mardi 13 mai 2014

Portrait de l'assassin en artiste

Auteur : David Morrell
Editions : Marabout (2014)
Collection : Marabooks
Nbre de pages : 448

Présentation de l'éditeur :
1854. Thomas de Quincey, célèbre pour son livre Les Confessions d'un Opiomane anglais, est le principal suspect d'une série de meurtres sanglants qui ont terrorisé Londres quarante-trois ans plus tôt, et dont le mode opératoire semble être inspiré d'un essai dont Quincey est également l'auteur : De l'Assassinat considéré comme un des beaux-arts. Déterminé à laver son nom de tout soupçon mais ravagé par les effets de l'opium, de Quincey reçoit l'aide de sa fille dévouée, Emily, et d'une paire de détectives de Scotland Yard tenaces.
David Morrell fait ressurgir avec brio des méandres de l'histoire Thomas de Quincey, le Londres victorien et les meurtres de Ratcliffe Highway. Les rues perdues dans le brouillard deviennent le théâtre d'un duel entre une star du monde littéraire et un meurtrier habile, dont les vies sont liées par des secrets enfouis dans leurs passés.



Mon avis :
 
Terminé en fin de semaine dernière, j'ai passé 5 jours sur cet ouvrage de David Morrell qui m'a replongée dans le Londres victorien, en 1854.

Point besoin de vous faire une présentation du début puisque celle de l'éditeur explique parfaitement ce qu'il va en être.

Dès le départ, j'ai été emportée par le fait que j'allais découvrir un auteur opiomane et pour lequel j'ai fait des recherches sur le net pour encore mieux le percevoir et honnêtement, ce livre de David Morrell vaut vraiment le détour si vous voulez vous plongez dans une atmosphère pesante, retrouver ce Londres brumeux du XIXème avec tout ce qui fait son charme... ou pas.

Ce qui j'ai vraiment apprécié ici ce n'est pas seulement le fait que l'on se plonge dans une intrigue somme toute assez classique dans le genre (et j'avoue ne pas avoir frémi lors des descriptions des meurtres perpétrés) mais ce sont vraiment les personnages réels et fictifs mélangés, le quasiment début de Scotland Yard (cela fait 10 ans qu'ils sont place) et enfin l'évolution (difficile malgré tout) des mentalités grâce au personnage d'Emily. Cette femme va ébranler à de nombreuses reprises les hommes que le lecteur va découvrir tout au long de l'ouvrage.

Tous les personnages ont une force incommensurable dans leur façon d'agir ou de penser. Qu'il s'agisse de Thomas de Quincey qui veut prouver son innocence mais surtout découvrir qui massacre ces familles, Emily (sa fille) qui va se joindre aux enquêteurs alors qu'à cette époque la femme n'était pas autorisée à faire une telle chose, l'agent Becker (souhaitant ardemment devenir lieutenant puis inspecteur) et enfin l'inspecteur Ryan qui ne va pas être au bout de ses surprises.

Tous m'ont vraiment beaucoup plu et touchée : Quincey parce qu'il est tellement drogué par le laudanum que l'on se demande comment il a fait pour ne pas mourir depuis le temps qu'il en prend et les doses qu'il ne cesse d'augmenter, Emily parce qu'elle est tellement contemporaine par les questions qu'elle ose poser, les arguments qu'elle déploie pour démontrer ce qui cloche, Ryan par son côté frustré d'être irlandais dans un Londres qui conçoit mal que cet homme aux cheveux roux puisse avoir autorité sur les habitants et enfin Becker par sa volonté d'aller au-delà du danger pour apporter son aide à l'inspecteur mais aussi à Emily qui lui plaît de plus en plus.

On entre ici dans un policier historique parfaitement maîtrisé tant le réel et l'imaginaire sont habilement mêlés. Même si j'ai trouvé l'explication des meurtres un peu facile, le reste m'a tellement accrochée que je n'avais pas envie de sortir de ce livre.

L'auteur explique, d'ailleurs en fin d'ouvrage, comment il est venu à concevoir Portrait de l'assassin en artiste et le fait qu'il ait mis 2 ans pour en venir à bout ne m'étonne pas du tout. Le travail de recherche se ressent énormément pour que tout puisse s'imbrique parfaitement et cela donne un ouvrage d'une excellente qualité littéraire et historique.

Il n'y a aucune fausse note et le lecteur reste plongé dans ce Londres sinistre de 1854 que l'on parcourt pendant quelques mois en se posant toujours ces mêmes questions : qui ? pourquoi ?

David Morrell a une plume qui facilite également cette entrée dans son univers pesant, tant l'ensemble est fluide et stressant. On ne sait jamais ce qui va arriver; on fait comme les personnages : on avance doucement, on tente de savoir qui est l'auteur de tout ces crimes, on fait machine arrière et entre temps les meurtres se cumulent.

Portrait de l'assassin en artiste est un excellent policier historique que j'ai vraiment beaucoup aimé lire, en prenant mon temps pour encore mieux m'en imprégner. Pour tous ceux qui aiment ce genre, n'hésitez pas à le tenter. Sinon vous passeriez à côté d'une très belle découverte.

Je remercie les Editions Marabout pour cette magnifique lecture.

7 commentaires:

  1. L'intrigue fait penser aux célèbres meurtres de White Chapel.
    J'avais lu une version de l'histoire où Jack l'éventreur aurait été un peintre. Ce livre m'intrigue. Je note la référence. :)
    Bonne semaine.

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    1. Ce n'est pas tout à fait la même chose. Je te laisse le soin de découvrir de quoi il s'agit. Bonne lecture ;)

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  2. c'est toute l'ambiance que j'adore, ce roman me convient tout à fait ! merci pour la découverte ;) Je ne connais pas l'auteur mais ce que tu dis sur sa façon d'écrire me laisse penser que le tout est travaillé.

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    1. Oh que oui tout est très bien travaillé. Tout verra par toi-même. Un très bon boulot de recherches. Bonne lecture :)

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  3. Et hop, dans ma lal ! merci, Belledenuit ^^

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  4. Je suis moi aussi très intriguée par ce livre, j'ai très envie de découvrir ce Londres d'époque et j'aime beaucoup la galerie de personnages qu'il semble y avoir =)

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