Auteur : Smith Henderson
Editions : 10/18 (2017)
Nbre de pages : 639
Présentation de l'éditeur :
La première fois qu’il l’a vu, Pete a cru rêver. Des gosses paumés, il en croise constamment dans son job d’assistant social. Mais, tout de même, un enfant en pleine forêt, méfiant, en guenilles, l’air affamé… Pete s’accroche, laisse de la nourriture et finit par gagner la confiance du petit. Suffisamment pour découvrir que le garçon n’est pas seul. Il vit avec son père, Jeremiah, un fondamentaliste chrétien qui fuit la civilisation pour se préparer à l’Apocalypse. Petit à petit, entre Pete et Jeremiah s’installe une relation étrange, tous deux aux prises avec des démons qu’ils ne pourront plus faire taire très longtemps…
« Avec ce roman superbement écrit, on découvre aujourd’hui l’envers du décor, une Amérique de losers, brutale, larguée dans un paysage d’une monstrueuse beauté. Bouleversant. » Philippe Blanchet, RollingStone.
Mon avis :
Voilà une bonne semaine que j'ai terminé ce roman et je traîne à venir vous en parler ici. Je n'ai pas forcément d'excuse si ce n'est le manque de temps, la fatigue qui se cumule et cette déception que j'ai eue mais qui n'en est pas vraiment une. Je sais que ce n'est pas logique mais rien ne l'est avec ce titre et je vous explique pourquoi.
Lorsque j'ai lu le résumé, il m'a donné terriblement envie parce que j'aime beaucoup la littérature américaine qu'elle soit contemporaine ou que l'on me plonge dans un bon roman western plein de testostérone. Je suis aux anges.
Ici, dans Yaak Valley Montana, je recherchais cet "envers du décor" que l'on trouve assez peu dans les livres. Avez-vous déjà vu dans un seul roman un assistant social alcoolique qui gère très mal sa vie personnelle ? qui se plonge dans son boulot comme une âme perdue parce qu'il n'a que ça pour se raccrocher à un semblant d'existence qui vaut le coup ? Avez-vous déjà vu des gamins comme Cecil ou Ben, vivant dans des familles pour le moins à côté de la plaque ?
Ce roman m'a mise KO très rapidement parce qu'il chamboule totalement notre vision de l'Amérique et de ce fameux rêve américain auquel tout le monde continue de croire.
Ce roman m'a bousculée parce que je ne m'attendais pas à lire une histoire sur des familles complètement dépassées où viol, drogue et alcool rythment leurs journées.
J'ai donc eu du mal, beaucoup de mal, à entrer dans le roman, à adhérer aussi à la plume de Smith Henderson qui est brute. Il ne va pas par quatre chemins pour dire les choses. Il nous dépeint la réalité de ces gosses telle qu'ils la vivent au quotidien.
Mais surtout, il va nous décrire leur façon de voir les choses après avoir vécu des horreurs que l'on ne peut pas imaginer...
Alors oui ce roman m'a dérangée purement et simplement.
Oui, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages quels qu'ils soient (sauf peut-être le petit Ben et Cecil d'une certaine manière).
Effectivement, j'ai sauté 50 pages sur la fin parce que je n'arrivais plus à avancer et que je le trouvais long.
MAIS
Je n'arrivais pas non plus à le lâcher parce que mine de rien Cecil et Ben sont des gosses que je voulais suivre pour savoir comment ils allaient évoluer.
Je n'arrivais pas à me dire que je me fichais de leur histoire parce que ce n'était pas le cas.
Je n'arrivais pas à comprendre Pete, cet assistant social, qui se donne à fond pour des enfants qui finalement lui sont étrangers mais a beaucoup de mal à gérer la situation avec sa propre fille.
On suit en parallèle l'histoire de Cecil et Ben mais également celle de l'histoire de Pete avec son ex-femme alcoolique et sa fille qu'il ne voit quasiment jamais.
Et là, forcément, on ne peut pas rester sans réagir : non seulement en tant que maman mais aussi en tant qu'adulte.
Je n'ai pas réussi à comprendre cet homme dans sa relation avec son ex (même si les relations entre ex sont toujours très compliqués...) mais surtout pourquoi agit-il ainsi avec sa fille ? Pourquoi lui laisse-t-il penser qu'elle le gêne...
Je ne veux pas développer parce que ce serait dommage, malgré ma déception globale qui n'en est pas vraiment une non plus, de ne pas lire ce titre.
Je sais que mon avis est incompréhensible mais cela vient du fait qu'encore une fois un roman me pousse dans mes retranchements et que je sens que j'ai été déçue parce qu'il ne m'a pas apporté ce que je pensais mais d'un autre côté peut-on dire que l'on est déçu quand on est incapable de lâcher un livre parce qu'il y a quelque chose qui vous pousse à aller toujours de l'avant ?
Ce que je regrette par contre, c'est la fin qui ne m'apporte pas toutes les réponses que je souhaitais et je trouve cela dommage. Là encore, je ne développerai pas pour ne pas spolier mais lorsque j'ai lu les 50 dernières pages je me suis dit : "ok. mais qu'en est-il de ce personnage ?..."
En bref, Yaak Valley Montana a été une lecture compliquée parce qu'il est dur émotionnellement et vous pousse à découvrir une réalité que l'on nous cache la plupart du temps. Cela nous ouvre les yeux mais est-on vraiment prêt à vouloir la regarder en face ? Cette lecture ne plaira pas forcément mais une chose est sûre on n'en sort pas indemne. Je ne peux pas forcément vous le conseiller mais je ne peux pas non plus vous dire de passer sur ce roman. Il est violent, bouleversant et choquant ! Je vous laisse le soin de vous faire votre propre avis dessus si vous vous décidez à le lire à votre tour.
Dans ma pile depuis un bout mais pas encore lu. Donc je ne m'attarde pas trop sur ton billet que je reviendrai lire dès que j'aurai lu ce roman. Bon samedi à toi.
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