jeudi 26 août 2021

Quelque part entre le bien et le mal

 



Auteur : Christophe Molmy
Editions : Le Cherche Midi (2018)
Nbre de pages : 346


Présentation de l''éditeur :

Coline a toujours rêvé d’intégrer la PJ. Mais elle n’a ni l’allure ni l’audace qu’on prête aux grands flics parisiens. Et puis… c’est une femme. Elle végète dans son commissariat de banlieue, jusqu’au jour où le suicide d’une jeune femme la met sur la piste d’un tueur en série. De son côté, Philippe, vieux routier du 36 quai des Orfèvres, se débat avec une prise d’otage et des braqueurs manouches qu’il rêve de saisir en flagrant délit. Se peut-il que ces affaires soient liées ? Et jusqu’où chacun ira-t-il pour sauver sa peau. Ou risquer la sienne ? Dans les rues de Paris se croisent flics, avocats, voyous et victimes. Au milieu de tout ce monde, le chien noir veille. Celui qui patiente, tapis en chacun de nous. Le maître de nos pulsions. Et qui n’attend qu’un bruit infime, un geste, pour se réveiller et nous emporter dans sa furie.


Mon avis :

J'avais ce roman depuis belle lurette dans ma PAL et comme il était plutôt court et que cela faisait un petit moment que je n'avais pas lu de policier, je m'étais dit que c'était le moment de le sortir...

Bon ben j'ai eu le nez creux sur ce coup là parce que je n'ai pas adhéré à l'histoire, ni aux personnages, ni à l'écriture. La totale !

L'enquête est très classique et les personnages trop caricaturés dans leurs différents genres (les flics très flics, les méchants très manouches puisqu'on va suivre notamment deux frères et leur cousin dans leurs coups foireux) et ce tant dans leur façon d'agir que dans leurs langages.

D'ailleurs, j'ai trouvé l'écriture fluide mais d'une lourdeur effarante avec des expressions et des termes qui certes nous plongent vraiment dans le journalier des flics avec un jargon que l'on ne connaît pas et qui nécessite sans arrêt que l'on regarde les notes mais qui coupent la lecture beaucoup trop souvent à mon goût et la rendent tellement pénible.

Le seul personnage qui est un peu sorti du lot de ceux que je ne supportais pas est sans conteste Coline et une enquête avec elle seule ne m'aurait pas dérangée. Bien au contraire.

Je n'ai pas été saisie par ce que je lisais. Il me tardait vraiment de finir ce bouquin et je suis allée au bout pour être sûre de ne rien manquer mais honnêtement quel boulet j'ai traîné pendant ces 5 jours de lecture.

En bref, je me suis ennuyée voire pire pendant cette découverte d'un auteur que je ne retenterai pas alors même qu'étant chef de la BRI ce titre aurait pu être tellement plus intéressant s'il n'était pas trop lourd par excès de trop en faire.

jeudi 19 août 2021

4 heure 22 minutes 18 secondes

 



Autrice : Lionel Shriver
Editions : Belfond (août 2021)
Nbre de pages : 382


RENTREE LITTERAIRE 2021


Présentation de l'éditeur :

Un beau matin, au petit-déjeuner, Remington fait une annonce tonitruante à son épouse Renata : cette année, il courra un marathon. Tiens donc ? Ce sexagénaire certes encore fringant mais pour qui l’exercice s’est longtemps résumé à faire les quelques pas qui le séparaient de sa voiture mettrait à profit sa retraite anticipée pour se mettre enfin au sport ? Belle ambition ! D’autant plus ironique que dans le couple, le plus sportif des deux a toujours été Renata jusqu’à ce que des problèmes de genoux ne l’obligent à la sédentarité.
Qu’à cela ne tienne, c’est certainement juste une passade.
Sauf que contre toute attente, Remington s’accroche. Mieux, Remington y prend goût. Les week-ends sont désormais consacrés à l’entraînement, sous la houlette de Bambi, la très sexy et très autoritaire coach. Et quand Remington commence à envisager très sérieusement de participer à un Iron Man, Renata réalise que son mari, jadis débonnaire et volontiers empoté, a laissé place à un être arrogant et impitoyable. Face à cette fuite en avant sportive, leur couple résistera-t-il ?


Mon avis :

Après Big brother et Les Mandible, voilà le nouveau roman de Lionel Shriver que j'ai eu la chance de découvrir pour sa sortie aujourd'hui. Et encore une fois, ce fut une lecture incroyable.

Avec un résumé qui me tentait beaucoup, je me doutais aussi que l'autrice n'allait pas rester sur le postulat d'un soixantenaire qui, du jour au lendemain, décide de faire un marathon alors même qu'il n'a jamais fait de sport de sa vie, contrairement à sa femme.

Ici, elle va creuser cette Société dans laquelle on vit, pour laquelle on donnerait presque notre dernier souffle pour être en forme et appartenir à un groupe prêt à affronter leurs limites mais aussi cette Société qui ne nous épargne en rien tant dans le privé que dans notre vie professionnelle.

C'est en cela que j'adore Lionel Shriver parce qu'elle scrute la moindre brindille que ses personnages vont pouvoir se balancer à la figure pour vous lancer des pistes de réflexion auxquelles on ne s'attendait pas.

Si l'ensemble est extrêmement bien construit, bien mené et m'a apporté ce que j'avais envie à savoir un excellent roman contemporain exigeant dans ce qu'il analyse, j'avoue que cette autrice a un style ou en tout cas une façon de faire qui pourra peut-être pas plaire à tout le monde.

En effet, la narration est lente; Lionel Shriver prend son temps. Elle décortique tout ce qu'elle peut à travers la vie de Remington et Serenata. Et j'ai a-do-ré !

D'ailleurs, des trois romans que j'ai pu lire maintenant, c'est celui qui m'a le plus parlé. Peut-être parce qu'aujourd'hui, à 45 ans, je vois les choses différemment. Peut-être parce que je me voyais un peu dans le personnage de Remington qui veut s'entretenir, garder un peu la forme, éviter que sa santé décline trop rapidement et adopter un sport qui peut lui convenir. Mais dans un autre temps, je comprenais Serenata qui a toujours fait du sport mais qui ne peut plus en faire et qui ne comprend pas que son mari veuille se lancer dans un marathon. Car on parle de 42,192 kms ! 

J'ai beaucoup aimé leurs échanges, leurs points de vue respectifs qui sont aussi intéressants que justes. Je n'ai jamais pu me placer plus d'un côté que de l'autre.

J'ai suivi jusqu'au bout cet homme qui se bat jour après jour pour parvenir à ses objectifs et cette femme qui, avec ses problèmes médicaux et ses doutes quant à la capacité de son époux de parvenir ses fins, va tenter de changer la donne.

J'ai adoré la fin et je n'en dirai pas plus de peur de trop en dire et ce serait vraiment dommage. On s'attend au pire. On vit le pire dans ces pages qui filent assez vite mais au vit aussi de très beaux moments.

Je suis vraiment ravie d'avoir pu découvrir ce nouveau titre de Lionel Shriver et j'espère que vous en ferez autant.

mercredi 18 août 2021

Andrea Cort : Emissaires des morts (T1)

 


Auteur : Adam-Troy Castro
Editions : Albin Michel Imaginaire (2021)
Nbre de pages : 602




Présentation de l'éditeur :

Quand elle avait huit ans, Andrea Cort a été témoin d’un génocide. Pis, après avoir vu ses parents massacrés, elle a rendu coup pour coup. En punition de ses crimes, elle est devenue la propriété perpétuelle du Corps diplomatique. Où, les années passant, elle a embrassé la carrière d’avocate, puis d’enquêtrice pour le bureau du procureur. Envoyée dans un habitat artificiel aussi inhospitalier qu’isolé, où deux meurtres viennent d’être commis, la jeune femme doit résoudre l’affaire sans créer d’incident diplomatique avec les intelligences artificielles propriétaires des lieux. Pour ses supérieurs, peu importe quel coupable sera désigné. Mais les leçons qu’Andrea a apprises enfant ont forgé l’adulte qu’elle est devenue : une femme pour le moins inflexible, qui ne vit que pour une chose, « combattre les monstres ».


Mon avis :

Dans ma vie de lectrice, j'ai peu lu de roman de space opéra parce que je m'imaginais toujours des aventures au coeur de l'espace avec des petits hommes verts et un vocabulaire et des scènes qui me seraient difficilement compréhensibles.

Force est de constater qu'avec mon grand âge, les choses changent. Et heureusement pour moi et les romans que je lis aujourd'hui parce que ce premier tome avec le personnage d'Andrea Cort a été une très bonne découverte que je ne regrette pas.

Je tiens à préciser que même si vous n'êtes pas spécialiste du genre, vous pouvez aisément lire cet opus qui se lit très facilement et agréablement.

Andrea Cort travaille pour le Procureur et elle est chargée d'enquêter sur les circonstances qui poussent les humains à commettre des actes ignobles ou d'en être les victimes avant qu'un jugement ne soit rendu par les sentients (comprenez par là des êtres vivants - humains et extraterrestres - ayant la capacité de réfléchir, de donner des points de vue...) de la planète sur laquelle le crime a été commis.

C'est un ouvrage qui est organisé de telle manière que nous avons quatre nouvelles avant d'arriver au roman proprement dit. Il y a le pour et le contre à ce genre de publication.

* Le POUR : on apprend à connaître Andrea mais on ouvre aussi les yeux sur les différentes espèces extraterrestres et ce qu'ils pensent de l'humanité. Même si certaines nouvelles sont plus prenantes que d'autres, il n'empêche que ce qu'elles révèlent fait froid dans le dos.

* Le CONTRE : forcément ça se répète sur l'enfance d'Andrea et les redites sont un peu pénibles surtout qu'on va retrouver certains questionnements dans le roman qui est la cinquième partie du livre.

Pour le roman en lui-même, je l'ai trouvé un peu plus ardu dans certains passages puisque, notamment, il y est question aussi d'intelligences artificielles... Je n'en dirai pas plus pour ne pas trop en dévoiler ce qui serait franchement dommage.

Même si j'ai trouvé quelques passages un peu longs et bien entendu des redondances quant à l'enfance d'Andrea, même si elle va en apprendre plus en fin d'ouvrage, je me suis vraiment laissée porter par une narration ô combien très fluide et agréable.

Honnêtement, je ne m'attendais pas à lire cet ouvrage si facilement et avec intérêt.

Je me suis attachée non seulement à Andrea qui va évoluer tout au long de cette histoire mais aussi à certains personnages et, vous l'aurez compris, je lirai avec intérêt le tome 2, La troisième griffe de Dieu, que j'ai déjà pris en ebook.

En bref, cette lecture a été une excellente découverte du genre auquel je ne pensais pas si bien accrocher et cela me donne très envie de continuer à lire ce genre et m'ouvrir éventuellement au planet opera. Je me rends compte qu'aujourd'hui les auteurs proposent des romans adaptés et accessibles aux lecteurs néophytes pour mon plus grand plaisir.

lundi 16 août 2021

La maison au milieu de la mer céruléenne

 




Auteur : T.J. Klune
Editions : De Saxus (2021)
Nbre de pages : 486





Présentation de l'éditeur :

Linus Baker mène une vie tranquille et solitaire. À quarante ans, il vit dans une petite maison avec un chat caractériel et ses vieux disques. En tant qu'agent du Ministère de la Jeunesse Magique, il doit s'assurer du bien-être des enfants dans les orphelinats supervisés par le gouvernement.
Mais lorsqu'il est convoqué de manière inattendue par les Cadres Extrêmement Supérieurs, il se voit confier une mission curieuse et hautement secrète : se rendre sur l'île de Marsyas dans un foyer où résident six dangereux pensionnaires.
Obligé de mettre ses craintes de côté afin de rédiger un rapport objectif sur l'établissement, Linus va vite comprendre que les enfants ne sont pas le seul secret que renferme l'île. Il devra également réussir à cerner le charmant et énigmatique directeur des lieux, Arthur Parnassus, qui fera tout pour défendre ses protégés.
À mesure qu'il découvre d'incroyables secrets et qu'il se rapproche d'Arthur, Linus va se retrouver confronté au plus difficile des choix : faire son devoir ou écouter son cœur.


Mon avis :

Ce roman est une pure beauté de lecture et d'acceptation de la différence quelle qu'elle soit. J'avais beaucoup hésité à lire un titre de cette maison d'édition vu mes nombreux déboires avec des romans précédents. Mais ce titre m'attirait et j'ai décidé de le tenter malgré tout. Et je ne le regrette pas et vous le recommande même fortement.

Vous le savez (ou pas) mais je suis une lectrice hyper exigeante tant dans l'histoire que la construction ou les personnages. Ici, vous n'aurez pas à vous soucier de tout cela parce que tout est parfait.

On va suivre Linus qui est employé au Ministère de la Jeunesse Magique et il va avoir une mission à accomplir auprès de l'orphelinat de Marsyas. Il va découvrir beaucoup de personnages qui sont tous autant étranges et un peu effrayants que ce qu'il seront sympathiques et attachants au fil des pages.

Je me suis régalée, dès le début, à être aux côtés de Linus. Cet homme vit d'une manière si mécanique (à l'instar de ce que nous faisons finalement) que cette "échappée" dans l'île de Marsyas ne peut que le pousser à ouvrir les yeux sur beaucoup de choses.

Et on va voir cette évolution avec tellement de baume au coeur, de sourires au fil de la lecture, de rigolades aussi aux côtés de ces "orphelins" qu'on finit par s'attacher à tout ce beau monde sans nous en rendre compte.

Les pages défilent et Linus ouvre enfin les yeux. Les choses changent, évoluent pour notre plus grand plaisir.

C'est magnifiquement construit; parfaitement bien écrit, retranscrit avec un humour que j'ai adoré de bout de bout.

Ce roman est un pur bonheur de lecture comme j'en ai rarement eu pendant toutes mes années de lectrice assidue. J'ai eu rarement autant d'envie de rester dans un roman, dans cet orphelinat, sur cette île avec ces personnages. Je me suis attachée à chacun d'entre eux sans aucune préférence parce qu'ils apportent tous quelque chose à leur manière.

Finir ce roman a été une déchirure parce qu'il me fallait partir, les laisser vivre leur vie mais quel bonheur de découvrir un si beau roman.

Alors oui j'ai eu de grosses déceptions avec les parutions de De Saxus mais ce roman là est juste une petite pépite qu'il ne faut pas laisser de côté.

jeudi 12 août 2021

Il était deux fois

 


Auteur : Franck Thilliez
Editions : Fleuve Noir (2020)
Nbre de pages : 509


Présentation de l'éditeur :

En 2008, Julie, dix-sept ans, disparaît en ne laissant comme trace que son vélo posé contre un arbre. Le drame agite Sagas, petite ville au coeur des montagnes, et percute de plein fouet le père de la jeune fille, le lieutenant de gendarmerie Gabriel Moscato. Ce dernier se lance alors dans une enquête aussi désespérée qu'effrénée. Jusqu'à ce jour où ses pas le mènent à l'hôtel de la Falaise... Là, le propriétaire lui donne accès à son registre et lui propose de le consulter dans la chambre 29, au deuxième étage. Mais exténué par un mois de vaines recherches, il finit par s'endormir avant d'être brusquement réveillé en pleine nuit par des impacts sourds contre sa fenêtre... Dehors, il pleut des oiseaux morts. Et cette scène a d'autant moins de sens que Gabriel se trouve à présent au rez-de-chaussée, dans la chambre 7. Désorienté, il se rend à la réception où il apprend qu'on est en réalité en 2020 et que ça fait plus de douze ans que sa fille a disparu...


Mon avis :

J'ai lu ce one-shot en avril dernier et je n'avais pas fait de chronique dessus. Pourtant, il en vaut largement la peine parce qu'il est juste excellent à souhait !

Au début, je ne savais pas trop que penser de Gabriel et de ce changement de temporalité. On passe de 2008 en 2020 et on se demande si Franck Thilliez va faire dans le fantastique. Ce serait une première mais pourquoi pas.

J'ai donc été aux côtés de ce "flic" pendant plusieurs chapitres, ne comprenant pas tout mais je ne désespérais pas non plus. Après tout, Thilliez a cette faculté de nous trimballer dans des enquêtes nébuleuses qui, au fil des pages, s'éclaircissent pour nous montrer la noirceur de l'âme humaine.

A partir du moment où l'on comprend ce qu'il est arrivé à Gabriel, tout s'affole chez le lecteur et rien ne peut plus l'empêcher de rester dans ce roman qui devient de plus en plus prenant.

Impossible donc de lâcher cette aventure qui devient de plus en plus sombre et qui m'a obligé à faire des recherches sur la fin pour être sûre que ce dont on parle est véridique.

Et là, coup de massue !

C'est, pour moi, le meilleur one-shot de l'auteur qui m'aura vraiment frappée par les horreurs que l'homme est capable de faire.

C'est extrêmement bien écrit (mais ça on en a l'habitude) mais surtout très bien construit. On ne sait absolument pas vers quoi on va aboutir et c'est encore plus ébranlant lorsqu'on le découvre.

Du coup, bien sûr, je vous le conseille fortement même si vous n'avez pas lu Le manuscrit inachevé. Il n'y a rien de primordial à lire le premier pour enchaîner ensuite avec celui-ci, sauf si vous êtes psychorigide comme moi.

En bref, je vous souhaite une excellente et macabre découverte avec cet excellent roman de mon auteur de thriller préféré.

lundi 9 août 2021

Il était une lettre

 



Autrice : Kathryn Hughes
Editions : Le livre de poche (2017)
Nbre de pages : 412


Présentation de l'éditeur :

Tina est malheureuse auprès d'un mari trop porté sur la boisson et souvent violent. Le week-end, pour ne pas être à ses côtés, elle se réfugie dans une boutique caritative où elle est vendeuse bénévole. C’est alors que sa vie bascule lorsqu'elle y découvre une lettre dans la poche d'un vieux costume. Cette lettre n'a jamais été ouverte, le timbre n’est pas cacheté et elle date de septembre 1939 : c'est une demande en mariage.

Très émue que la destinataire n’ait jamais reçu cette demande, Tina va mener l'enquête et découvrir l'histoire bouleversante d'un amour impossible… Celui de Chrissie, jeune sage femme de 17 ans qui tombe éperdument amoureuse du jeune séducteur de son quartier, malgré les réticences de son père, un médecin très strict. La guerre finit par exploser et son grand amour est contraint de partir au front, la laissant enceinte, et seule face à ce secret honteux qui va faire exploser sa cellule familiale.

Pendant que Tina poursuit ses recherches, elle découvre qu’elle aussi est enceinte, mais d’un homme qu’elle n’aime plus. Elle décide d’essayer de retrouver à tout prix Chrissie et son enfant, en espérant ainsi redonner du sens à sa vie.


Mon avis :

J'ai lu en 2017, Il était un secret, qui avait été une très belle lecture et il m'avait donné envie de continuer à découvrir cette autrice. C'est donc avec envie que je me suis lancée dans Il était une lettre.

Malheureusement, cette fois-ci, la magie n'a pas opéré comme je l'aurais escompté.

Même si j'ai été touchée par l'histoire de Tina, violentée par son mari pour n'importe quel menu prétexte, je n'ai pas été convaincue par certains passages et notamment celui où elle le quitte (désolé pour le petit spoil). D'autant qu'en fin de roman, lorsqu'elle explique certaines choses, je n'avais pas du tout la même impression qu'elle sur la situation, la façon dont elle a été gérée...

Je suis donc restée assez extérieure à cette narration et je me suis un peu plus impliquée dans celle de Chrissie en 1939... Mais là encore, il y a eu des moments que je voyais venir à des kilomètres et je n'ai donc eu aucune surprise lorsque les choses se produisaient enfin.

Même si la lecture reste agréable par l'écriture fluide de Kathryn Hughes, cela ne m'a pas suffi à m'imprégner véritablement de tout ce qui se passait dans le roman et on ne peut pas dire que les recherches effectuées par Tina soient vraiment au centre du roman... D'ailleurs, dans la 3ème partie, ce personnage s'efface un peu au profit d'un nouveau qui tombe comme un cheveu dans la soupe qui vous fait dire "mais pourquoi tu n'en as pas parlé avant ??".

Forcément, tout est bien qui fini bien comme n'importe quel livre de ce genre et même si l'ensemble ne m'a pas vraiment convaincue et que je l'ai trouvé finalement assez moyen, alors même qu'il fait l'unanimité sur la blogosphère et autres réseaux (je vais encore paraître comme le mauvais petit canard mais j'assume), je lirai encore cette autrice surtout pour sa façon de narrer les histoires.

Je me suis demandée si je n'allais pas abandonner ma lecture à un moment donné mais finalement un petit quelque chose me poussait quand même à aller au bout et même si je me doutais de tout, je ne regrette pas de l'avoir terminé.

Alors dois-je vous le conseiller ? Bien sûr parce qu'il faut toujours se faire son propre avis sur un roman surtout s'il vous tentait au départ. Certes, l'histoire n'est pas affriolante (à l'exception d'une seule scène sur les 400 pages qui m'a brisé le coeur de maman) mais Kathryn Hughes écrit magnifiquement bien. Rien que pour ça, elle vaut qu'on la découvre si ce n'est pas encore fait.

jeudi 5 août 2021

Grand calme

 



Auteur : Giles Blunt
Editions : Sonatine (2021)
Nbre de pages : 408




Présentation de l'éditeur :

Spécialiste de la formation des nuages, Rebecca Fenn arrive dans une base polaire, isolée au milieu de l'océan arctique. Seule femme au milieu des quelques scientifiques présents, elle va faire connaissance avec les rigueurs de cette vie en conditions extrêmes, où le danger est omniprésent, l'équilibre fragile.

Ontario, Canada. Seule femme des forces de l'ordre d'Algonquin Bay, Lize Delorme est en charge des cas de violences faites aux femmes. Son quotidien est bouleversé lorsqu'au milieu d'un hiver glacial, on retrouve le corps d'un homme dans un motel de la région. La femme qui était avec lui, sa maitresse, a disparue.
Bientôt, c'est une autre femme, l'épouse d'un sénateur, qui est retrouvée enchainée, morte de froid dans un hôtel désaffecté au milieu des montagnes. Aidée de l'inspecteur John Cardinal, Lize va essayer de faire la lumière sur cette étrange affaire. Jusqu'au moment où son destin et celui de Rebecca Fen vont se croiser.

Du huis clos dans une station polaire à l'immensité de la nature canadienne, Giles Blunt nous offre une expérience de lecture unique. Physiquement et psychologiquement, le lecteur est mis à rude épreuve, éprouvé par un froid glacial qui peu à peu l'envahit, harcelé par un suspens de plus en plus insoutenable. Vous aimez les frissons ? Ne cherchez plus !


Mon avis :

Une aventure au coeur de l'Arctique et des meurtres à Algonquin Bay, en Ontario. Quel rapport peut-il y avoir entre les deux ?

J'ai démarré ce roman en aveugle. Je n'avais pas relu le résumé. J'avais envie de me laisser porter voire emporter par cette aventure polaire et me retrouver bloquée au milieu des glaces de l'Arctique.

Disons le de suite, j'ai été plus prise par les chapitres consacrés à l'Arctique que ceux des disparitions et meurtres en Ontario. J'ai trouvé ces derniers plutôt classiques et ils ne m'intéressaient pas forcément.

Mais je me demandais aussi quels liens pouvaient exister entre les deux narrations et c'est là où l'auteur est très fort parce que l'on ne voit rien arriver avant les derniers chapitres.

Tout est parfaitement maîtrisé et on suit avec beaucoup d'intérêt ces chercheurs au coeur d'un froid polaire infernal. On assiste à des phénomènes aussi magnifiques que dangereux et on se pose beaucoup de questions...

Les personnages sont tout aussi énigmatiques que l'envie de savoir ce qu'il va se dérouler pour que l'auteur nous plonge dans ce blanc infernal et on les suit, inexorablement, vers une terrible destinée.

Du côté de l'Ontario, j'avoue que j'ai été moins conquise tant par l'enquête que par les flics qui doivent la mener. Cela reste vraiment classique, mis à part la fin puisqu'on a enfin le fin mot de l'histoire avec l'Arctique.

Si je dois le conseiller, ce sera vraiment pour "le huis clos dans une station polaire" comme l'indique l'éditeur dans son résumé. Là, le lecteur est vraiment pris dans une aventure pleine d'angoisse et de merveilleux. C'est une lecture que j'ai adorée faire de ce point de vue là et je ne peux que vous pousser à la faire également pour découvrir ce qu'il s'y passe et voyager dans un univers tellement fascinant.





lundi 2 août 2021

Les promesses de l'innocence

 


Auteur : Eric Le Nabour
Editions : Presses de la Cité (2021)
Nbre de pages : 411


Présentation de l'éditeur :

Novembre 1954. Sous le soleil tranquille d'Alger, trois amies célèbrent leurs vingt ans le même jour. Dans cette Algérie aux beautés enchanteresses, chacune vit sa jeunesse traversée par des doutes et des espoirs. Entre ses parents et l'officier auquel on veut la marier, Clotilde sent le contrôle de sa vie lui échapper. Naïma a dû renoncer à devenir infirmière pour veiller sur son père malade et ses frères. Judith, étouffant dans le cocon familial traditionnel, vit une passion secrète avec son amant arabe.

Trois destins que tout, en apparence et dans la précipitation des événements, doit vouer à la rupture sinon à l'affrontement. Et pourtant...

Un roman choral sur la force sacrée de l'amitié et les choix courageux de trois femmes qui ne cesseront de se chercher, de part et d'autre de la Méditerranée.


Mon avis :

Je remercie d'abord les Editions Presses de la Cité pour cet envoi spontané qui m'a permis de découvrir un nouvel auteur et une histoire vers laquelle je ne serais pas allée de moi-même parce que ce n'est pas une période que je maîtrise et qui m'intéresse forcément.

Pour autant, j'ai pris plaisir à découvrir cette amitié entre ces trois jeunes femmes de religion différente qui va être mise à rude épreuve au fur et à mesure que l'on va progresser et que l'Histoire va se mettre en place et entraîner des évènements graves.

Petit à petit on va basculer dans la guerre d'Algérie avec la mise en place et l'essor du FLN et des autres groupes qui vont se former.

On va suivre Clotilde (chrétienne), Naïma (mulsumane) et Judith (juive) dans les méandres d'un pays qui va souffrir des complots et actes meurtriers alors même que jusque là les membres des différentes communautés vivaient ensemble sans animosité.

Comme je le disais, je ne maîtrise pas cette période de l'Histoire et je ne m'y suis jamais vraiment penchée dessus mais j'ai trouvé justement que le roman de Eric Le Nabour était très bien fait parce qu'avec des mots simples, un style fluide et facile à lire, on apprend ce qu'il s'est passé, comment cela s'est produit, même si certains évènements restent un peu flou pour moi.

J'ai beaucoup aimé être aux côtés de Clotilde et Naïma notamment que j'ai trouvées plus intéressantes à suivre que Judith. Les deux premières vont vraiment vivre des évènements terribles et tenter de garder cette amitié si durement menée avec ce qu'il se passe.

Au contraire, j'ai trouvé Judith plus égoïste et elle s'efface d'ailleurs à un moment donné du récit. Du coup, je ne me suis pas forcément attachée à elle et son histoire avec cet homme qu'elle n'aurait jamais dû aimer, aux yeux de son père...

Pour autant, elle n'est pas inintéressante parce qu'elle marque cette volonté féminine de sortir du joug paternel et fraternel. Elle veut ce qu'aucune femme n'a pu obtenir jusque là : vivre la vie qu'elle s'est elle-même choisie.

Naïma ne sera pas en reste et c'est vraiment celle qui m'a le plus touchée par tout ce qui lui arrive. J'ai vraiment eu un coup au coeur la concernant et j'étais toujours en attente de la retrouver.

Quant à Clotilde, c'est celle qui va bousculer beaucoup de choses dans la vie de ses parents. Son père, militaire de carrière, sera aussi un élément important dans cette histoire au coeur de l'Histoire.

C'est un roman qui ne peut pas laisser indifférent, même si je ne suis pas sûre de creuser cette période. Elle est compliquée tant du point de vue militaire, religieuse que politique mais l'auteur sait parfaitement se mettre au niveau du lecteur lambda pour en faire une lecture adaptée et que l'on puisse suivre ses personnages sans ambages.

Cela m'a donné d'ailleurs envie de lire d'autres romans de Eric Le Nabour et vu sa bibliographie j'ai de quoi faire.