mercredi 28 juin 2017

Nous, les déviants

Auteur : C.J. Skuse
Editions : La belle colère (2017)
Nbre de pages : 380


Présentation de l'éditeur :
Quand Ella Newhall avait seize ans, elle appartenait à une bande qui s'était donné le nom des " Cinq sans peur ". Max, Corey, Fallon, Zane et elle passaient leurs vacances à faire du vélo, explorer l'île de la baie et frissonner en écoutant les histoires terrifiantes que leur racontait Jessica, la sœur aînée de Max. Ils ne le savaient pas, mais c'était la plus belle époque de leur vie. 
Et puis Jessica est morte, renversée par un bus qui roulait trop vite. 
Quatre ans plus tard, Max est devenu un fils à papa fainéant et camé. Corey déprime dans son coin, prisonnier de ses pensées morbides. Fallon est enceinte de huit mois, à la suite d'une aventure d'un soir. Et Zane est devenu le voyou du coin. Ella, à présent plus connue sous le surnom " le Volcan ", poursuit sous les encouragements de la presse locale le rêve d'une médaille olympique sur les pistes de course. Il est bien loin, le temps où ils étaient " sans peur ". La seule chose qu'ils partagent encore est une envie dévorante de revanche. 
Inspirée par les histoires d'horreur que leur racontait Jessica, la bande se reforme, et ses membres décident de se venger de tous ceux qu'ils estiment coupables d'avoir gâché leur adolescence. Ils vont découvrir que le vieux proverbe dit vrai : " Quand tu décides de te venger, creuse deux tombes, une pour ton ennemi et une pour toi. "


Mon avis :

Voilà un roman avec lequel je ne m'attendais pas du tout à recevoir une claque aussi magistrale en fin de roman. Sans compter sur toute la narration qui plonge le lecteur dans des situations peu enviables.

En fait, lorsque l'on démarre ce livre, on ne pense pas que les personnages sont tombés aussi bas dans leurs convictions sur la vie en générale.

Ils ont 16 ans et à cet âge là on voit l'avenir avec des idées très différentes que celles auxquelles Ella, Max, Corey, Fallon et Zane les voient.

Mais il est vrai aussi que si cette bande est aussi démembrée que perturbée, c'est parce qu'une personne leur manque : Jessica, l'amie des uns, la sœur d'un des membres du clan.

Jessica était l'aînée. Celle vers qui ils se tournaient pour avoir des histoires qui font peur le soir. Avoir cette montée d'adrénaline qui fait que l'on ne dort pas, que l'on cogite...

Depuis que Jess n'est plus là, la bande s'est disséminée. Les relations ne sont plus les mêmes, même si certains sont encore en contact.

Ce roman nous montre comment les uns et les autres vivent ce décès, comment ils ont évolué et pourquoi ils agissent de la sorte.

Sans vous dévoiler quoi que ce soit, je dirai que ce livre est loin d'être un roman qui vous fera rire, qui vous mettra du baume au cœur ou que vous le fermerez avec ce sentiment de légèreté que l'on ressent parce qu'il se termine bien.

Oubliez ça ! Vous êtes dans Nous, les déviants et vous allez vivre divers thèmes à travers ce roman que j'étais loin d'imaginer.

Et chaque twist, chaque révélation sera un uppercut que vous recevrez.

On se doute de certaines choses ; on espère se tromper et ça tombe comme un couperet.

On sort essoufflé, perdu dans ces histoires percutantes que les uns et les autres endossent, assument... ou pas.

Je me suis sentie un peu comme quelqu'un qui écoutait l'histoire racontée par Ella durant plus de 300 pages à la manière d'une petite mouche allant fureter ce qui se dit dans les coins les plus reculés d'une maison, d'une chambre, d'un placard pour savoir toute l'histoire.

L'histoire commence tout doucement ; on se laisse porter par cette narration fluide mais de plus en plus choquante et improbable et on finit avec un sentiment de gêne, d'incompréhension et de colère.

Mais c'est surtout sur les 10 dernières pages lorsque l'on sait à qui parle Ella que l'on se prend un grand coup qui vous fait tourner la tête à 90° parce que cette révélation là vous ne l'aviez pas vue venir.

J'avais fait des suppositions ; je m'étais dit que cela se terminerait comme ça ou comme ça. Sûrement aussi comme ça... mais certainement pas de la façon dont C.J. Skuse l'a amenée.

Franchement, je suis restée sciée sur mon fauteuil en me rendant compte de ce qu'il se passait parce que je n'y croyais pas.

C'est un roman qui heurte, qui touche, qui met en émoi, en colère voire même en rage. C'est un roman avec lequel vous ne sortirez pas indemne parce qu'il est impossible de ne rien ressentir. Mais c'est aussi un roman qui montre et démontre à quel point l'amitié peut apporter beaucoup au sein d'un groupe pour peu que les membres sachent s'accepter eux-mêmes tels qu'ils sont et accepter les leurs avec leurs défauts, leurs envies et leurs capacités.

Nous, les déviants est un magnifique roman qui m'a touchée et que je ne suis pas prête d'oublier. Je ne peux que vous pousser à le lire pour vivre aux côtés de ces jeunes une histoire que l'on peut pas oublier après avoir lu la dernière page.

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