La promesse de Lola

Auteur : Cecilia Samartin
Editions : L'Archipel (2014)
Nbre de pages : 386

Présentation de l'éditeur :
Sebastian est âgé d’une dizaine années. Né avec une malformation cardiaque, il est exclu des jeux de son âge et subit à l'école les railleries de ses camarades.
Sa mère, de surcroît, se montre autoritaire et hyper protectrice. Son seul havre de réconfort, il le trouve auprès de sa grand-mère, Abuela Lola, à qui il rend visite tous les soirs après la classe.
Mais, un jour, Sebastian la trouve chez elle, inanimée. Abuela Lola est alors emmenée à l'hôpital où, à son chevet, elle voit sa famille réunie pour la première fois depuis bien longtemps.
Prenant conscience que les liens entre chacun sont distendus, Lola décide d’enfreindre la promesse qu'elle avait faite à ses enfants : elle se remet à cuisiner.
Les bons plats qu’elle leur prépare – tous issus de la tradition sud-américaine – sont aussi le prétexte pour Lola d’évoquer un certain événement familial. Et ainsi de ressouder les siens…

En bonus, les meilleures recettes d’Abuela Lola sont reproduites dans une brochure offerte avec le livre.

Mon avis :

J'ai découvert Cecilia Samartin par la lecture de La belle imparfaite et de Rosa et son secret, romans avec lesquels j'avais été subjuguée par l'écriture poétique, la fluidité du style de l'auteur. Du coup, quand on m'a proposé de découvrir son tout dernier livre, je n'ai pas hésité une seule seconde. Aujourd'hui, je sais que les romans de Cecilia Samartin sont faits pour moi. J'ai passé un moment inoubliable avec ce titre là. Je vous explique pourquoi.

 

Tout commence doucement avec la présentation de Abuela Lola, la grand-mère. Très seule depuis le décès de son cher époux, la naissance de Sébastian (son petit-fils) marquée par des problèmes cardiaques n'arrange pas la situation. Cette mamie n'a qu'une envie lâcher prise. La solitude lui pèse, malgré tout ce que son entourage peut lui dire. Un jour, alors que Sébastian rentre de l'école et part chez sa grand-mère, comme à son habitude, il retrouve celle-ci inanimée. Lola restera dans le coma quelques jours avant de refaire surface mais à partir de ce moment là, le but de cette aïeule sera de faire en sorte que les rancoeurs s'éteignent et que sa famille retrouve une harmonie perdue depuis longtemps. C'est à travers les repas qu'elle va organiser que tout va se jouer.

 

Comment vous dire que j'ai trouvé ce roman magnifiquement écrit ? Comment vous faire comprendre que j'ai tout aimé, que cela m'a touchée, profondément ? Comment vous décrire cette grand-mère prête à tout pour que ses enfants se rapprochent, que son petit-fils est une sorte de bouée de sauvetage ? Comment vous dire que La promesse de Lola est un roman bouleversant alors même que je n'y attendais pas du tout ?

 

Je suis entrée dans ce livre sans avoir relu le résumé et j'avoue que ce roman (parce qu'il est très différent des autres) m'a déconcertée. Je ne pensais pas avoir droit à ce genre de lecture aussi poignante.

 

J'ai appris à aimer chaque personnage que l'on trouve dans ce roman. Je les ai suivis avec intérêt et beaucoup d'attention sur le parcours qu'ils doivent emprunter pour arriver à se reconstruire.

 

Qu'il s'agisse de Lola (après la perte de son époux et la révélation d'avoir un petit-fils aux portes de la mort avec ses problèmes cardiaques), Sébastian (qui ne rêve que de pouvoir jouer au football comme n'importe quel enfant de 10 ans), Dean et Gloria (les parents de Sébastian marqués par les problèmes de leur fils et un amour qui se délite depuis quelque temps maintenant), Susan et Mando, leur fille Cindy, Gabie et Terrence... Bref, tous ont beaucoup à nous apprendre les uns des autres, tous vont devoir faire face aux problèmes qu'ils occultent depuis trop longtemps.

 

Ecrit encore avec une fluidité impressionnante mais surtout un talent incontestable pour toucher son lecteur avec les émotions qui vont crescendo, Cecilia Samartin a écrit ici un roman magnifique sur la force de l'amour filial. Je me laissais aller à y plonger avec envie et délectation. Je n'ai pas pu m'empêcher de ressentir une énorme empathie pour cette grand-mère qui se bat pour que sa famille se retrouve, s'apprécie. Et son petit-fils n'est pas en reste. J'ai adoré leurs échanges, leurs angoisses, leurs doutes. Ce sont des petits bonheurs qui m'ont marquée, qui m'ont touchée à un point extrême.

 

Et puis, hier soir, en prenant les trois derniers chapitres, le couperet est tombé. Les pleurs aussi. Je ne m'attendais pas du tout à lire ce que j'ai trouvé. D'ailleurs, je n'ai pas compris au départ. Il m'a fallu relire le chapitre 29 ! Et là, impossible de poursuivre et la question : pourquoi ?

 

A l'heure où j'écris cette chronique, je pensais pouvoir faire fi de ce que j'avais ressenti. Or, force est d'admettre que ces personnages font partie de moi, d'une certaine manière. Je ressens encore la tristesse qui m'a prise hier et les larmes viennent. Je n'en dirai pas plus mais Lola est une femme admirable. Sébastian est un jeune garçon plein de vie et d'espoir. Ce sont vraiment ces deux personnages qui font la force de ce roman qu'il faut absolument découvrir.

 

J'aurais tellement à dire sur ce titre de Cecilia Samartin mais je sais que je dévoilerai trop de choses. Pourtant, ce n'est pas l'envie qui me manque de vous expliquer pourquoi je suis dans un tel état, pourquoi je pleure encore alors que j'ai tout fait pour m'en empêcher. Il m'est impossible de démarrer une autre lecture pour l'instant. Je suis encore trop imprégnée de tout ce qui se cache dans La promesse de Lola, un roman que je conseille fortement tant les émotions sont intenses. J'en fais d'ailleurs un de mes rares coups de cœur pour cette année 2014.

 

Merci, encore une fois, aux Editions L'Archipel pour cette magnifique découverte et leur confiance qu'ils m'accordent.