Auteur : Michel David
Editions : Hurtubise (2013)
Nbre de pages : 401
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La librairie du Québec
Présentation de l'éditeur :
Montréal, 1946. Jean Bélanger, qui termine son cours classique, et Reine Talbot,
fille du propriétaire d’une biscuiterie, se fréquentent depuis quelque temps.
Leur passion mutuelle et la fougue de leur jeunesse mènent à des rapprochements
charnels, pourtant proscrits par l’Église avant le mariage!
Alors que leur
amour vacille, Jean rencontre une nouvelle flamme. Mais quelques jours plus
tard, Reine lui annonce qu’elle est enceinte, une révélation qui va bouleverser
leur vie. Les deux familles, que tout semble opposer, vont se démener pour
éviter le scandale et sauvegarder leur réputation.
Avec des personnages
toujours aussi charismatiques et attachants, des dialogues colorés et vivants
qui ont fait son succès, Michel David nous fait revivre une époque où Montréal,
au lendemain de la guerre, était en pleine ébullition économique et
intellectuelle.
Mon avis :
Je ne connaissais pas Michel David même si au détour de quelques visites sur le net j'avais pu m'intéresser à une ou deux séries de cet auteur (Chez Laurette, notamment) sans vraiment prendre le temps de le découvrir. J'ai eu l'opportunité de lire le premier tome de sa dernière série que je vous présente aujourd'hui et qui a été une lecture facile et appréciée.
Je me suis donc plongée dans Mariage de raison en me disant que j'allais enfin me laisser emporter par une plume québécoise et que j'allais découvrir le monde de nos chers cousins d'Outre-Atlantique.
Le début a été facile et je suis rapidement entrée dans l'histoire. Même si quelques expressions me gênaient, lorsque l'auteur revenait en mode narration, tout devenait plus simple. Le plus dur était de suivre les dialogues.
Le français et le français québécois n'est pas tout à fait pareil par des expressions qui m'ont fait tiquer et j'avoue que c'est vraiment à partir de la moitié du livre que je me suis demandée si je n'allais pas arrêter tant cela me perturbait de lire surtout des négations inversées. Entendez par là que dans le livre vous ne lirez pas, par exemple, "ne t'arrête pas là" mais "arrête toi pas là". C'est vraiment un parler à s'approprier et je ne donne là qu'un petit exemple. Cela se cumule avec des mots qui sonnent très différemment : on parlera de "char" au lieu de "voiture" ou encore "être en famille" pour dire qu'une femme est enceinte.
Bref, la difficulté a été principalement de bien saisir ce que l'auteur racontait vu que je ne suis pas habituée à ce genre de texte. Malgré tout, l'histoire est suffisamment prenante et intéressante pour que ces petits tracas passent sur le second plan vu que les personnages sont très différents les uns des autres, que l'on a deux familles que tout oppose et que leurs enfants vont devoir faire face à une difficulté dont ils se seraient bien passés.
Si les familles Bélanger et Talbot sont intéressantes à suivre dans leurs habitudes, ce sont Jean et Reine qui m'ont vraiment accrochée.
Alors que Jean est un jeune homme calme et plein d'ambition professionnelle, aimant la lecture et étant très réfléchi, Reine, elle, est la jeune fille à qui l'on a tout donné depuis sa plus tendre enfance. Elle est très caractérielle et ne souffre aucune discussion, ni aucune contestation sur ce qu'elle pense et ce qu'elle fait ou dit.
Au fur et à mesure que l'on progresse dans le livre, on va se rendre compte que les personnages vont évoluer mais pas forcément dans le sens auquel on s'attend. Cela va rendre la lecture encore plus prenante et petit à petit, j'avoue m'être totalement détachée de Reine. C'est bien simple, à la fin de ce tome j'ai ressenti une antipathie voire même une haine envers cette gamine.
Je ne la sens pas du tout pour le tome à venir et je me demande vraiment comment tout cela va se terminer avec Jean. La fin du livre laisse le lecteur sur une situation qui peut faire envenimer les relations entre Jean et Reine mais que va-t-il en être exactement ? Est-ce que la mère de cette dernière va changer son fusil d'épaule s'agissant de son beau-fils ou pas ?
J'avoue que même si j'ai eu du mal avec le parler québécois, je suis largement conquise par le talent de romancier de Michel David et il m'a rendue très curieuse de connaître le fin mot de cette histoire.
Un grand merci aux Editions Hurtubise pour cette découverte