Editions : Oskar (2013)
Nbre de pages : 155
Présentation de l'éditeur :
Özlem, une jolie collégienne d'origine turque, a disparu. Accusé, Romain Larbier, violeur récemment libéré et coupable idéal, ni et crie à l'injustice. Redoutant l'erreur judiciaire, le commissaire Deflauw le relâche. Mais dans la cité, la rumeur court. Plusieurs collégiennes disent avoir été suivies ou abordées par Larbier. Et lorsque Vanessa, une camarade d'Özlem, disparaît à son tour, le capitaine Leroy décide de prendre l'enquête en main.
Mon avis :
J'avais découvert l'auteur avec La malédiction de la coca que j'avais beaucoup aimé et j'avais envie de relire l'auteur avec un autre titre. Vu que Le baiser de l'araignée traite d'un sujet que j'aime beaucoup en matière policière, j'ai donc jeté mon dévolu sur lui. Je voulais voir comment l'auteur allait forger son intrigue dans un livre jeunesse. Après l'avoir lu, je dois bien avouer qu'il est vraiment bien organiser même si, pour ma part, le commissaire Deflauw m'a été très antipathique.
On commence cet ouvrage par la présentation de Romain Larbier, violeur récidiviste qui a fini par être remis en liberté avec bracelet électronique. Il a trouvé du travail mais doit impérativement rester dans un secteur donné et entrer à heures fixes chez lui, sans quoi le bracelet déclenche une alerte. Lorsque la petite Özlem disparaît, et vu que Larbier habite le même quartier que la jeune fille, les flics ne font pas dans la demi-mesure et l'arrête pour interrogatoire. Force est de constater que malgré tout ce qu'ils mettront en oeuvre pour arriver à le faire parler, Larbier ne lâche rien et, au contraire, démontre qu'il est clean. Pour éviter un tapage médiatique sur la fameuse "présomption d'innocence", le commissaire décide de le relâcher.
Tout est donc basé sur cette disparition, ce violeur récidiviste en liberté et la difficulté des autorités policières à prouver la culpabilité de cet homme.
Le lecteur adulte, au contraire du jeune lecteur, ne se laissera pas berner par ce fameux Larbier même si l'auteur arrive à garder un doute sur cette culpabilité. Nous ne sommes sûrs de rien et pourtant comment arriver à accepter que cet homme déjà condamné pour plusieurs viols et meurtres n'ait pas eu de pulsions l'ayant poussé à cet affreux crime une nouvelle fois.
Avec dextérité et un capitaine prêt à tout pour rendre justice à la jeune fille et à la famille de la disparue, il va aller à l'encontre de son supérieur pour savoir ce qu'il s'est passé le soir de la disparition d'Özlem.
L'auteur va donc nous dépeindre chaque personnage pour que le lecteur puisse se rendre compte des points forts et des faiblesses des uns et des autres; nous allons faire la connaissance de Vanessa, une amie d'Özlem, qui n'hésite pas à faire copain/copine avec Larbier.
Avec Le baiser de l'araignée, Roger Judenne va non seulement traiter du sujet des violeurs récidivistes, de la présomption d'innocence et de la difficulté de l'administration à prouver ce qui est difficilement avoué, mais il va aussi montrer à travers le personnage de Vanessa que malgré les difficultés de la vie, on peut parfaitement s'en sortir.
J'ai beaucoup aimé les personnages de Vanessa (prête à se mettre en danger pour que la vérité éclate enfin) et du capitaine Leroy (qui ne lâche rien) alors que le commissaire Deflauw m'a vraiment exaspérée par ces changements de position dès qu'il était un peu secoué par son supérieur, le Préfet, ou même le Procureur. Ne pas avoir de réel point de vue dans une telle affaire, c'est pour moi un manque évident de force de caractère et de discernement. Je sais bien qu'il y a des comptes à rendre mais tenant ce qui se passait, je n'aurais jamais cru avoir en face de moi un personnage comme Deflauw. A aucun moment, je ne l'ai compris.
Le baiser de l'araignée est donc un ouvrage qui se lit d'une traite et avec une aisance remarquable, l'auteur use encore d'un style parfait tant pour le lecteur adulte qui ne s'ennuie pas, que pour le lectorat plus jeune qui vivra ce roman assez bien vu que l'auteur ne présente que l'essentiel de l'enquête. C'est largement suffisant pour se faire sa propre idée, sans aborder le côté trop lugubre du sujet.
Encore une fois, Roger Judenne excelle dans la narration et je conseille cet ouvrage aux enfants à partir de 11 ans environ.
Un grand merci à