jeudi 19 avril 2018

Les retournants

Auteur : Michel Moatti
Editions : HC Editions (22 mars 2018)
Nbre de pages : 269


Présentation de l'éditeur :
Août 1918, deux soldats décident de fuir le front.
Sur le front de la Somme, la guerre n'en finit plus de finir. Vasseur et Jansen, deux lieutenants français terrorisés par l'imminence d'une dernière grande offensive qu'on annonce terriblement meurtrière, décident de fuir le front. Les voilà déserteurs, et bientôt, pour préserver leur retraite, assassins. 
Sous de fausses identités, ils trouvent refuge à l'Arrière, dans une étrange propriété forestière, à l'abri de la guerre et du monde. Là vivent un vieil industriel anobli désormais ruiné par la suspension des activités économiques, et sa fille Mathilde, poitrinaire et somnambule. 
Mais François Delestre, dit " le Chien de sang ", un capitaine de gendarmerie, traqueur de déserteurs, est déjà sur leur piste. Comme les limiers de chasse au flair infaillible, il a la réputation de ne jamais lâcher sa proie...


Mon avis :

J'attendais le dernier Michel Moatti comme on attend le Messie : avec impatience. J'ai adoré tous ses romans précédents et j'étais hyper curieuse de découvrir Les retournants, d'autant que cela se déroule à la fin de la Première Guerre Mondiale. Férue d'Histoire, ce titre ne pouvait que me plaire...

Malheureusement, et très rapidement puis le roman est court, je me suis rendue compte que l'auteur n'allait pas me donner ce que j'avais envisagé en lisant la présentation de l'éditeur à savoir une traque implacable qui me mettrait sur les dents, tout comme les soldats en fuite.

J'ai trouvé ce titre totalement différent de ce que fait Michel Moatti et cela m'a déconcertée. Je n'arrivais pas à retrouver ce qui m'avait tant plu dans ses autres ouvrages : une enquête passionnante et des personnages détestables ou attachants.

Ici, le rythme est plutôt lent et les personnages sont assez bizarres.

Bien sûr, on va suivre Vasseur et Jansen avant, pendant et après leur désertion, tout comme ce gendarme traqueur que l'on surnomme "le chien de sang".

Mais j'attendais vraiment beaucoup plus de stress et de pression durant ma lecture.

Si certaines scènes mettent effectivement le lecteur en haleine avec un peu de montée d'adrénaline, surtout lorsque l'on se retrouve avec Vasseur qui est le personnage qui va le plus évoluer durant l'ouvrage, le soufflet retombe aussi assez vite.

Je me suis retrouvée, durant quelques passages, dans une certaine langueur qui me faisait piquer du nez. Je n'arrivais pas à m'intéresser suffisamment à l'ensemble de l'intrigue alors même qu'il y avait matière à faire quelque chose de très bon, de très prenant.

Je n'ai pas réussi à m'attacher aux uns et aux autres, pas même à cette famille chez laquelle Vasseur et Jansen vont passer du temps pendant leur fuite.

En fait, j'ai trouvé l'ensemble très étrange avec une atmosphère semi-pesante. Suffisamment pour que l'on ressente un peu d'oppression par moment mais pas assez pour en faire le livre exceptionnel que j'attendais.

Si l'ensemble ne m'a pas convaincue, j'avoue néanmoins que j'ai adoré la plume de l'auteur dont je ne me lasse pas. Michel Moatti est un écrivain que j'apprécie beaucoup par cette écriture qui vous emporte à l'époque où l'intrigue se déroule. C'est un excellent conteur que je n'arrêterai pas de lire malgré la déception que j'ai ressenti en fermant ce roman là.

Les retournants n'a donc pas été l'histoire tant attendue parce que les personnages ne m'ont pas vraiment convaincue, si ce n'est de leur folie et d'une époque tortueuse où l'on se perd facilement, et étaient trop étranges pour que je m'y attache vraiment. Je suis déçue de ne pas avoir ressenti les mêmes choses qu'avec ses titres précédents mais je ne regrette pas de l'avoir découvert.

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