lundi 30 avril 2018

Tuez-les tous... mais pas ici

Auteur : Pierre Pouchairet
Editions : Plon (Janvier 2017)
Collection : Sang neuf
Nbre de pages : 462


Présentation de l'éditeur :
Julie Loubriac a disparu. Âgée de 17 ans, la lycéenne se volatilise, et ce n'est pas la première fois. Ses parents sont pourtant persuadés que, cette fois-ci, il ne s'agit pas d'une simple fugue. Face à l'immobilisme de la police, Martine et Louis Loubrias, divorcés, vont se lancer à sa recherche. La mère tient un magasin de vêtements plutôt haut de gamme. Quant à Louis, il a presque près tout raté dans sa vie. Ex-flic, ex-journaliste, ex-époux... Parfois, il parvient à être père de famille. Il lui reste cependant une chose, sa guitare pour jouer du blues dans le bar de sa nouvelle compagne, Jenifer. 
L'affaire se corse quand il est approché par un agent de la DGSI, qui va le mettre sur une piste surprenante. Une enquête qui mène le couple de Quimper à Istanbul, en passant par la Syrie. Entre drame familial, vengeance et manipulation des services de renseignements, il va se retrouver au coeur d'un secret d'Etat, sur fond de guerre contre le terrorisme...


Mon avis :

Je ne connaissais pas du tout l'auteur et j'ai été surprise de trouver ce titre dans ma boîte aux lettres mais je remercie vraiment les Editions Plon pour cette découverte.

Un père. Une mère. Eplorés. Une fille disparue. Une police qui est incapable de savoir ce qui a pu se passer. Trois semaine d'attente. Trois semaines de stress. Pour les parents, c'est beaucoup trop.

Alors Louis va aller fouiner. On va l'aider et là le couperet va tomber : Julie est partie en Syrie.

J'ai plongé au coeur d'une intrigue aussi crédible qu'effroyable puisque l'on entre dans le cadre de l'embrigadement de la jeunesse par les filières djihadistes. Autant vous dire que cela fut intéressant à suivre mais aussi très angoissant.

On vit également en parallèle les manipulations qui se font dans les hautes sphères politiques sans que pour autant on ne sache réellement ce qu'elles comptent faire et pourquoi. Quelles sont leur motivation ? 

L'auteur va attendre bien sagement la fin du livre pour nous dévoiler tout ça et cela fait froid dans le dos parce que l'on se doute bien que, malgré ce que l'on peut nous raconter aux informations, on ne nous dit pas tout ce qui se déroule dans les cabinets politiques et de renseignements. Du coup, on croise les doigts pour que ce roman ne soit, finalement et réellement, qu'une fiction parce qu'il est difficile de faire la limite entre le vrai (ce qui se passe notamment à la frontière turco-syrienne) et le faux.

J'ai vécu la souffrance de ces parents, leurs doutes, leur désespoir mais surtout leur combat pour savoir qui et pourquoi est derrière ce départ inopiné de leur fille.

Leur incompréhension face aux agissements de Julie est ce qui m'a le plus ébranlée, le plus marquée parce que, en tant que parents, nous restons dépités face à ces actes si improbables.

L'auteur a parfaitement su gérer son intrigue comme il le fallait pour mettre de la tension au bon moment, des scènes touchantes à d'autres, de la violence, de l'effondrement de l'être humain aussi.

Tout est mis en place pour que le lecteur puisse s'identifier à cet homme et cette femme qui cherchent des réponses et qui ne lâcheront pas cette affaire tant qu'ils ne sauront pas comment cela a pu arriver.

Louis est un anti-héros qui n'a plus rien à perdre. Il n'hésitera pas à faire ce qu'il faut pour obtenir des réponses. Et son ex-femme ne sera pas en reste. Julie était toute leur vie.

Voilà un roman d'actualité que j'ai beaucoup aimé découvrir tant l'auteur nous sert une intrigue au dénouement juste improbable qui bouscule et met à mal nos convictions. On ferme ce roman le souffle coupé en se disant : "Et si..."

dimanche 29 avril 2018

Le cri de la terre

Auteur : Sarah Lark
Editions : L'Archipel (2015)
Nbre de pages : 606


Présentation de l'éditeur :
Gloria, l’arrière-petite-fille de Gwyneira McKenzie (la jeune Anglaise qui débarquait sur les côtes de la Nouvelle-Zélande dans Le Pays du Nuage blanc), a joui d’une enfance et d’une adolescence idylliques à Kiward Station, la ferme familiale.
Mais tout s’effondre quand ses parents – pourtant absents car pris par la carrière de cantatrice de sa mère – lui font savoir qu’il est temps pour elle de devenir une véritable lady.
Gloria doit alors tout quitter et faire ses adieux à ceux qui l’entourent, en particulier son cousin Jack, dont elle est très proche. Destination l’Angleterre et un austère pensionnat !
Contrainte de se plier aux règles strictes de l’établissement, incapable de s’intégrer, Gloria se retrouve plus seule et démunie que jamais.
Aussi décide-t-elle de rentrer coûte que coûte dans son pays, celui du nuage blanc, et, qui sait, d’y retrouver Jack…


Mon avis :

Dernier tome de la saga commencée avec Le pays du nuage blanc que j'avais adoré, Le cri de la terre clôt magnifiquement cette série.

Il m'aura fallu 3 ans pour me décider à finir cette trilogie qui avait démarré avec un tome époustouflant et des personnages auxquels je m'étais très vite attachée.

J'ai eu du mal à m'y remettre parce que le tome 2 m'avait laissé un petit goût d'amertume vu que l'on suivait les générations futures à celles d'Hélène et Gwyneira que l'on découvre dans le tome 1 et que je ne suis pas prête d'oublier.

Ici, ce sera avec les arrières petites-filles que nous aurons affaire.

J'avoue que j'ai eu beaucoup de mal à me remettre à flot avec des personnages et des intrigues dont je ne gardais en mémoire que les très grandes lignes. Mais petit à petit, j'ai repris mes marques et je me suis laissée emporter par leurs histoires, même si je n'ai pas ressenti autant d'émotions qu'avec le tome 1.

Les personnages de Gloria et de Lilian ne m'ont pas particulièrement plu surtout à cause de leur caractère. Gloria est trop introvertie et son départ pour l'Angleterre ne va pas arranger les choses. Elle a du mal à tenir tête à sa mère pour lui exposer ses points de vue, ses envies.

Quant à Lilian c'est une jeune fille qui ne voit sa vie que comme un roman d'amour. Elle cherche le garçon qui lui ravira le coeur et lui fera vivre une existence pleine d'aventure.

C'était un peu too much pour moi et ce n'est pas avec elles que j'ai passé les meilleurs moments de ma lecture.

Nous sommes, dans ce tome, dans une période couvrant les années 1907 à 1918-1919 environ. Nous allons donc vivre la Première Guerre Mondiale au travers du personnage de Jack, dont je ne me rappelle plus vraiment le lien avec Gwyneira vu que Gloria le surnomme son demi-oncle, et ce fut l'un des aspects du livre qui m'a le plus touchée.

C'est un homme qui va avoir des moments difficiles avant et après la guerre et j'étais impatiente de le retrouver. J'avoue que j'ai eu un faible pour lui.

Concernant Gloria, je n'ai pas adhéré à sa façon de faire pour retourner en Nouvelle-Zélande. Cela m'a terriblement choquée, me disant qu'elle aurait pu trouver une autre solution que celle qu'elle prend pour arriver à ses fins...

Alors certes, cela va lui forger son caractère mais franchement cela ne collait pas vraiment au personnage que l'on nous présentait au départ.

Mais je me doutais bien que de toute façon tout finirait bien pour tout le monde. Nous sommes après tout dans une romance et je ne voyais pas une fin désastreuse.

L'écriture quant à elle m'a encore conquise et je suis ravie d'avoir déjà dans ma PAL les deux premiers tomes de sa nouvelle saga que je compte bien commencer d'ici cet été, en espérant que cela ne se ressemblera pas trop.

Quant à vous, si vous ne connaissez pas la trilogie du pays du nuage blanc, je vous la conseille fortement, surtout que le tome 1 reste à ce jour mon plus beau souvenir de lecture avec la trilogie du bout du monde de Tamara McKinley. Si vous avez aimé cette dernière saga, il n'y a aucun doute à ce que vous aimiez celle de Sarah Lark.

Avis sur le tome 1 : Le pays du nuage blanc
Avis sur le tome 2 : Le chant des esprits

vendredi 27 avril 2018

La vallée des oranges

Auteur : Béatrice Courtot
Editions : Charleston (10 avril 2018)
Nbre de pages : 230


Présentation de l'éditeur :
Marseille, 2016
En démontant le faux plafond d'un hôtel, un ouvrier tombe sur une boîte contenant les souvenirs d'une vieille dame, Magdalena. Son arrière-petite-fille, Anaïs, tenancière du Café de l'Ensaïmada, une institution culinaire à Paris, décide alors de partir à la recherche de ses origines majorquines…

Majorque, 1935
Magdalena, jeune pâtissière, confectionne chaque jour des ensaïmadas, ces brioches majorquines entortillées et saupoudrées de sucre glace. Mais très vite, la guerre civile espagnole frappe aux portes de son village. Au péril de sa vie, Magdalena s'engage alors dans la résistance.

Entre Majorque et Marseille, deux destins de femmes bousculées par la Guerre d'Espagne et un secret de famille, mais unies par une même passion : la pâtisserie.


Mon avis :

Ce qui m'a donné envie de découvrir ce roman c'est avant tout les secrets de famille, le côté historique avec l'arrière grand-mère et le fait que cela se déroule à Majorque. Qui n'a pas envie, en cette période printanière, de s'imaginer sur cette île paradisiaque ?

C'est donc avec Amandine que j'ai lu ce titre en lecture commune. On s'est plongées l'une et l'autre dans cette romance avec l'espoir de passer un excellent moment de lecture.

D'une certaine façon, cela fut le cas parce que l'écriture de Béatrice Courtot est agréable et très fluide. Si je peux d'ailleurs vous conseiller un roman pour cet été, n'hésitez pas à lire celui là. Il sera idéal.

Oui mais voilà, nous ne sommes pas encore en été et la lectrice que je suis reste encore très pointilleuse sur les romans qui passent entre ses mains.

Si j'ai aimé découvrir l'histoire de la famille d'Anaïs avec les secrets de cette arrière grand-mère, Magdalena, j'ai trouvé que malheureusement l'ensemble allait beaucoup trop vite.

Le roman est vraiment trop court pour moi et j'aurais aimé que l'auteure prenne davantage de temps pour détailler la période majorquine sous Franco.

Vous savez que je suis une férue d'Histoire et je connais très mal celle de l'Espagne... alors que je n'habite pas très loin. Mouais... Va falloir que je remédie à cela...

Mais, dans tous les cas, La vallée des oranges apporte cette envie de détails sur la guerre civile espagnole de 1936 et il est cruellement navrant que Béatrice Courtot ne s'y soit pas attardée davantage. Tout comme, d'ailleurs, l'histoire que Magdalena va vivre avec Jaime, son amoureux de l'époque...

Si Anaïs fait des découvertes, j'avoue que la facilité qui lui est donnée de les trouver m'a aussi empêcher d'apprécier réellement ce livre. C'est beaucoup trop simple. Tout lui tombe dessus comme par magie. Elle a beau indiqué qu'il lui a fallu des mois de recherches pour trouver certaines choses, le lecteur ne le ressent absolument pas...

Sa rencontre avec Miquel va bien sûr se transformer en romance mais là encore je n'ai pas été ébranlée par leur histoire.

En fait, s'agissant de la romance en elle-même, j'y suis restée très extérieure.

Par contre, le roman donne très envie de partir en vacances. C'est une véritable ode à la découverte de cette région du globe avec des paysages fantastiques et des saveurs et des odeurs que j'ai pu ressentir à travers les mots de l'auteure.

A cela s'ajoutent des petites recettes majorquines en tête de certains chapitres qui donnent bien envie de les tester eux-aussi. Dommage que les ingrédients ne soient pas dosés...

En bref, La vallée des oranges n'a pas été une lecture désagréable parce qu'elle a été lu rapidement et agréablement. Mais je regrette vraiment le côté trop facile et rapide de l'ensemble qui ne permet pas au lecteur de s'imprégner d'une Histoire de l'île difficile et d'une romance qui aurait mérité beaucoup plus de temps pour être appréciée. Je sors déçue et c'est dommage. Peut-être aurais-je dû le lire pendant les vacances estivales où là mon cerveau se laisse purement et simplement porter sans chercher les détails qui aujourd'hui me manquent... ?!

mardi 24 avril 2018

Toutes blessent, la dernière tue

Auteur : Karine Giebel
Editions : Belfond (mars 2018)
Nbre de pages : 735


Présentation de l'éditeur :

Maman disait de moi que j'étais un ange. 
Un ange tombé du ciel. 
Mais les anges qui tombent ne se relèvent jamais...

Je connais l'enfer dans ses moindres recoins.
Je pourrais le dessiner les yeux fermés.
Je pourrais en parler pendant des heures.
Si seulement j'avais quelqu'un à qui parler...

Tama est une esclave. Elle n'a quasiment connu que la servitude. Prisonnière de bourreaux qui ignorent la pitié, elle sait pourtant rêver, aimer, espérer. Une rencontre va peut-être changer son destin... 

Frapper, toujours plus fort.
Les détruire, les uns après les autres.
Les tuer tous, jusqu'au dernier.

Gabriel est un homme qui vit à l'écart du monde, avec pour seule compagnie ses démons et ses profondes meurtrissures. 
Un homme dangereux. 
Un matin, il découvre une inconnue qui a trouvé refuge chez lui. Une jeune femme blessée et amnésique. 
Qui est-elle ? D'où vient-elle ? 

Rappelle-toi qui tu es. Rappelle-toi, vite !
Parce que bientôt, tu seras morte


Mon avis :

Avec moi, les romans de Karine Giebel, ça passe ou ça casse. Il n'y a pas de demi-mesure. J'avais sur-kiffé Juste une ombre qui était ma découverte de l'auteure qui m'avait embarquée dans un thriller psychologique que je ne suis pas prête d'oublier. Par contre, je n'avais pas du tout aimé Jusqu'à ce que la mort nous unisse ni Meurtres pour rédemption qui est un roman très violent sur le monde carcéral.

Avec Toutes blessent, la dernière tue, j'avais une chance sur deux d'accrocher. Une chance sur deux de m'en vouloir si ça ne passait pas parce que, soyons honnête, sur trois titres lus, un seul m'avait plu.

Le prologue m'a mise direct dans l'ambiance avec une gamine de neuf ans, Tama, qui vit dans une grande maison, aux côtés d'une famille de cinq personnes : le père, la mère et les trois enfants. Mais Tama ne fait pas partie de cette famille. Tama "s'occupe des enfants, du ménage, de la lessive, du repassage, de la cuisine et fait aussi de la couture". Tama dort sur "un matelas aussi fin qu'étroit, posé par terre dans la buanderie (...) Elle dort entre les provisions et la machine à laver (...) Il n'y a pas de radiateur." Tama "a l'interdiction formelle de sortir." Tama est une esclave.

Cette petite description de ce qu'est la vie de Tama dans sa nouvelle famille est déjà bouleversante mais surtout révoltante et le lecteur ne sera pas en peine de ressentir autant de souffrance et de révolte que Tama au fur et à mesure que nous la découvrirons dans son quotidien.

Tama est en fait une petite fille qui a été vendue par son père à l'âge de huit ans à une marocaine habitant en France. Cette femme a promis à ce papa que sa fille allait vivre dans une famille qui lui apporterait tout ce que Tama n'avait pas chez sa tante, au Maroc : la possibilité d'aller à l'école, d'avoir un travail décent et une vie meilleure...

Karine Giebel nous plonge donc dans l'enfer de l'esclavage moderne avec ce personnage de Tama et comment ne pas arriver à ressentir de l'empathie pour cette petite fille qui vit des heures très sombres pendant des années ? Comment ne pas souhaiter qu'elle se révolte pour sortir de cet enfer ?

J'avoue que j'ai trouvé le début un peu long et redondant surtout dans les passages de violence parce que, soyons honnête, Karine Giebel n'y met absolument pas de réserve dans ce qui se passe dans cette maison. Elle va vraiment à l'extrême et c'est là où en général ça pêche pour moi.

Si j'adhère aux romans violents, il faut aussi que cela reste plausible et si j'ai parfaitement accroché à ce roman qui a été une vraie claque et que j'ai dévoré en un peu plus de deux jours, je dois quand même préciser que cette violence était aussi un peu trop poussée et qu'au fil du livre je me disais que Tama était une super woman pour ne pas succomber à tout ce qu'elle subissait.

Parallèlement au récit sur Tama, Karine Giebel va aussi nous faire découvrir un homme, qui vit seul, dans un endroit reculé des Cévennes, du côté de Florac : Gabriel.

Cet homme a lui aussi une histoire à raconter et ce sera chose faite avec une jeune femme qui entre inopinément chez lui et le menace d'une arme. Malheureusement pour elle, cette dernière est blessée et s'évanouit sitôt après avoir menacé Gabriel et lorsqu'elle reprend conscience, elle est allongée sur le lit, les mains menottées. Gabriel n'est pas l'ange auquel elle aurait pu penser. Et lorsqu'il la menace de la tuer si elle ne lui dit pas qui elle est, cette femme est incapable de répondre. Cette femme est amnésique. Qui est-elle ? Pourquoi a-t-elle menacé Gabriel ? Et lui ? Qui est-il vraiment ? Que cache cette colère, cette haine qu'il voue à certaines personnes ?

Là encore, je me suis vite attachée à cette jeune femme, faisant d'ailleurs très vite un rapprochement avec Tama. Est-il possible que ce soit elle ? Plus tard ? Est-elle arrivée à s'enfuir ? Et ce Gabriel alors ? Quelles sont ses motivations pour agir comme il le fait avec cette femme ? Pourquoi va-t-il tuer certaines personnes ? Fait-il partie du Milieu ? Un ancien flic ripou qui se cache pour ne pas être flingué... mais par qui ?

Je me suis posée vraiment pas mal de questions durant cette lecture ce qui me donnait envie de continuer sans relâche ma lecture. Malgré l'extrême violence qui s'acharne entre ces pages, j'étais à la fois imprégnée par l'espoir de voir Tama s'en sortir, voir cette femme retrouver la mémoire et nous dire qui elle était mais j'ai eu aussi un grand froid qui m'a prise vers la moitié du livre.

J'ai eu besoin de faire des pauses pour me reprendre parce que je finissais les mains gelées par le stress. J'ai vécu ma lecture à fond et je sais que je n'oublierai pas de si tôt ce roman qui n'est certes pas un coup de coeur parce qu'il est hors de question pour moi de lui donner ce privilège vu les thématiques qu'il aborde. Il y a bien sûr celle de l'esclavage mais il va y en avoir d'autres que je vous laisserai le soin de découvrir si toutefois vous vous sentez capable de le lire.

Quant à la fin, elle m'a percutée de plein fouet. Je la voyais venir mais  je me disais que cela ne pouvait pas se finir de cette façon. Je suis d'un tempérament plutôt optimiste ou en tout cas j'essaie de l'être un maximum. Alors cette fin...

Ce que je peux dire, en tout cas, c'est que Toutes blessent, la dernière tue m'a totalement chamboulée, pénétrée jusqu'au plus profond de moi, me faisant ressentir des émotions très fortes, quitte à en trembler parfois. Je ne dirai pas qu'il faut le lire absolument parce que, je le répète, la violence est omniprésente et parfois l'est même un peu trop au risque de donner des improbabilités à l'histoire. Du coup, il faut vraiment être préparé pour le lire. Ce roman n'est pas un coup de coeur c'est un véritable coup de poing. C'est un roman que j'ai vécu totalement et que je ne suis pas prête d'oublier.

lundi 23 avril 2018

Ne prononcez jamais leurs noms

Auteur : Jacques Saussey
Editions : Le livre de poche (janvier 2018)
Nbre de pages : 541


Présentation de l'éditeur :
« Le train roulait de plus en plus vite. Il passa sur un aiguillage qui le fit tanguer comme un navire pris dans les vagues d'un chenal agité par le vent.
Les yeux écarquillés de Karine s'abaissèrent vers le plancher. Sous le siège 66, la poignée du sac avait basculé en pleine lumière. Elle s'accroupit et le tira vers elle, et ce fut soudain comme si elle avait pu voir au travers du tissu. Comme si cette forme oblongue qui le déformait lui avait murmuré quelques mots funestes à l'oreille.
Elle eut juste le temps de prendre une profonde respiration pour pousser un hurlement.
Et puis le monde s'éteignit dans un grand éclair blanc. »

Ne prononcez jamais leurs noms est la sixième enquête du capitaine Daniel Magne et du lieutenant Lisa Heslin. Certainement la plus dangereuse...


Mon avis :

Je me suis lancée dans cette lecture avec la certitude que Jacques Saussey ne me décevrait pas et que j'allais passer un excellent moment auprès de Daniel et Lisa. C'est exactement ce qu'il s'est passé et j'en suis ravie, même si j'ai haï l'auteur pour ce qu'il fait subir à mes personnages chouchous.

Dès le début, nous avons une scène qui met dans l'ambiance dans laquelle nous allons vivre une histoire explosive...

J'ai adoré être mise sous tension par l'auteur une fois que la bombe explose, que Daniel se retrouve blessé, enlevé et séquestré par l'auteur de cet "attentat" et voir comment il allait pouvoir se sortir de cette situation.

J'ai été aux côtés de Lisa qui va être rappelée par son supérieur du 36 pour la mettre au courant de la situation de Daniel. Elle est la seule à peut-être pouvoir le retrouver...

On va suivre une histoire qui va se dérouler à Hendaye, dans le pays basque.

On va non seulement découvrir l'histoire de cette région avec notamment l'ETA mais on va aussi apprendre à connaître celui qui a organisé cet "attentat", séquestré Daniel et qui compte faire encore plus de victimes avec une ultime explosion hors norme.

Le compte à rebours est lancé et l'on tremble avec ces personnages que nous aimons et auxquels nous nous sommes attachés au fil du temps.

Durant toute ma lecture, je me suis posée un tas de questions sur Daniel, Lisa et leurs éventuelles retrouvailles.

Pour moi, il était impossible que l'un ou l'autre ne meurt durant cette enquête et pourtant j'étais totalement refroidie de l'intérieur tant je doutais de ce que l'auteur était capable de leur faire subir.

Et je peux vous assurer qu'il leur en fait vivre des choses affreuses.

Je me suis mise à la place de Daniel, puis dans celle de Lisa...

Et j'ai détesté Jacques Saussey !!! Jamais, ô grand jamais, je n'aurais pu imaginer qu'un jour il les mettrait dans de telles conditions de souffrance.

Ce fut une torture pour eux mais ce le fut également pour moi.

C'est encore un excellent tome que nous offre là Jacques Saussey et même si je lui en veux pour tout ce qu'il leur fait subir ici et je n'ai qu'une hâte : pouvoir lire son dernier roman sorti aux Editions Toucan Noir, 7/13.

Je me pose beaucoup de questions sur Daniel, sur Lisa et leur couple. Comment vont-ils faire pour se relever ? Comment vont-ils pouvoir survivre après une telle enquête qui les a amenés au bord du précipice ?

J'attendrai bien sûr la sortie poche pour me l'acheter mais je vais compter les jours jusqu'à cette future parution qui, à mon avis, ne devrait pas intervenir avant 2019... 

jeudi 19 avril 2018

Les retournants

Auteur : Michel Moatti
Editions : HC Editions (22 mars 2018)
Nbre de pages : 269


Présentation de l'éditeur :
Août 1918, deux soldats décident de fuir le front.
Sur le front de la Somme, la guerre n'en finit plus de finir. Vasseur et Jansen, deux lieutenants français terrorisés par l'imminence d'une dernière grande offensive qu'on annonce terriblement meurtrière, décident de fuir le front. Les voilà déserteurs, et bientôt, pour préserver leur retraite, assassins. 
Sous de fausses identités, ils trouvent refuge à l'Arrière, dans une étrange propriété forestière, à l'abri de la guerre et du monde. Là vivent un vieil industriel anobli désormais ruiné par la suspension des activités économiques, et sa fille Mathilde, poitrinaire et somnambule. 
Mais François Delestre, dit " le Chien de sang ", un capitaine de gendarmerie, traqueur de déserteurs, est déjà sur leur piste. Comme les limiers de chasse au flair infaillible, il a la réputation de ne jamais lâcher sa proie...


Mon avis :

J'attendais le dernier Michel Moatti comme on attend le Messie : avec impatience. J'ai adoré tous ses romans précédents et j'étais hyper curieuse de découvrir Les retournants, d'autant que cela se déroule à la fin de la Première Guerre Mondiale. Férue d'Histoire, ce titre ne pouvait que me plaire...

Malheureusement, et très rapidement puis le roman est court, je me suis rendue compte que l'auteur n'allait pas me donner ce que j'avais envisagé en lisant la présentation de l'éditeur à savoir une traque implacable qui me mettrait sur les dents, tout comme les soldats en fuite.

J'ai trouvé ce titre totalement différent de ce que fait Michel Moatti et cela m'a déconcertée. Je n'arrivais pas à retrouver ce qui m'avait tant plu dans ses autres ouvrages : une enquête passionnante et des personnages détestables ou attachants.

Ici, le rythme est plutôt lent et les personnages sont assez bizarres.

Bien sûr, on va suivre Vasseur et Jansen avant, pendant et après leur désertion, tout comme ce gendarme traqueur que l'on surnomme "le chien de sang".

Mais j'attendais vraiment beaucoup plus de stress et de pression durant ma lecture.

Si certaines scènes mettent effectivement le lecteur en haleine avec un peu de montée d'adrénaline, surtout lorsque l'on se retrouve avec Vasseur qui est le personnage qui va le plus évoluer durant l'ouvrage, le soufflet retombe aussi assez vite.

Je me suis retrouvée, durant quelques passages, dans une certaine langueur qui me faisait piquer du nez. Je n'arrivais pas à m'intéresser suffisamment à l'ensemble de l'intrigue alors même qu'il y avait matière à faire quelque chose de très bon, de très prenant.

Je n'ai pas réussi à m'attacher aux uns et aux autres, pas même à cette famille chez laquelle Vasseur et Jansen vont passer du temps pendant leur fuite.

En fait, j'ai trouvé l'ensemble très étrange avec une atmosphère semi-pesante. Suffisamment pour que l'on ressente un peu d'oppression par moment mais pas assez pour en faire le livre exceptionnel que j'attendais.

Si l'ensemble ne m'a pas convaincue, j'avoue néanmoins que j'ai adoré la plume de l'auteur dont je ne me lasse pas. Michel Moatti est un écrivain que j'apprécie beaucoup par cette écriture qui vous emporte à l'époque où l'intrigue se déroule. C'est un excellent conteur que je n'arrêterai pas de lire malgré la déception que j'ai ressenti en fermant ce roman là.

Les retournants n'a donc pas été l'histoire tant attendue parce que les personnages ne m'ont pas vraiment convaincue, si ce n'est de leur folie et d'une époque tortueuse où l'on se perd facilement, et étaient trop étranges pour que je m'y attache vraiment. Je suis déçue de ne pas avoir ressenti les mêmes choses qu'avec ses titres précédents mais je ne regrette pas de l'avoir découvert.

lundi 16 avril 2018

Si c'est pour l'éternité

Auteur : Tommy Wallach
Editions : Nathan (février 2018)
Nbre de pages : 314


Présentation de l'éditeur :
Enchanté. Moi, c'est Parker.
J'ai 17 ans, je suis moyennement mignon et j'aime sécher les cours pour traîner dans les halls des hôtels chics de San Francisco. J'en profite pour perfectionner mes techniques de pickpocket. 
Ah et je n'ai pas prononcé un mot depuis la mort de mon père, il y a 5 ans. 
Voilà, vous savez (presque) tout. 
Mais laissez-moi vous raconter l'évènement le plus marquant de ma vie : ma rencontre avec Zelda Toth et ce jour où j'ai décidé de tout faire pour lui redonner le goût à la vie.


Mon avis :

Le pitch me tentait pas mal et même si je ne l'avais pas sollicité, je me suis dit qu'il valait peut-être le coup d'être découvert. Que ce serait dommage de passer à côté...

Bon, ben encore une fois, c'est un coup à côté parce que je n'ai pas adhéré ni à l'histoire ni à l'écriture de l'auteur et cela commence à faire un peu beaucoup ces temps-ci...

Lorsque Parker rencontre pour la première fois Zelda, il est assis sur le banc d'un grand hôtel dont il espère pouvoir effectuer quelques menus larcins. Zelda, elle, est à une table et sort une liasse de billets pour pouvoir payer son repas. Ni une ni deux, Parker décide de voler cet argent lorsqu'elle quitte sa table en laissant son sac ouvert sur le divan... Mais lorsqu'il part avec cette somme, Parker a un petit remord et se retourne. Il voit alors Zelda penchée sur le carnet d'écriture qu'il a oublié de récupérer avant de procéder à son vol...

Voilà le point de départ de cette rencontre qui va amener ces deux personnages dans une petite aventure qui va durer le temps d'un week-end. Cette liasse de billets va être l'élément qui va permettre à nos deux acolytes d'apprendre à se connaître.

Zelda n'a qu'une envie : se donner la mort en sautant du Golden Gate Bridge après avoir dépensé les 5000 $ qu'elle a en liquide. Et Parker, depuis la mort de son père, ne parle plus et est en perdition totale, ne souhaitant rien faire de sa vie d'adolescent.

Zelda va tout faire pour que Parker s'inscrive à l'université et continue ses études dans le domaine de l'écriture et Parker va tenter de faire changer d'avis Zelda sur son prochain suicide.

Si le fond du roman était plutôt bien trouvé et semblait intéressant, je n'ai jamais réussi à entrer dedans. J'ai été de suite "traumatisée" par l'écriture et la vulgarité employée dès le départ dans ce roman.

Je pars du principe que pour user de mots grossiers, il faut que le contexte s'y prête. Or, ce n'était pas forcément le cas avec ce livre là. J'estime que l'on est largement agressé dans la vie de tous les jours sans qu'on le soit aussi dans des livres destinés à la jeunesse.

J'ai bien compris que Parker avait une certaine rage mais, je ne sais pas, je n'ai pas adhéré à sa façon de parler et cela m'a poursuivi tout au long de ma lecture.

S'agissant de Zelda, je l'ai bien aimée au départ et j'avais envie de savoir pourquoi elle voulait en finir avec sa vie. Lorsque le couperet tombe et que le lecteur apprend la vérité sur elle, j'ai été sidérée !

Euh... je me suis demandée si c'était un jeunesse contemporain ou si on était dans un fantastique ?! J'ai fait des yeux de merlan frit tant je tombais des nues.

De plus, cette fameuse liasse de billets me semblait éternelle vu les prix exorbitants que Parker et Zelda dépensent. A coup de 700 ou 900$, cela aurait dû vite s'épuiser mais non. Ils continuent à dépenser à outrance...

Pas mal de détails ont fait que j'ai totalement décroché parce qu'il n'y avait plus du tout de crédibilité sur l'ensemble.

Alors oui, Zelda va quand même aider notre pauvre Parker et on va voir les choses évoluer mais cela n'a pas suffi à m'accrocher vraiment et j'ai fini ce roman avec un gros souffle de dépit et de soulagement parce que j'allais pouvoir passer à autre chose.

Du coup, je ne sais pas si je lirai l'autre roman de l'auteur que j'ai dans ma PAL, Si c'est la fin du monde, que j'ai d'ailleurs en VF et en VO. Les avis ne sont pas exceptionnels et j'en ai un peu marre des romans jeunesse qui me blasent au final. Donc... ce sera sans moi pour cet autre titre. Quant à celui là, je n'ai pas accroché et je ne peux même pas dire qu'il m'a fait passer un bon moment parce que, globalement, je me suis ennuyée. Ce fut un fiasco auquel je ne m'attendais pas.

jeudi 12 avril 2018

Les secrets

Auteure : Amélie Antoine
Editions : Michel Lafon (Mars 2018)
Nbre de pages : 391


Présentation de l'éditeur :
Et si le mensonge était, parfois, une ultime preuve d'amour ? 

Vous l'aimez plus que tout au monde. Vous lui faites aveuglément confiance. Vous ne rêvez que d'une chose : fonder une famille ensemble. Mais rien ne se passe comme prévu. 
Jusqu'où iriez-vous pour éviter de tout perdre ? 

Une histoire racontée à rebours, car il n'y a qu'en démêlant les fils du passé que l'on peut comprendre le présent.


Mon avis :

A ce qu'il paraît, la curiosité est un vilain défaut. Mais, parfois, cette même curiosité peut nous permettre de faire de belles découvertes et on se dit que ce serait grandement dommage de passer à côté d'une éventuelle pépite.

Doooooonc, j'ai postulé pour obtenir le dernier Amélie Antoine qui avait la particularité de commencer par la fin.

C'est aussi ce changement de pagination et de chapitrage qui m'avait plu et j'étais, là encore, curieuse de voir ce que cela allait donner et si j'allais adhérer à cette nouvelle façon de construire un roman...

* Je sifflote... *

Bon... euh...

Ca ne l'a pas fait pour moi. Mouais... je suis sortie déçue de cette lecture qui avait une thématique très forte et très intéressante puisque l'on va toucher au problème de l'infertilité dans le couple.

On sait dès le chapitre 20 qui en fait le 1er que Mathilde et Adrien tentent depuis des années d'avoir un enfant. Chaque fois, lorsque le cycle menstruel revient, c'est la déception, la grosse déception et puis arrive les questionnements...

J'ai beaucoup aimé suivre ce couple dans les premiers chapitres, n'essayant pas de me mettre à la place de Mathilde parce que je suis maman de deux grands enfants. Mais je pouvais la comprendre dans son désir de porter la vie, de sentir bouger ce petit être dans ses entrailles.

Je me suis alors très vite attachée à eux et puis...

Les chapitres se succèdent et on en apprend de plus en plus sur ce couple mais surtout sur Mathilde et son obsession d'enfanter qui ne date pas d'hier.

On découvre aussi un autre personnage tout aussi important que le couple que nous suivons et qui m'a fait me poser beaucoup de questions.

Mais, malheureusement, plus j'avançais dans le roman et plus je commençais à le trouver long parce que finalement cette façon de commencer par la fin n'a pas été une bonne idée pour la lectrice que je suis.

Il me fallait me rappeler que les chapitres qui suivaient les précédents se déroulaient antérieurement et non pas postérieurement.

Pfiou c'est hard à expliquer et j'espère que je n'ai perdu personne...

S'ajoute à cela pas mal de redondances sur l'état psychologique de Mathilde qui ne supporte pas, bien sûr, de voir des femmes enceintes ou d'entendre parler bébé...

Par ailleurs, s'agissant de ce fameux 3ème personnage, je n'ai pas réussi à l'apprécier et j'ai trouvé les chapitres le concernant encore plus longs que ceux sur Mathilde et Adrien.

D'ailleurs, ce mari m'a fait de la peine face à son épouse qui se retranche dans son mal-être mais qui ne veut pas que cet obstacle gâche son couple et le mette en péril.

Et là, encore une fois, j'ai zappé certains passages pour aller à l'essentiel et arriver plus rapidement à la fin. Seul l'épilogue m'a plu et m'a touchée, un peu.

Le problème avec ce genre de chapitrage c'est que je reste sur ma faim quand à l'après du fameux chapitre 20 qui nous donne le départ mais c'est tout. Parce que bien sûr on va savoir ou en tout cas trouver peut-être une cause au problème de l'infertilité dans le couple mais par la suite, il se passe quoi ?

Je n'aime pas les romans qui se terminent de cette façon, même lorsque la pagination est classique et cette interrogation ne m'a pas lâchée durant toute ma lecture.

Je n'ai malheureusement pas vraiment adhéré à cet opus parce qu'il reste trop de choses en suspens, que les personnages qui gravitent autour de ce couple ne m'ont fait ni chaud ni froid (à l'exception de Catherine, la mère de Mathilde, que j'ai détestée dès le départ) et les humeurs de Mathilde sont trop redondantes.

C'est dommage parce qu'il y avait matière à faire un magnifique roman sur un sujet délicat. J'en sors déçue mais je crois que je suis dans une passe où j'ai bien du mal à trouver LE roman qui me convient...

mercredi 11 avril 2018

Au premier chant du merle

Auteure : Linda Olsson
Editions : L'Archipel (février 2016)
Nbre de pages : 251


Présentation de l'éditeur :
Déception sentimentale ? Lassitude de vivre ? Élisabeth Blom s’est retirée du monde. Sitôt installée dans sa résidence de Stockholm, elle a débranché la sonnette et fermé sa porte à double tour. Porte à laquelle Elias, son voisin, se décide un jour à frapper, pour lui remettre son courrier. Car lui aussi s’appelle Blom… Cet incident sortira-t-il Élisabeth de sa pénombre ? Ou faudra-t-il attendre un drame – et l’intervention inattendue d’Otto, libraire à la retraite – pour faire entrer la lumière dans son appartement ? Au seuil de l’été nordique, le chant du merle annonce les beaux jours. C’est le thème, vibrant, de la partition nouée par Linda Olsson pour ces trois solitudes. Éloge du premier pas, ce récit d’une rééducation sentimentale est aussi une invitation au voyage nommé lecture.

Mon avis :

Après avoir découvert en 2014, L'enfant au bout de la plage, de cette auteure, j'étais ravie de découvrir ce titre qui est désormais disponible en format poche aux Editions Pocket, depuis février dernier.

Autant je me rappelle de ma lecture du précédent opus, autant je sais que ce titre là ne me restera pas en mémoire si ce n'est la lassitude que j'ai ressentie pendant ma lecture.

Je n'ai pas du tout accroché aux personnages ni à leurs malheurs, envies, espoirs...

Le personnage d'Elisabeth m'a épuisée, surtout au début, par sa nonchalance. Je n'ai jamais eu de personnage comme elle dans mes lectures et autant vous dire que c'est compliqué de la suivre lorsque l'on est une personne plutôt dynamique.

Les trois personnages que l'on va suivre (Elisabeth, Elias et Otto) vont bien sûr se lier au fur et à mesure que l'on va progresser mais j'ai cherché le pourquoi du comment de l'intrigue durant toute ma lecture.

Le but était bien sûr que les uns et les autres reprennent goût à la vie mais franchement je me suis ennuyée au point que par moment, je pointais le nez... vers le bas...

Je n'ai pas accroché à l'écriture cette fois-ci qui m'a laissée de marbre.

En bref, Au premier chant du merle a été une déception alors que je ne m'y attendais pas du tout. Pour moi, son précédent titre est bien meilleur et à vous en conseiller un, je vous dirai de lire "L'enfant au bout de la plage" plutôt que celui-ci.

La seule satisfaction que j'ai, c'est de l'avoir sortie de ma PAL printanière et ce n'est déjà pas si mal ! 


mardi 10 avril 2018

Underground railroad

Auteur : Colson Whitehead
Editions : Albin Michel (2017)
Nbre de pages : 397


Présentation de l'éditeur :
Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d'avant la guerre de Sécession. Abandonnée par sa mère lorsqu'elle était enfant, elle survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Lorsque Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie, lui propose de s'enfuir, elle accepte et tente, au péril de sa vie, de gagner avec lui les Etats libres du Nord. De la Caroline du Sud à l'Indiana en passant par le Tennessee, Cora va vivre une incroyable odyssée. Traquée comme une bête par un impitoyable chasseur d'esclaves qui l'oblige à fuir, sans cesse, le " misérable coeur palpitant " des villes, elle fera tout pour conquérir sa liberté. L'une des prouesses de Colson Whitehead est de matérialiser l'" Underground Railroad ", le célèbre réseau clandestin d'aide aux esclaves en fuite qui devient ici une véritable voie ferrée souterraine, pour explorer, avec une originalité et une maîtrise époustouflantes, les fondements et la mécanique du racisme. A la fois récit d'un combat poignant et réflexion saisissante sur la lecture de l'Histoire, ce roman, couronné par le prix Pulitzer, est une oeuvre politique aujourd'hui plus que jamais nécessaire.


Mon avis :

Après les avis élogieux que j'avais pu lire sur cet ouvrage, j'avais très envie de me faire mon avis dessus. Du coup, je l'ai emprunté à ma médiathèque et j'ai pu le découvrir mais...

Il ne m'a pas du tout accrochée comme je l'aurais souhaité alors que la thématique fait partie de celles que j'aime le plus en littérature.

Je suis une férue de l'histoire américaine. Vous pouvez donc imaginer ma déception lorsque je me suis rendue compte que Underground railroad ne m'apportait pas ce que j'en attendais.

Je n'ai pas trouvé l'écriture si fluide que ça. La façon dont l'auteur organise son récit m'a perdue par moment.

Je me suis demandée pourquoi il n'y allait pas chronologiquement au lieu de faire des allers-retours incessants.

De plus, certains passages m'intéressaient mais étaient finalement occultés par Colson Whitehead (je parle notamment du passage se déroulant je-ne-sais-plus-où puisque je n'ai plus le livre avec moi et concernant Caesar. J'aurais aimé que l'auteur me fasse vivre ce qui se déroulait dans l'usine... Or, cela n'a pas été le cas...).

Du coup, j'ai fait une lecture en diagonale, passé la moitié du livre. Quant à la dernière partie concernant la mère de Cora, je me suis dit, là encore, que l'auteur aurait pu nous délivrer tout ça au début et non à la fin.

Alors certes, on voit les difficultés des esclaves pour tenter de rejoindre le Nord pour être libres, tout comme ce chemin de fer clandestin qui leur est destiné.

Mais dans l'ensemble, je n'ai pas trouvé que c'était exploité comme il l'aurait fallu pour m'accrocher à ce roman et à ses personnages pour lesquels je n'ai absolument rien ressenti.

En bref, Underground railroad a été une très grosse déception et, encore aujourd'hui, je ne m'en remets pas...


lundi 9 avril 2018

Boréal

Auteure : Sonja Delzongle
Editions : Denoel (mars 2018)
Nbre de pages : 440


Présentation de l'éditeur :
Janvier 2017, au Groenland. Là, dans le sol gelé, un oeil énorme, globuleux, fixe le ciel. On peut y lire une peur intense. C'est ainsi que huit scientifiques partis en mission de reconnaissance découvrent avec stupeur un boeuf musqué pris dans la glace. Puis un autre, et encore un autre. Autour d'eux, aussi loin que portent leurs lampes frontales, des centaines de cadavres sont prisonniers du permafrost devenu un immense cimetière. Pour comprendre l'origine de cette hécatombe, le chef de la mission fait appel à Luv Svendsen, spécialiste de ces phénomènes. Empêtrée dans une vie privée compliquée, et assez soulagée de pouvoir s'immerger dans le travail, Luv s'envole vers le Groenland. Ils sont maintenant neuf hommes et femmes, isolés dans la nuit polaire. Le lendemain a lieu la première disparition.


Mon avis :

Voilà mon premier Sonja Delzongle enfin lu. Et c'est un one-shot, s'il vous plaît !

Je voulais découvrir cette auteure depuis maintenant plusieurs mois, sauf que je ne souhaitais pas démarrer avec sa série. Un one-shot c'était pour moi l'idéal.

Si globalement le roman est bien fourni et intéressant à suivre sur plusieurs points, j'ai aussi trouvé qu'il était lent à vraiment démarrer.

En effet, on nous fait miroiter dans la présentation que des scientifiques vont trouver un cimetière de boeufs musqués et que pour comprendre l'origine de cette hécatombe, ils font faire appel à Luv Svendsen.

Si vous envisagez de lire ce titre de Sonja Delzongle, sachez que l'arrivée de cette biologiste ne se fera qu'au bout de 130 pages environ parce que Luv va avoir d'autres chats à fouetter avant ça.

130 pages pendant lesquelles nous allons osciller entre la région de Thulé au Groenland et Londres où Luv va devoir se rendre suite à un accident subi par sa fille...

130 pages pendant lesquelles nous allons apprendre à connaître la vie de Luv mais surtout celle du Grand Nord Canadien tant du point de vue historique, qu'écologique et politique.

Alors oui c'est intéresssant à découvrir pour les lecteurs, comme moi, qui aiment apprendre tout en lisant. MAIS j'ai trouvé ça aussi horriblement long avant que l'on obtienne un début d'action parce que soyons honnête, à part la découverte de ce cimetière de boeufs musqués, le froid ambiant bien sûr et quelques tensions que l'on sent dans le centre Arctica entre les scientifiques, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent.

Il y a un peu d'angoisse parce que l'on ne sait jamais vraiment ce qu'il peut advenir dans cette partie reculée du monde, d'autant que nous sommes en pleine nuit polaire qui va durer tout au long du roman, mais c'est tout.

J'attendais donc avec plus que d'impatience l'arrivée de Luv pour que cela bouge enfin...

Mais là encore, une fois sur place, il va falloir attendre la page 205 et le chapitre 19 pour qu'enfin il se passe quelque chose au sein de l'équipe et que je sois soulagée en me disant que mon attente allait être récompensée...

Bon, cela a été de courte durée parce que, dans l'ensemble, même s'il y a des moments de stress et d'action, cela entraîne aussi des moments où le calme revient...

L'auteure tente bien de mettre un peu de pression avec une ambiance oppressante parce que n'oublions pas que la nuit est omniprésente, qu'il y a des ours polaires sans que l'on sache où exactement et puis il y a eu un mort et les disparitions surviennent enfin !

Mais honnêtement, cela ne m'a pas suffi pour ressentir une exaltation lors de ma découverte et je sors un brin déçue de cette lecture.

J'en attendais tellement autre chose et la fin est... ce qu'elle est alors que... voilà quoi...

Pffff... Je voulais tellement autre chose avec une intrigue qui décoiffe davantage que ce que j'ai pu avoir, que je suis dépitée.

J'avais tellement entendue du bien de cette auteure que je me faisais une joie de la découvrir mais force est de constater que ce n'est pas avec Boréal que j'aurais dû le faire. Du coup, je mets Dust dans mes prochaines découvertes pour me faire un avis plus précis de ce qu'écrit Sonja Delzongle parce que si l'intrigue ici ne m'a pas pris aux tripes, son écriture, elle, m'a beaucoup plu.

samedi 7 avril 2018

Passager 23

Auteur : Sebastian Fitzek
Editions : L'Archipel (mars 2018)
Nbre de pages : 412



Présentation de l'éditeur :

Imaginez un lieu isolé.
Un lieu où disparaissent, année après année, des dizaines de personnes...
Sans laisser de trace. Un lieu rêvé pour des crimes parfaits.
Bienvenue à bord. La croisière ne fait que commencer...



Mon avis :

Ce titre fait l'unanimité sur les réseaux sociaux depuis sa parution et c'est parfaitement justifié.

Après avoir adoré son précédent titre, Le somnambule, que vous pouvez désormais trouver en format poche, Fitzek nous fait voyager à bord d'un navire dans lequel nous allons vivre une histoire totalement hallucinante.

Tout commence par un prologue qui met le lecteur en haleine dès les premières lignes. Imaginez un Docteur prêt à procéder à une opération... Imaginez un homme allongé, pas tout à fait endormi et qui supplie ce Docteur... 

Fitzek met tout en place pour que le lecteur soit sur les charbons ardents dès les premières pages et cela ne s'arrêtera pas tout au long du roman.

Car une fois que nous serons à bord du Sultan des mers avec l'inspecteur Martin Schwartz, nous allons plonger dans une croisière dont nous ne sommes pas sûrs de revenir vivants...

On apprend un pan de la vie privée de Schwartz qui a perdu son fils et sa femme lors d'une croisière, à bord de ce même bateau. Nous apprenons aussi l'explication du titre, "Passager 23", que je ne connaissais pas mais qui laisse à la fois perplexe et qui fait froid dans le dos.

Et puis, il y a tout ce qu'il se passe sur ce navire, en plein milieu de l'océan, avec des personnages qui ont des vies personnelles très chargées et qui sont plus ou moins liés les uns aux autres.

Le tout en fait un roman explosif et extrêmement prenant que l'on a du mal à lâcher.

Si mes premières lectures de l'auteur n'ont pas été convaincantes, j'avoue que depuis Le somnambule je suis prise dans l'engrenage des intrigues "fitzekiennes".

Tout est magnifiquement orchestré et maîtrisé à la perfection, même si je dois bien dire que la fin de celui-ci est un peu ouverte et me chagrine. Je préfère les fins définitives à celles qui me laissent me poser encore des questions. Mais là, je pinaille.

Honnêtement, je ne suis pas férue de croisière mais après avoir lu ce Fitzek, j'avoue que j'ai un peu quelques craintes de me retrouver sur un bateau comme le Sultan. Je crois que je deviendrais paranoïaque en croisant les vacanciers sur le pont que le personnel de bord...

On vit l'aventure avec Schwartz comme si on était à ses côtés; on réfléchit à qui pourrait faire quoi; on tremble; on ne voit pas les choses venir et on se fait bluffer par l'auteur.

En bref, Passager 23 est un titre à ne rater sous aucun prétexte. Il est vraiment excellent avec des thématiques prenantes dont, notamment, les disparitions en mer lors de croisière. J'espère vous avoir convaincue de le découvrir à votre tour et je vous souhaite donc un bon voyage à bord du Sultan 😃

mercredi 4 avril 2018

Le journal de ma disparition

Auteur : Camilla Grebe
Editions : Calmann Levy (mars 2018)
Nbre de pages : 424


Présentation de l'éditeur :
Il y a huit ans, la jeune Malin, alors adolescente, a découvert une fillette enterrée dans la forêt de Ormberg, une ville suédoise isolée. On n’a jamais pu identifier la petite victime.
Devenue une jeune flic ambitieuse, Malin est affectée auprès de Hanne, la célèbre profileuse, et de l’inspecteur Peter Lindgren, qui reprennent l’affaire. Mais Peter disparaît du jour aunlendemain, et Hanne est retrouvée blessée et hagarde dans la forêt.
Le seul témoin est un adolescent qui aime errer dans les bois enneigés, la nuit. Sans le dire à personne, il récupère le journal que Hanne a laissé tomber et se met à le lire, fasciné…
Désormais seule dans son enquête, Malin est appelée sur les lieux du tout premier crime : une nouvelle victime a été découverte. Et si tous ces faits étaient tragiquement liés ?


Mon avis :

Après l'excellent moment de lecture avec Un cri sous la glace que vous pouvez désormais retrouver en format poche, je me suis lancée dans ce nouvel opus dans lequel j'ai trouvé avec plaisir Hanna.

L'enquête ici va se dérouler différemment puisque Hanna va être retrouvée totalement désorientée dans une forêt, alors que Peter reste introuvable.

La question qui va se poser va être celle de savoir ce qu'il s'est passé dans cette forêt, où est passé Peter et c'est notamment grâce au journal d'Hanna, récupéré par un adolescent, que l'on va petit à petit découvrir ce qui se déroule à Ormberg, une petite ville suédoise qui est un personnage à elle seule.

Il va y avoir de nouveaux policiers et notamment Malin qui fera équipe avec Hanna pour tenter de retrouver Peter et savoir ce qui se passe dans cette bourgade et démêler les secrets qui lient les habitants.

Autant vous dire que j'ai passé un super moment de lecture avec ce suspense que j'ai dévoré en deux jours parce que l'on se focalise sur Peter et que l'on veut savoir coûte que coûte où il est et ce qu'il est advenu de lui. On craint le pire mais on n'ose pas non plus l'envisager. On garde espoir et l'auteure fait tout pour nous garder en haleine jusqu'aux dernières lignes.

Même si j'ai trouvé que le rythme était plus lent que dans son précédent roman, cela ne m'a pas du tout dérangée parce que découvrir aussi Ormberg était très intéressant.

On entre dans une ville dans laquelle tout le monde se connaît depuis des générations et voir que finalement tout le monde s'épie fait froid dans le dos.

Le journal que l'on va lire à travers les yeux de Jake est aussi très prenant et stressant. On se pose pas mal de questions sur cet adolescent qui a des penchants un peu particuliers mais auquel on s'attache très rapidement.

On continue à voir évoluer la maladie de Hanna et là encore cela nous fait nous poser beaucoup d'interrogations, notamment face à ce qu'il s'est passé avec Peter. Les pertes de mémoire d'Hanna sont de plus en plus importantes et s'attache à cela une certaine agressivité... Alors... on cogite... tout le temps...

Le journal de ma disparition m'a beaucoup plu mais de façon très différente d'avec Un cri sous la glace. Là où l'action était vraiment prépondérante dans le premier, le second sera surtout basé sur la pression psychologique des personnages face à ce qu'ils découvrent sur eux-mêmes et leur entourage.

Camilla Grebe a certes mené une intrigue bien ficelée avec une écriture toujours aussi addictive, cette fois-ci elle nous accroche avec un rythme plus lent mais ô combien passionnant.

En bref, si vous avez aimé Un cri sous la glace, vous n'aurez aucun mal à apprécier ce nouveau roman qui diffère un peu mais qui est tout aussi prenant. Quant à ceux qui ne connaissent pas encore cette auteure suédoise, je ne peux que vous la conseiller. Je suis plutôt difficile avec les auteurs des pays nordiques mais avec Camilla Grebe, j'ai accroché tout de suite et j'en suis ravie.