jeudi 12 janvier 2017

Retour à Whitechapel

Auteur : Michel Moatti
Editions : HC Editions (2013)
Nbre de pages : 350


Présentation de l'éditeur :
Automne 1941, Amelia Pritlowe est infirmière au London Hospital et tente de survivre aux bombardements de l’armée allemande. Lorsqu’elle reçoit la lettre posthume de son père, elle n’imagine pas qu’elle va devoir affronter un cataclysme personnel tout aussi dévastateur. Sa mère n’est pas morte d’une maladie pulmonaire comme elle l’a toujours cru. Sa mère, Mary Jane Kelly, a été la dernière victime de Jack l’Éventreur. Elle avait deux ans. Mue par une incommensurable soif de vengeance, l’infirmière va se lancer dans une traque acharnée. Elle intègre anonymement la société savante d’experts « ripperologues », la Filebox Society, et va reprendre l’enquête depuis le début, reconstituer les dernières semaines de la vie de sa mère, suivre toutes les pistes et accepter tous les sacrifices pour retrouver celui qui reste encore aujourd’hui une énigme.


Mon avis :

Avant de me plonger dans le prochain ouvrage de Michel Moatti, prévu en février prochain, j'avais envie de me lancer dans une de ces grandes enquêtes de l'Histoire jamais élucidée. Celle de Jack l'Eventreur.

Il y a eu beaucoup de supputations sur cet homme qui n'a jamais été retrouvé et condamné pour les crimes atroces qu'il a commis à Londres d'août à novembre 1888.

C'est avec beaucoup de précisions et de finesse d'analyse que Michel Moatti nous propose ici son point vue à travers un personnage féminin attachant et cruellement entêtée pour trouver le chemin de la vérité : Amelia Pritlowe, fille de la dernière victime de Jack l'Eventreur.

Le livre est parfaitement organisé pour permettre au lecteur de ne pas se perdre entre les moments présents (1941) avec Amelia et ceux du passé dans lesquels on rencontre chacune des victimes et le dernier moment de leur vie.

En effet, les chapitres destinés aux recherches d'Amelia seront en italiques et intitulés "Carnets de Mrs Pritlowe" alors que les autres donneront la date à laquelle, en 1888, nous nous situeront.

L'ouvrage est ainsi bien orchestré et les recherches faites par l'auteur sont indéniables.

Dans le carnet d'enquête qui est joint au roman broché, l'auteur explique qu'il a mis plus de trois ans de recherches, de prises de note, de consultations de documents et de photographies... et cela se ressent indéniablement à la lecture de ce roman.

Si jusque là j'avais déjà lu des livres sur Jack l'Eventreur, j'avoue que celui de Michel Moatti va me hanter pendant quelque temps parce qu'il est d'une précision déconcertante voire même intenable sur les scènes de meurtre.

L'auteur ne nous épargne pas.

Non seulement il veut mettre le doigt sur ce que les enquêteurs de l'époque ont laissé passer mais il a voulu nous faire vivre totalement à cette époque, dans les bas-fonds de Londres et alors même qu'un monstre se baladait tranquillement pour vaquer à ses terribles occupations.

Retour à Whitechapel m'a demandé une semaine de lecture parce qu'il est exigeant sur tout ce qu'il contient et je ne voulais pas passer à côté de ce tueur. Pourtant, et à aucun moment, et alors même que c'est parfaitement plausible, je ne me suis attendue à cette révélation.

Je m'en suis d'ailleurs voulu parce que cela paraît tellement logique. Et pourtant...

Michel Moatti fait certes une simple proposition de coupable mais l'ensemble est si magnifiquement bien étudié qu'il est tout à fait possible que ce soit ce personnage qui ait commis de tels forfaits.

L'écriture est très fluide et prenante. Les personnages féminins et notamment celui d'Amelia sont attachants. On découvre à travers ce récit toutes ces vies détruites tant par leur vie quotidienne que par ce Jack l'Eventreur.

Ce ne fut pas une lecture facile parce que, comme je le disais plus haut, les descriptions des crimes sont présentes et que celles sur le dernier meurtre sont juste horribles. D'ailleurs, après avoir lu le roman, j'ai consulté le carnet joint et certaines photos montrent bien l'horreur du drame qu'a vécu Mary Jane Kelly.

Je vous mets quelques photos de ce carnet pour que vous puissiez mieux vous rendre compte :








Mais ce que vous avez de mieux à faire, si vous êtes curieux de connaître l'analyse de Michel Moatti sur ces meurtres historiques jamais élucidés, c'est de vous plonger dans ce roman et de vous faire votre propre avis dessus. Je suis sûre que vous vous le rappellerez longtemps après l'avoir fermé.

Je vous précise que ce roman est sorti en format poche aux Editions 10/18 mais je ne sais pas si le carnet de Michel Moatti est joint ou annexé en fin d'ouvrage. N'hésitez pas à aller vous renseigner si ce titre vous intéresse.


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