ressent même au fond de nous. Les chapitres les concernant me mettaient mal à l'aise. Il me tardait de retrouver Leïla et David dont la vie est plus sereine même si elle est difficile. Le malheur est omniprésent. A croire qu'ils se le créent, qu'ils l'entretiennent par leur non-agissement.
Enfin, il y a Jack. Homme de 40 ans, célibataire, sans enfant, c'est par lui que l'on va découvrir l'histoire de la famille Harrison. Il se laisse entraîner dans une situation qui le dépasse mais qui finalement va lui apporter énormément côté personnel, émotionnel. Il va finir par s'attacher à cette famille et deviendra leur soutien. C'est un personnage que l'on aime beaucoup parce qu'il a une vision très précise et extérieure de tout ce qu'il se passe. C'est beaucoup plus intéressant que de tomber dans les versions des uns et des autres sur les différents problèmes rencontrés.
3) Le style :
"Tu seras notre enfants" est le premier ouvrage de Charity Norman et j'avoue avoir été agréablement surprise par le ton qu'elle a donné à son ouvrage.
Loin de tourner dans le pathétique, elle raconte tout simplement la vie de deux familles éprouvées durement par la vie. Avec des mots simples, un style fluide et une narration alternée, elle nous fait vivre chaque moment du problème que pose l'adoption, la stérilité.
Il est inimaginable de ne pas s'attacher aux personnages, de ne pas vouloir le meilleur pour les uns et les autres malgré tout ce qu'on aura pu lire.
Ce sont deux familles déchirées qui finiront par trouver la paix. Mais les épreuves ne seront pas facile et Charity Norman a parfaitement su retranscrire chaque moment important pour ces familles.
On ne s'ennuie pas; on lit avec un petit coup de blues et le coeur qui fait mal mais c'est une lecture que je recommande tant il m'a touchée. Pour un premier ouvrage, c'est une très belle réussite.
Mon avis :
Nouvelle lecture de la collection "Les grands romans" des Editions Belfond et c'est encore une fois une très belle histoire que je découvre grâce à eux et je les remercie beaucoup.
1) L'histoire :
Comme la présentation de l'éditeur l'indique, nous allons toucher ici le douloureux problème de la stérilité, de l'adoption mais aussi et surtout de la difficulté de mettre un enfant à l'adoption.
Lors du prologue, nous ferons la connaissance de la mère de l'enfant dont il sera question ici et dès le début l'auteur ne nous épargne pas. En quelques pages, elle a su me faire entrer dans l'histoire et me mettre une boule au fond de la gorge en pensant à ce petit être si fragile dont le futur est pour le moins déchirant.
Nous suivrons donc d'un côté la famille adoptive, Leïla et David, pharmacienne et pasteur, attendant depuis plusieurs années de pouvoir adopter un enfant à la suite de la stérilité de Leïla. Leur histoire est celle de tout couple souhaitant absolument avoir un enfant et devant se battre pour y parvenir. Se battre non seulement contre les institutions mais aussi et surtout contre l'entourage proche qui n'est pas forcément favorable à une telle initiative. Leur histoire est touchante et prend aux tripes. Je les ai adorés parce que malgré leur souffrance, ils gardent foi en l'avenir. Malgré tout ce qu'il leur arrive, ils essaient de garder la tête haute.
De l'autre, nous avons une famille totalement démantelée. La mère de l'enfant n'est plus et le père est totalement irresponsable. Malgré tout, il se dénonce auprès des autorités sociales pour faire connaissance avec sa fille. Entre sa volonté de la garder, ses incompétences éducatives dont il est parfaitement lucide, il aura besoin de l'aide de sa mère pour trouver la bonne solution pour ce bébé.
En parcourant l'ouvrage, on se rend compte à quel point le choix crucial de mettre un enfant à l'adoption est un véritable dilemme. Malgré les divergences qui peuvent régner dans cette famille, les difficultés qu'ils éprouvent à se retrouver ensemble, à se comprendre, à accepter les problèmes des uns et des autres, il y a l'amour. Celui, inéluctable, que l'on voue à un jeune enfant sans défense, sans mère. L'adoption est-elle ,ou pas, la solution pour la sortir de cette famille totalement paumée ? Un jeune tel que Matt saura-t-il surmonter ses soucis pour bien élever sa fille avec le soutien de sa famille ? Quel est le mieux ? Quel est le pire ?
Ces questions, je me les suis posées tout au long de ma lecture et je n'ai jamais vraiment eu ma réponse. A la fin de l'ouvrage, je me suis dit que cela coulait de source mais qu'au final il y aurait toujours une famille qui souffrirait quelle que soit la solution.
L'auteur touche un sujet délicat mais dont elle parle avec brio. Les personnages sont très biens représentés et on finit par tous les apprécier malgré leurs imperfections.
2) Les personnages :
Leïla et David : le couple adoptant. Ils sont mariés et heureux depuis plus de 10 ans. La seule ombre à leur tableau est l'absence d'un enfant. Malgré plusieurs tentatives de fécondation et prises de traitement lourd pour pouvoir enfanter, Leïla reste stérile. Leur seule solution demeure l'adoption. Tout au long de l'ouvrage, on voit l'attachement que ces personnages se portent malgré leur douleur. Leïla n'accepte pas sa stérilité. Elle veut absolument un enfant. Pour elle, ce serait sa consécration. Avoir un enfant dans sa famille, c'est son but ultime. Elle en a besoin comme on respire. David, lui, est plus posé. Sa femme lui suffirait même si un enfant serait un pur bonheur dans leur couple. Il est le pilier auquel Leïla s'appuie pour ne pas s'effondrer. Il a toujours la bonne parole. Mais cela ne suffira pas cette fois-ci à empêcher Leïla d'aller au bout de ses idées.
La famille Harrison : ils sont totalement à l'écart de tout. Matt, le père de l'enfant, est jeune, inconscient, instable. Ce n'est pas vraiment sa faute lorsque l'on apprend l'histoire de ses parents, Perry, son père, Deborah, sa mère. Tout n'est qu'incompréhension, non dits et esquives. Lucy, la "soeur aînée", tente de soutenir tout ce petit monde sans vraiment y parvenir totalement. C'est une famille brisée par un passé douloureux. J'ai eu du mal à ne pas vouloir les bouger les uns, les autres pour régler les problèmes, les sortir de leur torpeur grandissante. Je n'ai pas accepté comment ils vivaient, comment ils laissaient les vides combler leur vie. On sent la douleur, on la ressent même au fond de nous. Les chapitres les concernant me mettaient mal à l'aise. Il me tardait de retrouver Leïla et David dont la vie est plus sereine même si elle est difficile. Le malheur est omniprésent. A croire qu'ils se le créent, qu'ils l'entretiennent par leur non-agissement.
Enfin, il y a Jack. Homme de 40 ans, célibataire, sans enfant, c'est par lui que l'on va découvrir l'histoire de la famille Harrison. Il se laisse entraîner dans une situation qui le dépasse mais qui finalement va lui apporter énormément côté personnel, émotionnel. Il va finir par s'attacher à cette famille et deviendra leur soutien. C'est un personnage que l'on aime beaucoup parce qu'il a une vision très précise et extérieure de tout ce qu'il se passe. C'est beaucoup plus intéressant que de tomber dans les versions des uns et des autres sur les différents problèmes rencontrés.
3) Le style :
"Tu seras notre enfants" est le premier ouvrage de Charity Norman et j'avoue avoir été agréablement surprise par le ton qu'elle a donné à son ouvrage.
Loin de tourner dans le pathétique, elle raconte tout simplement la vie de deux familles éprouvées durement par la vie. Avec des mots simples, un style fluide et une narration alternée, elle nous fait vivre chaque moment du problème que pose l'adoption, la stérilité.
Il est inimaginable de ne pas s'attacher aux personnages, de ne pas vouloir le meilleur pour les uns et les autres malgré tout ce qu'on aura pu lire.
Ce sont deux familles déchirées qui finiront par trouver la paix. Mais les épreuves ne seront pas facile et Charity Norman a parfaitement su retranscrire chaque moment important pour ces familles.
On ne s'ennuie pas; on lit avec un petit coup de blues et le coeur qui fait mal mais c'est une lecture que je recommande tant il m'a touchée. Pour un premier ouvrage, c'est une très belle réussite.